TRISTAN LE GOVIC TRIO – Dañs
(Collectif ARP)
Près de 51 minutes de rythmes à danser, mais aussi d’une belle musique à écouter, avec beaucoup de compositions originales de Tristan LE GOVIC et, pour le reste, des titres traditionnels arrangés ou non par le musicien fondateur du TRISTAN LE GOVIC TRIO, voilà le succulent menu que propose Dañs.
Dès les premiers instants, nous comprenons qu’il va se passer quelque chose de très intéressant, de très fort aussi, au cours de la découverte de cet album de toute beauté. Il s’en dégage tout de suite une vérité ancienne et profonde, une tradition, un savoir-faire et un savoir-être, une ambiance de joie d’être ensemble, de danser ensemble. Et quel rythme dans tout cela !
Dès le premier titre, Harpo, une basse électrique bien charnue nous happe et martèle avec obstination et autorité la lancinante rythmique de ce morceau. Dañs est lancé ! Peu à peu, nous entrons dans la danse, dans la transe, il n’y a plus de temps, il n’y a plus d’espace, nous sommes revenus au point zéro de la musique et du rythme, la danse éternelle comme sentier d’évasion sans limite. Mais il y a aussi les magnifiques notes d’électroharpe accompagnées de quelques effets qui viennent hausser et parachever la signature sonore du TRISTAN LE GOVIC TRIO.
Mais, encore une fois, c’est le rythme qui est la véritable clef de voûte de Dañs. Il y est basique, tripal, et en d’autres temps on l’aurait même qualifié d’infernal ! Avec Dañs, le morceau éponyme et qui est également le plus long, presque de 8 minutes, l’album se conclut dans une sorte de circonvolution merveilleuse à la fois mélodique et rythmique, allègre, virevoltante, instinctive et puissante. Conclusion somme toute logique et compulsive d’un opus vraiment, très réussi.
La harpe s’emballe, se déchaîne, tourne sur elle-même, improvise, tandis que la basse se fait complice, fait preuve d’invention et de malice pendant que la batterie se lance au combat toutes baguettes dehors dans un style des plus africains. Originaire de Bretagne, Tristan LE GOVIC n’avait que six ans lorsqu’il a commencé l’apprentissage de la harpe celtique au Conservatoire de Musique Traditionnelle de Soye, sur la commune de Plœmeur. On mesure ici tout le chemin accompli !
Chanteur, conteur, musicien virtuose, il fonde son répertoire à la fois dans la tradition et autour de ses propres compositions. Son monde, en perpétuel mouvement, ouvre les portes d’une extraordinaire diversité. Vous l’avez désormais bien compris, Dañs est un must!
Frédéric Gerchambeau