KANGAROO MOON – Between Two Worlds // Mark ROBSON – In Search of a Simple Life

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KANGAROO MOON – Between Two Worlds
(Klangbad)

KANGAROOO MOON fut formé par le chanteur-claviériste Mark ROBSON. Originaire d’Angleterre et ayant de fortes racines celtiques, ce vieux hippy partit vivre en Australie il y a une quinzaine d’années du côté de la côte Ouest, point de ralliement de tous les babas et surfeurs… Et en fan de GONG qu’il était, il fit la connaissance de Daevid ALLEN et participe depuis de temps en temps à quelques concerts du groupe MAGICK BROTHERS avec ALLEN et Graham CLARK (violoniste dans GONG en 1990).

L’ambiance générale dans cette région mena ROBSON à fonder le groupe KANGAROO MOON. En mélangeant des sonorités celtiques, aborigènes et prog’ tendance baba moderne, le groupe connaît pas mal de succès en Australie et en Europe, ils participèrent à de nombreux festivals tels que Womad. Il est vrai que la sonorité de leurs albums (celui-ci est le septième !) s’inscrit dans la mode actuelle où la fusion entre sonorités modernes et world-music plaît beaucoup.

Between Two Worlds est largement dans la continuité des précédents, un savant mélange de deux mondes, avec toujours la voix superbe de Mark ROBSON, ressemblant à celle de Robert WYATT. Ce disque s’ouvre sur Astral, un morceau énergique au rythme très dansant qui est à l’image de leurs prestations scéniques.

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Le titre Market Place met en jeu le whistle (la flûte irlandaise) pour une jig très entraînante, pour ensuite laisser place à la guitare glissando de Daevid ALLEN (présent sur quelques autres morceaux en « guest ») puis enfin au didgeridoo. Ce morceau résume bien en fait leur musique, toujours osciller entre ces fameux deux mondes que sont la pop et la world-music. De même, le titre Between Two Worlds est construit toujours sur le même schéma, l’alternance entre le whistle et le didgeridoo.

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Il ne restait plus qu’un tube très efficace à trouver, ce sera le morceau Olympus, qui figurait déjà sur l’album précédent, Alive and Hopping. On a ici droit à une version studio de ce titre qui est l’un des moment forts des concerts. Dans un style pop-prog, Olympus est LE TUBE des KANGAROO MOON ou du moins il devrait l’être. Avec un riff et un refrain très efficace, il mérite toutes les éloges.

Maintenant, place aux critiques négatives, car il y en a à faire. Si comme moi vous connaissez déjà ce groupe et en particulier les disques live, vous vous sentirez un peu frustré du manque d’énergie global de ce disque, énergie qui prédomine largement dans les live. Aussi, je conseillerai pour une découverte non pas ce CD mais plutôt le précédent, Alive and Hopping, ou, encore mieux, d’aller les voir en concert. Mais pour ce qui est des concerts, il vous faudra partir en Angleterre ou en Australie, parce qu’ils ne sont jamais venus sur le continent européen pour jouer ! Keep Hoping…

Bizéroïd

Site : www.kangaroomoon.com/

Page : https://kangaroomoon.bandcamp.com

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°13 – juin 2003)

Mark ROBSON – In Search of a Simple Life
(GAS Records)

Fondateur du groupe australien KANGAROO MOON, le multi-instrumentiste Mark ROBSON est sans doute aussi connu des aficionados de la famille du légendaire groupe GONG de par son engagement dans le trio MAGICK BROTHERS aux côtés de Graham CLARK et de Daevid ALLEN, le « guide spirituel » de GONG. S’il pratique au sein de KANGAROO MOON une formule vitaminée et extatique de rock-world-fusion aux effluves psychédéliques bien senties, Mark ROBSON est aussi l’auteur d’albums en solo (parus surtout en K7) qui, tout en s’inscrivant dans un esprit psychédélique, creuse encore davantage cette mixture folk-fusion où se mêlent sonorités celtiques et empreintes aborigènes, et qui tendent même à une forme d’ethno-ambient.

In Search of a Simple Life se définit comme la « quatrième partie de la trilogie du rêve celtique » (le paradoxe de la simplicité, sans doute !). Mark ROBSON y joue du piano (superbe !), des claviers, mais aussi du whistle irlandais, du didgeridoo aborigène et, occasionnellement, fait entendre son chaleureux timbre de voix aux échos « wyattiens ».

D’abord prévu pour être intégralement enregistré lors d’un séjour en Tasmanie, l’album s’est vu enrichi d’apports subséquents d’instruments et de personnel : l’uillean pipes de Dicky DEEGAN, le theremin de Dave GOODMAN, les « bubbles » de Nigel SHAW (du groupe ethno-trance GLOBAL), le bouzouki et le bodhran de Matt TWEED et nombre de percussions jouées par Matt LEDGAR, complice de Mark ROBSON dans KANGAROO MOON, et aussi par Dan MAGNUS et Philippe VALDEZ.

Le morceau d’ouverture, The Enchanted Place, a le don de planter le décor atmosphérique avec conviction : d’emblée, un souffle de didgeridoo réveille en nous la plainte de la vibration originelle, bientôt enrobée de flûte et, subrepticement, un thème de piano se lève et trace sa spirale anagogique…

Et Mark ROBSON de nous promener ensuite en alternance de ses compositions personnelles en reprises de traditionnels irlandais – dont deux du légendaire harpiste Turlough O’CAROLAN – sans oublier de rappeler l’écho vibratoire du « Dreamtime » aborigène. Notre homme a opté pour l’épure et le raffinement mélodique, le mystère des sons séculaires et l’éblouissement émotionnel. Enfin, si Fluoro Buffalo dérive volontiers dans les méandres enfumées d’une galaxie végétalisée, c’est grâce à la guitare de Steve BERRY et à la guitare glissando de Daevid ALLEN.

Cette « recherche d’une vie simple », pour reprendre le titre de ce CD, implique une forme d’ascèse qui seule peut privilégier une qualité de détermination propre à faire ressortir des choix, des valeurs. Cette simplicité, Mark ROBSON s’est donné les moyens d’en faire inhaler les effluves à tout auditeur en refusant les formatages musicaux racoleurs et anémiés et en évitant avec une incroyable souplesse les pièges généralement tendus à toute production située à la croisée des sources.

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Nous vous convions donc à suivre Mark ROBSON dans sa quête de la simplicité essentielle, où les « laments » de la verte Erin refluent dans les sables ésotériques de la mythologie abo. Il nous manquait bien une celtitude australe…

Stéphane Fougère

Page : https://kangaroomoon.bandcamp.com/album/in-search-of-a-simple-life

(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n°1 – novembre 1997
et remaniée en 2022)

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