Fous de Folk
Fous de Folk est, comme le laisse entendre son nom, une émission consacrée aux musiques folk présentée depuis 1982 par Yves MANAI.
Assisté de Valérie THOMASSIN à la technique et d’une équipe de chroniqueurs et de correspondants, Yves propose chaque semaine un large panorama de la riche actualité discographique en matière de folk et de musiques traditionnelles.
Diffusée actuellement en direct chaque dimanche de 19h00 à 21h00 sur les ondes de Radio Jerico, à Metz et en Moselle, sur le site internet de la station et sur celui de l’émission, il est ensuite possible de réécouter Fous de Folk sur ce dernier site dans la semaine qui suit.
Pour la rentrée de septembre 2017, l’émission sera bien reconduite mais elle se verra amputée d’une heure d’antenne.
Entretien avec Yves MANAI
Yves, tu animes chaque dimanche soir, l’émission Fous de Folk sur Radio Jerico. Peux-tu nous dire comment est née l’émission ?
Yves MANAI : Oh là là, c’est une vieille histoire. On a combien de temps ? Une heure, deux heures, trois heures ! On va faire court (rires).
Cela date de 1982 puisque j’ai démarré cette année-là. J’étais petit animateur de centres de vacances. Une fois, quelqu’un m’a invité à un bal folk un samedi quand on avait fini ce centre. Je ne connaissais pas du tout le bal folk ni la musique traditionnelle. Je me suis dit que ça allait être ringard, que les gens allaient danser avec des sabots. La caricature de la danse traditionnelle ! J’étais à un bal du GROUPE SANS GAIN qui est dans la région de l’Est de la France et j’ai été charmé. J’ai appris très vite à danser et je ne l’ai pas passé la soirée assis mais avec les gens à danser des andro, des hanter dro, des maraîchines, etc. Dans le groupe, il y avait quelqu’un qui faisait une émission de radio et qui m’avait demandé de le rejoindre, au départ pour faire la technique. Cette personne a ensuite laissé cette émission et je me suis occupé de la technique et en plus de l’animation. Depuis 1982, toutes les semaines, je fais cette émission, Fous de Folk.
Tu n’es donc pas le présentateur initial ?
YM : J’ai été pendant quelques semaines le technicien et ensuite très vite, l’animateur. Après, j’ai toujours été animateur principal et producteur de mon émission.
Il y a une équipe de chroniqueurs ? Peux-tu nous les présenter ?
YM : Dans l’émission il y a deux chroniqueurs, Thibaud ARCIER, un régional de l’Est de la France et une bretonne, Marie LE CAM, qui est présidente de la KEVRENN ALRE(*). Une fois par mois, on fait des chroniques avec ces gens-là, spécifiquement sur des choses qu’on ne passe pas, des découvertes, des groupes assez originaux et il est vrai que ce sont de très belles chroniques.
(*) NDLR : La KEVRENN ALRE est le bagad de la ville d’Auray dans le Morbihan.
Thibaut présente chaque mois une région de France.
YM : Thibaud fait partie des chroniqueurs et c’est un peu plus régional, on va dire. Cela peut être des découvertes, des coups de cœurs ou parfois ou coups de gueule. Ce n’est pas toujours musical.
Vous passez beaucoup de musique celtique ?
YM : Non, pas forcément. A la base, c’est une émission de musique traditionnelle, donc ça peut venir du Centre France. On survole vraiment toutes les régions quand on a effectivement des choses intéressantes à faire découvrir au public. Après, il est vrai que la musique celtique est diverse et variée. Mais sur les productions qu’on reçoit, parfois on voyage très loin ou on reste en France avec de très bons groupes parce que, hors Bretagne, il y a aussi de bons groupes de musiques traditionnelles. On ne zappe absolument pas les différentes régions de France.
Depuis 1982, as-tu noté une évolution dans la musique folk ?
YM : Ce serait assez long ! Musique folk ! Qu’est-ce que ça veut dire déjà, musique folk ? Qu’est-ce que ça peut être une évolution ? En bien ou en mal ! Ça s’est modernisé. Certains groupes amènent des instruments différents qu’on n’avait pas l’habitude d’entendre il y a trente ans. On va dire que ça s’est électrisé.
Parfois il m’arrive de passer des extraits musicaux avec des gens qui font des instruments avec des capsules de bière, avec des gobelets. On arrive à faire de la musique traditionnelle avec plein de choses.
Tout le monde évolue, tout le temps. Donc, c’est une éternelle question !
Tu as des retours de la part des auditeurs ?
YM : Oui, d’énormes retours. On a cinq fréquences différentes avec cinq émetteurs différents en Moselle, mais beaucoup de gens écoutent soit par internet, soit en podcast la semaine suivant l’émission. On a beaucoup de retours parce qu’il y a des gens qui écoutent du bout du monde.
On a eu des gens qui, heureusement ou malheureusement, ont pu nous faire un petit coucou. Ils étaient militaires et « faisaient la guerre ». Ils ont réussi à capter un signal internet pour écouter l’émission. Ce soir-là, on leur a passé des messages.
On a eu un auditeur qui mettait le réveil et qui écoutait l’émission de Corée du Sud.
Ce sont des gens qui nous envoient des e-mails, des félicitations et qui écoutent l’émission régulièrement. On a de très bons retours effectivement !
Il n’y a pas que de la musique. Des livres sont désormais présentés.
YM : Alors, c’est tout nouveau ! Avec la collaboration de la Coop Breizh, on a voulu parler de livres. Pour l’instant, on le fait avec eux, mais on est ouvert à toute la culture traditionnelle par le livre, par les images. Une fois par mois, on réservera donc aussi une chronique de livres parce que plein de gens ont des choses à dire, à écrire et à faire partager.
L’entretien est réalisé à Lorient durant le Festival Interceltique. C’est un événement important pour Fous de Folk ?
YM : Il est important parce qu’on le fait depuis très longtemps, parce qu’on croise des musiciens. Quand les artistes nous envoient leurs albums, c’est par lettres, par voie postale. On ne les croise par forcément dans la région de Metz alors qu’ici on a l’habitude de les voir, de partager un moment, de faire des interviews. La rencontre, c’est important ! On croise énormément de gens et chaque année est riche en rencontres.
Vous faites d’autres festivals ?
YM : On est partenaires de beaucoup de festivals parce qu’on a la chance d’être à la frontière luxembourgeoise, allemande et belge. Ces pays ont tous de très beaux festivals.
Je rappelle que l’équipe est bénévole, on n’est pas salariés donc on fait ça sur notre temps de repos ou de congés, mais on est partenaires de plusieurs festivals et on aime bien se balader sur nombre d’entre eux
Qui a choisi le titre de l’émission ? Il résume finalement bien le contenu.
YM : C’est moi qui l’a choisi parce qu’on était et on est toujours toute une bande, on est tous des fous et on aime le folk. Au départ, les gens ne comprenaient pas et quand je présentais l’émission, il pensait que je parlais de foot et croyaient que je disais « Foot de folk ».
C’est je pense un bon nom d’émission !
Entretien réalisé par Didier Le Goff
Sites : http://folk57.com
https://www.facebook.com/folk57