IRIS HA PAPAOTRED : La Voix qui fait fleurir la danse

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IRIS HA PAPAOTRED

La Voix qui fait fleurir la danse

Coïncidence ou signe que la musique bretonne est vouée à conserver une éternelle jeunesse ? Le Festival Yaouank (« jeune », en breton) a accueilli, en début de soirée de son grand fest-noz, sa plus jeune artiste pour fêter la vingtième édition. Il s’agit d’une étonnante chanteuse âgée de seulement dix ans et originaire du Pays Vannetais, Iris LORIC-PHILIPPE, qui a subjugué les festivaliers avec sa jolie voix de fée, déjà affirmée et énergique, et son aisance à interpréter devant plusieurs centaines de danseurs un répertoire de vingt-cinq minutes en enchaînant hanter dro, laridé, kas ha-barh, rond de Saint-Vincent et polka plinn. La prestation s’avère d’autant plus exceptionnelle que la demoiselle chante en breton et est accompagnée par une formation plutôt rock composée de son père Fañch LORIC (accordéon diatonique et moog bass) et de trois musiciens du Pays Gallo : Mathieu SÉROT (flûte traversière et bombarde), Yann LE NAY (violon) et Erwann GANIER (batterie). Ce jeune groupe, baptisé IRIS HA PAPAOTRED, a déjà été consacré en mars 2018 vainqueur du « tremplin groupe » au Festival Roue Waroch à Plescop. Dans cette petite ville proche de Vannes, Fañch LORIC tient un atelier de réparation et de vente entièrement consacré aux instruments de musique à anches libres. En plus d’être accordeur-réparateur, il est accordéoniste dans plusieurs formations et s’est déjà produit à Yaouank, notamment avec la création BREIZH-ASTURIES PROJECT.

Rencontre avec Iris et Fañch LORIC

Que veut dire le nom du groupe ?

Iris : Iris et les Amis de Papa.

Fañch LORIC : Paotred, ça veut dire « les copains » ou « le groupe de copains » et on a voulu faire une sorte de jeux de mots « Iris et les potes de papa ».

À quelle occasion avez-vous formé le groupe ?

Iris : Au Roue Waroch.

Fañch : Ça faisait plusieurs années qu’on faisait le concours en duo avec Iris à ce festival qui a lieu à Plescop. Et on s’est dit que cette année, ce serait bien de changer et de caler de la musique arrangée et écrite avec d’autres musiciens. J’ai appelé mes anciens collègues avec lesquels j’ai déjà joué plusieurs fois à Yaouank, Mathieu SÉROT, Erwan GANIER et Yann LE NAY, et on a fait le tremplin. Un peu à notre grande surprise, on l’a gagné et, de ce fait, on a été programmés ici à Yaouank.

Iris, est-ce que ça fait longtemps que tu chantes ?

Iris LORIC-PHILIPPE : Trois-quatre ans.

Veux-tu en faire ton métier ?

Iris : J’aimerai bien.

Est-ce que tu joues aussi d’un instrument ?

Iris : Je joue de l’accordéon.

Avais-tu déjà chanté avec les musiciens du groupe avant ?

Iris : Pas encore. Je les connaissais en revanche.

Est-ce que c’était impressionnant de monter sur scène pour la première fois avec eux ?

Iris : Non, c’était bien.

Vous avez répété beaucoup avant le tremplin ?

Iris : Trois fois.

Comment les chansons ont-elles été choisies ?

Iris : Il y en a que j’avais apprises au Conservatoire.

Fañch : Iris apprend le chant breton au Conservatoire de Vannes, donc une partie du répertoire a été proposé par son professeur et d’autres par des amis qui sont bretonnants, des chanteurs et chanteuses que j’ai contactés pour proposer un répertoire de textes traditionnels adaptés à son niveau de breton et à son âge. On ne peut pas partir sur des textes trop compliqués. Il y a une chanson en français composée par Mathieu SÉROT pour Iris, qui est un rond de Saint-Vincent.

Comment avez-vous préparé ce concert ?

Fañch : C’est une première expérience, c’est la première fois qu’Iris va faire un concert long de ving-cinq minutes. On a essayé d’amener notre expérience et de lui faire un cocon pour qu’elle soit le plus à l’aise possible. C’est quand même assez pédagogique d’une certaine manière. C’est sûr qu’elle a un réel talent pour le chant, mais il faut que ce soit adapté et qu’on ne l’envoie pas dans le mur, surtout à cet âge-là. On n’essaie pas de choses trop folles, mais des arrangements qui respectent la danse. J’ai travaillé beaucoup avec elle sur la justesse et sur la danse.

Avez-vous prévu un répertoire plus large et un CD ?

Fañch : Pour le CD, ce sera beaucoup plus tard. Nous allons d’abord finir le répertoire pour jouer au Festival Roue Waroch en février prochain à Plescop. Ce sera la prochaine étape et le prochain objectif. Ensuite, nous allons essayer de commencer à tourner à l’été 2019. On fera cette étape sur une pente douce, en allant progressivement, pour qu’elle apprenne le métier petit à petit et sans lui brûler les ailes. On va monter dans le temps en répertoire et un peu plus en pression. C’est déjà une super étape d’être là ce soir.

La première fois que j’ai joué à Yaouank, il y a onze ans, Iris était encore dans le ventre de sa mère. Elle est venue une autre fois, mais elle ne s’en souvient plus parce qu’elle était trop jeune. Elle a toujours entendu parler de Yaouank et, c’est vrai autant pour elle que pour moi, le fait de jouer pour la vingtième édition ensemble, c’est une saveur qui est un peu différente quand même.

Iris, est-ce qu’il y a des chansons que tu aimes et que tu as envie de proposer au groupe ?

Iris : Il y en a certaines, oui. La chanson de pépé, par exemple.

Fañch : Il y a une chanson qu’elle aimerait faire qui était chantée par son arrière grand-père. On va essayer de l’adapter en fest-noz pour qu’elle puisse la chanter. Il faut que ce soit dansable déjà. Ce serait un sacré symbole de pouvoir interpréter sur scène une chanson de famille.

Entretien et photos  : Sylvie Hamon
au Festival Yaouank, Parc des Expositions de Rennes le 17 novembre 2018

Facebook : https://www.facebook.com/Iris-ha-Papaotred-2122011108052861/

Extraits vidéos du concert au Festival Yaouank :

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Extrait du Templin Groupe au Festival Roue Waroch :

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