SAHARIENNES
à l’Institut des Cultures d’Islam à Paris, le 1er juillet 2021
Le 1er juillet dernier, l’Institut des Cultures d’Islam, Espace Léon, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, a été le réceptacle d’un vent de création venant du « Grand Sud ». Pareil phénomène s’était déjà produit quelques jours plus tôt à quelques encablures de là, au 360 Music Factory et avait en fait commencé à souffler dès le 3 juin à l’Opéra de Lyon.
Ce vent de célébrations vocales et musicales trouve sa source dans les traditions musicales du Sahara et réunit quatre femmes artistes, quatre Sahariennes provenant chacune d’un pays différent, évidemment lié au désert saharien.
Ces Sahariennes sont :
Noura Mint SEYMALI, chanteuse populaire de Mauritanie issue d’une famille de griots qui joue aussi de l’ârdîn (sorte de kora) et qui renouvèle le genre en y ajoutant un son rock et pop psychédélique ; elle est l’auteure de plusieurs albums, et ses deux derniers, Tzenni et Arbina, sont publiés par le label Glitterbeat ;
Dighya MOH-SALEM, chanteuse du Sahara occidental née à Dakhla et qui a participé à plusieurs groupes (dont le groupe sahraoui SHAHEED EL WALI) avant de monter un atelier d’artistes exilés depuis son arrivée en France en 2018 ;
Souad ASLA, chanteuse algérienne née à Bechar, dans le Sahara algérien, et dont le répertoire puise dans le malhoun, le diwan, le gnawi et le zeffani ; elle a enregistré un album, Lemma, en compagnie d’une grande figure de la musique gnawa, Hasna El BECHARIA et a fondé un ensemble de voix féminines de tous âges, également baptisé LEMMA ;
et Malika ZARRA, chanteuse et percussionniste marocaine qui pratique aussi bien le gnawa, le chaabi, la musique berbère que la soul, le funk et le jazz. Elle a deux albums solo à son actif, On the Ebony Road et Berber Taxi.
Toutes sont des célébrités internationales et ont été réunies pour ce projet conçu par Piers FACCINI pour célébrer leurs traditions et héritages communs, profanes et sacrés, au-delà des conflits politiques qui parasitent leurs pays respectifs.
Le spectacle Sahariennes combine les répertoires de chaque chanteuse dans des versions réarrangées. Les quatre chanteuses, qui alternent donc le chant principal et les chœurs selon les morceaux, sont accompagnées par Jeiche Ould CHIGHALY à la guitare et au tidinit (luth soudanais), Mohammed « Pti Moh » ABDENNOUR aux guembri, mandole, banjo et guitare, et par deux percussionnistes, Anne-Laure BOURGET et Mohammed MENNI.
Ces « Sahariennes » savent distiller couleurs et chaleurs avec un entrain et une inspiration qui n’ont eu aucun mal à emporter le public dans des transes cathartiques particulièrement bienvenues en cette époque troublée.
Texte : Stéphane Fougère
Photos : Sylvie Hamon
Sites : Noura Mint Seymali
Malika Zarra | Moroccan world singer/composer/producer
Producteur / Tourneur : SAHARIENNES | Dérapage Productions (derapageprod.fr)
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