COMPAGNIE 1.618 – Ti Quan
(Parnassié)
Ti Quan, cela signifie Dix Sources. Celles-ci sont représentées par dix états archétypaux humains. C’est sur ceux-ci que se fonde Ti Quan. Il s’agit là plus qu’un spectacle, dont est tiré l’album ici chroniqué. Plus qu’un spectacle car le public y participe pleinement. Et aussi autrement qu’un spectacle puisqu’il n’est ici aucunement question de narration, en tout cas de narration pré-établie.
Ceci est détaillé de la sorte : « Compassion, Rêve, Allégresse ou encore Tristesse, Colère ou Jalousie, Ti Quan ne cache rien de ce qui constitue l’être humain et ne cache rien non plus de ce qui se joue dans le temps présent de l’action, tout se déroule là, devant, à coté ou derrière soi, tout se voit, tout peut se percevoir. »
La COMPAGNIE 1.618 parle de confluence des écritures pour nommer ce croisement actif et créatif entre public et artistes. Ceci est expliqué ainsi : « Dans une forme classique, cette collaboration se serait apparentée à une œuvre musicale construite à partir d’un livret mais ici il en est tout autre puisque l’un et l’autre se nourrissent mutuellement autant au moment de la mise en forme qu’au moment même de l’interprétation. »
Cette confluence des écritures se nourrit d’ailleurs multiples, Asie, Afrique, Europe, de la planète entière en vérité. Sensations et émotions s’additionnent, se multiplient et se mélangent. Tout naît dans l’instant et se déroule dans le temps selon une influence croisée public/artistes. Cela permet l’existence d’un espace singulier et mouvant qui se situe entre écriture et improvisation. La COMPAGNIE 1.618 décrit Ti Quan comme étant une création kairotopique qui s’adresse à la partie émotionnelle de l’homme.
La notion de Kairos, moment et lieu propice, est primordiale dans cette pièce où sa présentation sur un lieu singulier ou sur un autre est si déterminante. Tout ceci découle d’une forme de jeu qualifié de sunétique et conceptualisé par Philippe FESTOU.
Quant à l’album qui tire son essence de ce qui précède, il est à l’image et à la hauteur de la pièce. Je veux dire aussi profond, dense et passionnant. Certes il est de prime abord destabilisant. Mais n’est-ce pas la preuve qu’il transcende les codes de la normalité ? L’ailleurs, l’au-delà déstabilisent toujours. Mais seul ce hors-piste permet le dévoilement de nouveaux paysages, de nouveaux horizons.
L’exploration de l’inconnu est à ce prix. D’abord elle déroute. Ensuite elle envoûte.
Site : https://www.facebook.com/Compagnie-1618-149959675071481/
Frédéric Gerchambeau