ACID MOTHERS TEMPLE & THE COSMIC INFERNO – IAO Chant From The Cosmic Inferno

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ACID MOTHERS TEMPLE & THE COSMIC INFERNO – IAO Chant From The Cosmic Inferno
(Ace Fu Records)

Avec sa pochette pastichant avec humour celle du Camembert électrique de GONG, ACID MOTHERS TEMPLE & THE COSMIC INFERNO publie là un disque présentant sa reprise d’un des plus célèbres titres du même GONG, à savoir Master Builder du légendaire album You, connu aussi sous le nom de The Glorious OM Riff (version qu’en avait délivré Steve HILLAGE sur son album Green). Ajoutons encore que l’album est dédié à feu Pierre MOERLEN et vous l’aurez compris, IAO Chant From The Cosmic Inferno est un hommage des Japonais aux musiciens du GONG. Et quel hommage !

Kawabata MAKOTO, Higashi HIROSHI, Shimura KOJI, Okano FUTOSHI et Tabata MITSURU (ZENI GENA, ex-BOREDOMS), délivrent à travers cet OM Riff From The Cosmic Inferno une version absolument dantesque (près de 52 minutes !) et hallucinée de Master Builder, qui risque fort de les voir se faire dérouler un tapis vert pour leur entrée au royaume des Pot Head Pixies. En tous cas, elle envoie magistralement valser aux oubliettes la version qu’en avait fait OZRIC TENTACLES telle qu’elle nous est donnée à entendre sur leur album Live Ethereal Cereal.

Parce que dans le cas présent, plus qu’une simple reprise, ACID MOTHERS TEMPLE & THE COSMIC INFERNO réussit à emmener le titre à un niveau d’intensité et d’urgence qui confère au Glorious OM Riff une énergie inouïe prête à mettre le feu sous le crâne de l’auditeur qui n’en attendait pas tant. La section rythmique est d’une vélocité constante et redoutable, les bulles de synthés bouillonnent sans relâche et la guitare électrique, scintillante, lubrique, inspirée et possédée s’offre à qui le veut, corps et âme, en de longues bouffées d’adrénaline.

Et pourtant, derrière cette débauche de folie psychédélique – puis malgré l’absence de saxophone et en dépit de l’inévitable perte de chaleur langoureuse – les Japonais ont su préserver cette vibration invisible qui caractérise chaque production du GONG. C’est là que se trouve la clé de la réussite de ce disque (et de n’importe quelle reprise du reste), en ce sens que le groupe a su s’approprier le morceau (on reconnaît immédiatement la patte ACID MOTHERS TEMPLE) tout en lui laissant son âme originelle.

La conséquence en est que l’album détient toute sa part de personnalité qui en fait son unicité et par là rend inutile toute comparaison directe avec le morceau original. Master Builder, sous cette peau japonaise, a simplement subi une métamorphose et se retrouve à un niveau d’appréciation différent. Pas mieux, pas moins bien, seulement différent.

Il appartiendra donc à chacun de s’en faire sa propre idée selon ses propres goûts, mais l’on peut tout de même affirmer que tout fan du GONG (période ALLEN) qui se respecte se doit de posséder ce disque, ou tout au moins d’y prêter une oreille attentive, même deux. Il ressortira de son écoute plus vraisemblablement conquis que déçu (encore que ceux qui affectionne le côté jazz et / ou Canterbury du GONG risquent de rester sur leur faim), mais en tous les cas complètement pantois et sûrement pas indifférents.

Ça va tripper dans les chaumières…

Benoît Godfroy

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°19 – mars 2006)

Site : www.acidmothers.com

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