Nolwenn KORBELL – N’ Eo Ket Echu
(Coop Breizh)
Artiste aux multiples facettes, tour à tour présentatrice TV, comédienne (théâtre, doublage) et chanteuse, Nolwenn KORBELL n’a pas encore bénéficié de la même reconnaissance que nombre de ses pair(e)s. Elle a pourtant déjà enregistré deux albums avec le groupe gallois BOB DELYN dans les années 1990. Mais c’est grâce à sa participation au spectacle Les Grandes Voix de Bretagne donné au Festival des Tombées de la Nuit à Rennes en 2001, et avec le CD qui en a été tiré, que l’on a pu à nouveau la réentendre.
C’est alors que la possibilité de réaliser un album s’est présentée à elle. Et il faut reconnaître que cela valait la peine d’attendre. D’ailleurs, dès sa sortie, le CD a fait l’unanimité et a même remporté dans la catégorie musique le prix du meilleur album 2003 décerné par France 3 Bretagne pour la culture bretonne.
Cependant, on ne peut pas réellement parler de musique traditionnelle ; ici pas de bombarde, de cornemuse ou autre harpe. Une instrumentation légère (Frédérique LORY au piano, Tangi Le DORÉ à la basse et Sylvain BAROU, échappé de chez Denez PRIGENT, avec ses bansouri, flûte chinoise ou duduk, ainsi que diverses percussions) n’a qu’un but : mettre en valeur la voix de Nolwenn.
Si on excepte le traditionnel Deut ganin-me, ou encore Plac’h ar gwele-kloz et le titre gallois Y byd newydd dont les paroles sont signées respectivement par Bernez TANGI (ex-STORLOK, groupe mythique de la fin des années 1970) et Twm MORYS (ex-BOB DELYN), toutes les chansons sont issues de la plume de la chanteuse qui signe également toutes les musiques.
Et c’est en breton que Nolwenn interprète ces chansons. Cette langue qu’elle a hérité de sa mère, Andréa Ar GOUILH (une autre grande voix de Bretagne, de la précédente génération), et qu’elle magnifie dans des textes poétiques tour à tour sombres (Ma c’hemenerez) ou plein d’espoir (Ur wech e vo), où l’humour n’est pas pour autant absent.
Comme l’indique donc le titre de cet album, N’eo ket echu (C’est pas fini). On peut même prédire que tout ne fait que commencer pour Nolwenn KORBELL.
Didier Le Goff
(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n°15 – septembre 2004)