UKAN – Ukan
(autoproduction)
Si le rock celtique, chanté en breton, reste un genre populaire en Bretagne, le rock pur et dur dans la même langue, sans influences traditionnelles, a pris son temps pour murir. Il y a certes bien eu le groupe STORLOK à la fin des années 70, qui faisait office de pionnier, mais ce n’est que depuis une dizaine d’année qu’on a pu voir se développer ce genre et le voir programmé dans les grands festivals (Brieg GUERVENO, Nolwenn KORBELL).
UKAN existe depuis début 2016. Le groupe est un projet initié par le chanteur et musicien Kevin RUELLAN. Kevin a derrière lui un parcours musical riche et s’est illustré dans plusieurs formations dans un tout autre registre (sonneurs de couple, groupes de fest-noz). Le but de UKAN est de s’adresser à un public qui n’est pas forcément avide de musique traditionnelle.
Outre, Kevin au chant et claviers, UKAN est aujourd’hui composé de Charles LUCAS (basse), Louise ROBARD (chant) Camillo CARTO (batterie) et TRIKAR FINGER (guitare électrique).
La musique évoque de larges influences allant du rock progressif au métal (PINK FLOYD, GENESIS, DEEP PURPLE) puisant dans le son des années 70’s tout en restant résolument actuel. UKAN se démarque toutefois de ses modèles en interprétant justement ses chansons uniquement en breton.
Cette originalité a permis au groupe de participer en 2017 au Liet, le concours eurovision des langues minoritaire, qui se déroulait cette année-là en Laponie Norvégienne. UKAN a gagné cette même année le tremplin Taol Lañs qui récompense et encourage la production chantée en langue bretonne.
Le groupe a enregistré un EP de cinq titres avec une formation légèrement différente. Le célèbre batteur et percussionniste franco-américain Steve SHEHAN et le percussionniste David HOPKINS participaient alors à l’aventure.
UKAN chante les amours tourmentées mais sans apitoiements (Den ebet all, Ma hent din) ou encore porte une vision sur une Bretagne qui regarde peut-être trop derrière elle (Hon dispar).
Musicalement, le trio guitare-basse-batterie mène la cadence sur un tempo alerte. Ene ar bed bénéficie du renfort de claviers bien présents. Les claviers Fender Rhodes créent également une atmosphère particulière sur Hon Dispar et sur le dernier titre, plus retenu, Da garantez. Sur Ma hent din, les couplets sont plus posés avec une entêtante ligne de basse.
Le projet du groupe est de s’atteler désormais à la production d’un album. On est effectivement impatient de découvrir la suite.
Didier Le Goff
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