GONG – Live 2 Infinitea

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GONG – Live 2 Infinitea
(Snapper Music)

Des albums live, GONG pourrait en sortir une infinité… avec un sucre, s’il vous plait ! Le seul véritable risque à encourir serait une irrémédiable accoutumance à un répertoire copieusement ressassé. Sorti au début de l’année 2000 (c’est le premier album depuis 8 ans), Zero to Infinity a fait enfin avancer le schmilblick de ce côté-là, sans opérer de franche rupture avec les hymnes de la trilogie Radio Gnome Invisible, au contraire des morceaux de Shapeshifter. Il fallait bien célébrer cette renaissance du plus grand représentant de la planète verte avec une nouvelle tournée qui a débuté par une soirée spéciale entre potes au Subterranea de Londres début avril 2000, soirée qui fut du reste retransmise en direct sur l’Internet.

Live to Infinitea est aux trois quarts constitué d’extraits de ce concert et complété par d’autres dates postérieures, certains morceaux n’ayant pas été joués pendant la « première ». On échappe toutefois à une énième version de Can’t Kill Me ou du IAOM Riff, car ce sont évidemment les compositions du dernier album qui ont été retenues en priorité. Ce n’est pas plus mal, vu qu’elles cohabitent assez bien avec les classiques d’antan.

Ainsi Invisible Temple sert-il même de pont – assez large – entre Tropical Fish et Selene, ce qui forme une somptueuse « suite » finale. D’une manière générale, les pièces récentes gagnent en dynamisme et en spontanéité sur scène, notamment Zeroid et Bodilingus.

Et puis, c’est l’occasion de confirmer les talents des nouveaux venus, à savoir le batteur Chris TAYLOR et le saxophoniste Theo TRAVIS, qui s’est visiblement bien impliqué dans le retour du GONG puisqu’il a même produit ce disque live. Le concert du Subteranea permit aussi au public de découvrir le petit dernier à avoir rejoint la cosmique famille, j’ai nommé Gwyo ZE PIX, claviériste issu de la scène techno qui reproduit avec brio les tissages synthétiques de Tim BLAKE et y a joute ses interventions personnelles. C’est assurément le musicien qui manquait sur Zero to Infinity, aussi ce Live 2 Infinitea a-t-il au moins valeur d’intronisation.

Enfin, puisque TRAVIS est appelé à succéder à Didier MALHERBE – qui ne fut présent que sur quelques dates de la tournée -, on appréciera d’autant plus que les deux souffleurs se retrouvent ici côte à côte, dans un esprit plus fraternel que compétitif, et l’on peut de surcroît se délecter d’un solo de « Bloomdido » au doudouk en introduction de Magdalene. Au total, Live 2 Infinitea constitue une très convaincante séance de rattrapage à l’usage de ceux qui ont zappé, ou raté, le nouvel envol du GONG.

Stéphane Fougère

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°8 – mars 2001)

 

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