HAMON MARTIN, ANNIE EBREL, OSB
(Orchestre Symphonique de Bretagne)
Fest-Noz Symphonique
au Théatre du Canal à Redon (35),
le 5 octobre 2018
Après une première réussie en novembre 2016 au plus grand fest-noz de Bretagne qui clôture le Festival Yaouank, il a fallu attendre août 2017 pour que le Fest-Noz Symphonique se produise au Festival Interceltique de Lorient. Il est vrai qu’une telle formation, qui compte une cinquantaine de musiciens, n’entre pas dans toutes les salles ni dans tous les budgets. Le CD, enregistré en septembre et sorti en novembre 2017 (voir notre chronique) a rencontré un vif succès et il aurait été dommage que l’aventure ne continue pas sur scène. La renommée du Fest-Noz Symphonique a désormais dépassé les frontières et la formation au grand complet a été invitée à se produire en juin dernier, non pas en fest-noz mais en concert avec le même programme, au prestigieux Festival des Musiques Sacrées du Monde qui a lieu à Fès, au Maroc, et dont le thème était « les savoirs ancestraux ».
Erwan HAMON et Janick MARTIN, tous deux originaires du Pays de Redon, n’avaient pas encore eu l’occasion de présenter leur création sur leurs terres. Le 5 octobre dernier, le Théâtre du Canal de Redon les accueillait avec la formation du Fest-Noz Symphonique pour un concert assis, dans le cadre du Festival Le Grand Soufflet et en ouverture de la Bogue d’Or.
Erwan HAMON (à la flûte traversière et à la bombarde), Janick MARTIN (à l’accordéon diatonique), Annie EBREL (au chant) et Antonin VOLSON (à la batterie) sont sur le devant de la scène et l’ORCHESTRE NATIONAL DE BRETAGNE (OSB) est au grand complet derrière eux. Aurélien AZAN ZIELLINSKI danse tout en dirigeant l’orchestre et semble parfois s’envoler. Il ne manque que Grégory DARGENT (à la guitare électrique) qui se trouve alors en tournée en Espagne.
Le programme présenté sur scène diffère légèrement de celui du CD. S’il commence bien par Déridé ridéri deri dé, l’éblouissante ridée 6 temps qui ouvre le disque, portée par le chant d’Annie EBREL, l’instrumental Portrait a disparu et c’est avec la superbe suite plinn (Sant Fonik Plinn) que le concert se poursuit. Annie EBREL traduit ensuite en français les paroles d’un chant qui évoque la sorcellerie avant de l’interpréter avec les musiciens. Il s’agit d’une version revisitée de En Sorcerez (La Sorcière), long et magnifique morceau que l’on peut entendre par Yann-Fañch KEMENER à la fin de son LP Chants profonds de Bretagne, volume 3. La version est sublime avec cette formation.
Vient à présent une « entracte » instrumentale, avec la scottish Portrait puis le cercle circassien Banian’s Jig. Puis Annie EBREL revient sur scène pour la fin du programme, qui se compose comme sur le CD du court et aérien Al Lann Melen et du kas a-barh Caza Dansa. Le final s’est étoffé pour la scène, et c’est par une belle suite de gavottes que le concert se termine, incluant bien sûr la gavotte qui ferme le CD, Visance. L’introduction de celle-ci, qui est habituellement un dialogue entre le chant d’Annie EBREL et la guitare électrique hypnotique de Grégory DARGENT, soutenu par les cordes de l’OSB, a été revisitée et c’est la flûte traversière en bois d’Erwan HAMON qui remplace la guitare.
Le public en redemande et le groupe revient pour interpréter une seconde fois, en rappel, la ridée Déridé qui a ouvert le concert. Après cet intense Fest-Noz Symphonique, qui s’apprécie tout autant assis confortablement dans un fauteuil que sur un parquet de danse, le bar du Théâtre nous accueille pour terminer cette soirée magique.
Article et photos : Sylvie Hamon
Lire la chronique du CD.
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