Joji HIROTA & THE TAIKO DRUMMERS – Japanese Taiko

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Joji HIROTA & THE TAIKO DRUMMERS – Japanese Taiko
(ARC Music)

Au travers de ses quatre albums solo et de ses diverses collaborations, en duo avec Guo YUE, en trio avec le même Guo YUE et Pol BRENNAN (TRISAN) ou encore en duo avec Pete LOCKETT (TAIKO TO TABLA), Joji HIROTA a imposé sa profonde culture japonaise en tant que joueur de flûte shakuhachi et de joueur de tambour « taiko ».

Déjà popularisée par plusieurs ensembles à la renommée internationale tel KODO, ONDEKOZA ou OEDO SUKEROKU TAIKO, la musique de taiko a aussi investi l’esprit de Joji HIROTA dès ses onze ans. L’enseignement du grand maître du taiko Itto OHBA puis celui de son fils Kazuoki ont profondément marqué son jeu de tambour, au point que Joji peut aujourd’hui passer pour le plus illustre représentant du style « Hokkai daiko ».

Bien que toujours respectueux de ce style – ce qui est bien compréhensible pour un natif de l’île d’Hokkaido – Joji HIROTA souhaite toutefois que son art au taiko dépasse le seul cadre de ses acquis traditionnels et compose des pièces originales pour tambours taiko et autres percussions affiliées à la culture japonaise. Lui qui fut en 1980 le seul joueur de taiko vivant en Grande-Bretagne dirige aujourd’hui dans ce même pays un ensemble composé de près d’une dizaine de joueurs de taiko, hommes et femmes confondus.

Sur les neuf morceaux enregistrés pour ce premier CD de Joji HIROTA & THE TAIKO DRUMMERS, un seulement renvoie à une tradition régionale, les huit autres étant des créations de Joji. Toutes réfléchissent cependant des images du Japon éternel, évoquant d’antiques célébrations saisonnières, les merveilles engendrées par Dame Nature, le système solaire, un vieux conte populaire, ou rendant hommage aux maîtres de Joji HIROTA.

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Une pléthore de tambours taiko (ou daiko) de toutes tailles sont utilisés par le groupe, certains étant typiques des traditions japonaises régionales du jeu de tambour, d’autres étant issus d’autres expressions traditionnelles nippones, comme les musiques des théâtres gagaku, noh et kabuki.

Hormis ces tambours, de petites cymbales et un gong se font également entendre. Autrement dit, c’est à un véritable festival percussif que nous sommes conviés. C’est tout juste si on laisse filtrer en plus quelques touches de flûte shakuhachi ainsi que quelques cris de guerre difficilement répressibles…

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À défaut de pouvoir savourer en images l’éloquente gestuelle acrobatique des joueurs de taiko, puisque nous avons affaire à un CD – qui ne contient même pas de piste CD-ROM –, on concentrera ici son attention sur le seul son caractéristique des tambours, sur les vagues cadencées et l’énorme et impétueuse pulsation que génère inlassablement le groupe de Joji HIROTA, sur l’intensité hypnotique des frappes, sur la complexité des lignes rythmiques qui se mêlent et s’enchevêtrent, sur la multiplicité des timbres des diverses percussions jouées, sur l’immense cohésion du groupe et sur les fabuleux reliefs des paysages qu’il dessine avec une précision à couper le souffle.

Toute ressemblance avec une quelconque expérience de purification auditive n’est évidemment pas fortuite. C’en est une, bien sûr !

Stéphane Fougère

Site Web : www.jojihirota.com

Label : www.arcmusic.co.uk

(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n°17 – juin 2005)

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