Le pianiste ukraino-norvégien Mikhail « Misha » ALPERIN s’est éteint le 11 mai 2018, à l’âge de 61 ans. Il lègue à la postérité une œuvre inspirée par l’improvisation jazz, l’écriture classique et des thèmes folkloriques. Il fut notamment le pilier d’un groupe ethno-jazz qui a fait date, le Moscow Art Trio.
De formation piano classique, Misha ALPERIN s’est d’abord distingué en fondant le premier quartette de jazz moldave, lequel intégrait déjà des influences folk. Sa rencontre à Moscow avec le joueur de cor anglais Arkady Shilkloper, membre de l’Orchestre philharmonique de Moscow, lui a permis de développer son approche ethno-jazz, qui deviendra pleinement opérative avec la participation du chanteur et musicien traditionnel Sergey Starostin, aboutissant à la création du Moscow Art Trio.
Ce dernier, auteur de plusieurs disques (dont une moitié enregistrée en concert) et d’un DVD, s’est fait remarquer dans la sphère des musiques du monde avec son projet incluant les voix bulgares d’Angelite et les chants de gorge du groupe de Touva Huun-Huur-Tu. Cette création a tourné dans plusieurs pays et a engendré deux disques studio dans les années 1990 (Fly Fly My Sadness, Mountain Tale), et un album live plus tardif (Legend, en 2010).
Parallèlement, Misha ALPERIN a enregistré plusieurs albums sur le label ECM (dont un avec John Surman, First Impressions), sur JARO Medien et sur RDM. Depuis 1993, il vivait en Norvège et était marié à l’accordéoniste Evelina Petrova (auteure de plusieurs CD sur Leo Records). Elle figure sur le dernier opus discographique enregistré par Mikhail ALPERIN, Prayers and Meditations (2015), avec l’Oslo Chamber Choir, la Bulgarian Vocal Family, le chanteur Sergey Starostin et le percussionniste Bjørn Løken.
Au carrefour du jazz, du classique et du folk, l’œuvre de Mikhail ALPERIN ne se classe pas si aisément, mais à travers elle résonne un certain esprit nordique, nourri de contemplations et de célébrations improvisées, et pourvoyeur d’une vision spirituelle.
RYTHMES CROISÉS adresse toutes ses condoléances à ses proches et, à titre de mémoire, publiera dans les jours à venir d’anciens articles et chroniques consacrés notamment aux disques du Moscow Art Trio, anciennement publiés dans ETHNOTEMPOS.
Adieu l’artiste, tu es parti bien trop tôt…
(Photo : JARO Medien)