James MAINWARING – Mycorrhiza

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James MAINWARING – Mycorrhiza
(Discus Music)

Une mycorrhize est le résultat de l’association symbiotique entre des champignons et les racines des plantes. Nous parlons donc là de symbiose, d’une union aussi profitable à l’une ou l’autre des parties. Mais la symbiose est-elle le propre de l’être humain, surtout dans nos temps actuels ? C’est tout l’objet de cet album admirablement composé par James MAINWARING, virtuose du saxophone, mais qui joue aussi ici du piano et de la flûte. Tout l’album s’écoule comme s’il n’était que d’un seul tenant, d’abord dans le calme et la retenue, encore que cette tranquillité ne soit que de façade, pour se continuer et se terminer dans les tons nettement plus sombres et agités de rythmes frénétiques.

Le début de l’album est très influencé par l’esprit des forêts, la sérénité naturelle de la nature à l’état primitif et sauvage. Jusqu’à Roots, ce ne sont que des improvisations avec beaucoup de notes longuement tenues et rehaussées ici et là d’effets électroniques. À partir de Machines, le climat change radicalement, comme si cela annonçait la destruction et la fin des forêts. Mais c’est aussi le début d’une prise de conscience et d’une résistance, d’une opposition à la mise à mort de cette forêt qui nous fait autant rêver que respirer. Nous sommes en symbiose avec la forêt, en symbiose vitale.

À travers ce Mycorrhiza tour à tour apaisant, profond ou épique, James MAINWARING conjugue un jazz aussi composé qu’improvisé teinté la musique de chambre et ne dédaignant pas s’enrober de sonorités électroniques. Voici dès lors un album à la fois sinueux et d’un seul bloc, aussi dense que fascinant. Évidemment, Mycorrhiza fait aussi la part belle, et même très belle, au jeu raffiné et souvent blufflant des instrumentistes experts embarqués dans cette magnifique odyssée musicale. Comme on dit, « ça joue ». Mais ça se situe moins dans la démonstration que dans la nuance. Il faut tendre l’oreille, se laisser porter par les notes, ressentir les accords.

Pour autant, Mycorrhiza s’achève néanmoins dans une atmosphère de tonnerre, indice de la révolte montante, ou au moins espérée, pour défendre nos arbres, nos plantes et nos fleurs.

Frédéric Gerchambeau

Site : https://jamesmainwaringmusic.com/index.html

Page Label : Mycorrhiza – 111CD (2021) | James Mainwaring | Discus Music (bandcamp.com)

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