Daevid ALLEN, Harry WILLIAMSON, Gilli SMYTH – Stroking the Tail of the Bird

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Daevid ALLEN, Harry WILLIAMSON, Gilli SMYTH – Stroking the Tail of the Bird
(Voiceprint)

En voilà un qui n’a pas raté sa réputation d’œuvre mythique et obscure ! Et pour cause, ce disque provient en droite ligne des années de (pré-)retraite de Daevid ALLEN dans le bush australien. Quelque peu usé par son trip destroy new-yorkais, le dernier des « Aliens » avait en effet éprouvé le besoin, dans la seconde moitié des années 1980, de nettoyer sa conscience dans le cadre idyllique de son Australie natale, avec au programme séances de méditation, de rebirth et autres « workshops ». Devenu apôtre de la purification spirituelle, Daevid ALLEN n’en a pas pour autant abandonné la création musicale, comme en ont déjà témoigné les parutions de l’album live des MAGICK BROTHERS (Live at Witchwood), de Australia Aquaria / She et bien sûr de Australian Years, qui levaient un peu le voile sur ses nouvelles appétences sonores.

Disque enregistré en 1987 et paru en 1990 – mais dont la diffusion n’a pas dû se répandre au-delà du pâté de maisons de chez Daevid – Stroking the Tail of the Bird s’avère encore plus radical. Il s’agit d’un authentique disque de musique dite « new age-ambiant », où la glissando guitar d’ALLEN, les claviers et l’ »angel guitar » d’Harry WILLIAMSON et le suave « space whisper » de Gilli SMYTH dessinent des perspectives contemplatives nimbées de volupté lunaire, avec le concours occasionnel de quelques volatiles locaux.

Si l’inspiration a été donnée tout naturellement par la « forêt de pluie » aborigène et les îles du Pacifique Sud, on décèle aussi quelques emprunts à la musique indonésienne voire extrême-orientale, principalement chinoise.

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En additif figurent une pièce-prototype de Daevid ALLEN de 1976, combinant glissando guitar et synthétiseur et une pièce toute récente d’Harry WILLIAMSON, toutes deux étant baignées de cette quiétude indispensable à la pratique de la méditation, une pratique que l’écoute de cet album encourage grandement.

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L’ensemble ne souffre pas des séquelles « babacoolistes » que l’on pouvait craindre et fait preuve d’une maturité avant-gardiste saluée en son temps par Steve REICH lui-même !

Stroking the Tail of the Bird devrait séduire sans difficulté l’amateur de notes nuageuses, tant il porte une réelle charge spirituelle, moins sulfureuse cependant que les opus d’un Robert RICH ou autres Vidna OBMANA. Il comblera en tout cas le passionné des aventures oniriques de Daevid ALLEN, en attendant la réédition des Australian Years et des Seven Drones.

Stéphane Fougère

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n° 6 – mai 2000)

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