STARTIJENN – Skeud
(Paker Prod)
Deux ans après El-taqa, un album excellent mais quelque peu hors-piste par rapport au style usuel de la formation, STARTIJENN revient à ses premières amours, la danse, avec un 5e opus intitulé Skeud. Ok, en verlan ça veut dire Disque. Le jeu de mot est peut-être volontaire, mais en breton cela signifie surtout Ombre ou bien Reflet.
Contrairement au précédent album algéro-breton qui était un pur live en direct du Festival des Vieilles Charrues, ce nouvel opus est né aux fil des inspirations dans un studio près de Landeda avant un mixage final de toutes les pistes à Brest. Le processus est très inhabituel de la part de STARTIJENN, mais n’a toutefois rien retiré de l’énergie (startijenn en breton) du groupe. C’est ainsi que des titres tels que Flagas Track et Morzholiadur sont plus proches du rock bastonné à la basse électrique que de la véritable musique bretonne, ce qui n’est pas le cas de ‘Bar ‘R Mitar et de Amsked qui sont taillés pour la danse au son de la bombarde et des uillean pipes.
Cependant, ne nous y trompons pas, dans un cas comme dans l’autre, l’objectif de STARTIJENN reste toujours le même : inviter l’auditeur à faire bouger ses pieds en cadence. Et dans ce domaine, rien à redire, le groupe est expert. De Vannes à Lannion et de Rennes à Quimper, STARTIJENN a sillonné tous les festou-noz. Plus encore, le groupe a parcouru le monde entier de 1997, des Pays-bas à l’Espagne, de la Pologne à la Malaisie, pour y faire connaître le rond, la ridée ou l’an dro. C’est d’ailleurs le seul but et la seule fierté de STARTIJENN : faire danser.
Skeud, c’est donc de la musique à bouger, cinétique, 48 minutes qui swinguent à la mode bretonne. Mais attention, tout en nuances, parfois proche de la transe et parfois avec grande élégance. Inutile aussi d’attendre la moindre parole, en breton, en français ou dans n’importe quel autre langue. STARTIJENN, ce n’est que de la musique, du son à danser, jusqu’au bout de la nuit.
Site : https://www.pakerprod.bzh/artiste/startijenn/
Label : www.pakerprod.bzh
Frédéric Gerchambeau