MIRIODOR – Mekano
(Cuneiform/Orkhêstra)
Ça y est ! Après le superbe Jongleries élastiques (1996) et l’écriture d’une musique pour un film documentaire (1999), MIRIODOR est enfin de retour discographiquement parlant, et nos Québecois remettent le couvert pour notre plus grand plaisir. Autour du trio principal formé par les « anciens » Pascal GLOBENSKY (claviers), Remi LECLERC (percussions) et Bernard FALAISE (guitares), on trouve aujourd’hui trois nouvelles recrues : Nicolas MASINO (basse), Marie-Chantal LECLAIR (sax) et Marie-Soleil (quel beau prénom !) BELANGER (violon).
On est en droit de se plaindre d’un délai trop long (cinq ans c’est dur !) mais, franchement, quand on entend le résultat, on voudrait bien attendre aussi longtemps pour la prochaine fois. Le résultat, donc, c’est quoi ?
Il s’agit de Mekano, un album d’une heure de musique ahurissante et riche en multiples rebondissements édité une fois de plus par Cuneiform (label qui est désormais LA référence des musiques dites de Traverses !).
Si Mekano ressemble, à la première écoute, à la suite logique des Jongleries élastiques (en particulier les premiers titres) on trouvera plus tard des éléments assez inédits chez MIRIODOR. La basse de MASINO, par exemple, est très présente. La section rythmique est dans la plupart des cas extrêmement musclée, un peu dans l’esprit zeulh. La guitare de FALAISE tient également un rôle non négligeable.
Enfin, bref, vous avez compris, la musique de MIRIODOR prend un virage plus rock. Même si l’ombre d’UNIVERS ZERO est toujours présente (PRÉSENT ?), celle d’un KING CRIMSON – voire même d’un MAGMA – commencent à apparaître sur certains titres (L’Inévitable, Avatar, Le Fantôme de M.C. Escher). Cet album progresse au fil des morceaux jusqu’à atteindre l’excellence.
Mis à part La Polka des Sphères, qui est extraite de la musique du film documentaire Almanach, les derniers morceaux sont plus aboutis que les premiers. On n’ose à peine imaginer la suite discographique s’il ont l’idée de suivre cette progression la prochaine fois.
En signant sans doute là son chef-d’œuvre, MIRIODOR demeure l’un des chefs de file du mouvement « Post-Rock In Opposition » (dans lequel on trouvera également 5UU’S ou THINKING PLAGUE) et a, je pense, plus de chance avec Mekano de plaire aux amateurs de rock progressif « classique ».
Patrick Robinet
(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°10 – janvier 2002)
Site : http://miriodor.com/
Label : www.cuneiformrecords.com
Distributeur : www.orkhestra.fr