THE OVERLOOKERS : Entretien

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THE OVERLOOKERS

Entretien

THE OVERLOOKERS, un joli nom plein d’ambition, non ? Pourriez-vous vous présenter et nous dire d’où vient ce nom ?

JB : Ce side-project se compose de XY du groupe FORETASTE et de moi-même, du groupe DEKAD. Nous faisons tous deux partie de l’écurie BOREDOMproduct.

XY : Pour trouver le nom, nous avons fait une super séance de brainstorming avec le label, nous voulions quelque chose qui sonne comme un nom de groupe un peu retro, le « THE » était très important, ça donne tout de suite de la crédibilité au projet !

Comment est venue l’idée de ce supergroupe, comme on appelait ça dans les années 70 ? Est-ce le projet d’album ? L’amitié ? Les deux ?

XY : Initialement nous n’avions pas l’intention de créer un groupe ni même de réaliser un album. Il me semble que j’ai envoyé une démo à JB en lui demandant s’il voulait la développer, tout est parti de là. Après avoir enregistré 4 ou 5 morceaux, BOREDOMproduct a commencé à nous proposer des premiers visuels de pochettes, ça nous a boosté et nous avons vite réalisé que nous étions en train de faire un album avec un concept vraiment sympa.  

JB : Si mes souvenirs sont exacts, l’envie de départ était juste de faire un EP avec un son assez brut, sans trop de production, comme c’est le cas sur nos albums respectifs. Nous voulions quelque chose de spontané. Nous nous connaissons depuis maintenant une bonne douzaine d’années et nous avions déjà travaillé ensemble sur plusieurs reprises. C’est donc tout naturellement qu’est venue l’idée de collaborer sur nos propres morceaux.

Intéressons-nous à l’album lui-même maintenant, Teenage Wet Dreams. Il y a un concept complexe et fort dedans, mixer musique électronique et chansons nostalgiques, cinéma d’action sombre et nerveux, ambiance des années 50 rutilantes, et adolescence en pleine tourmente. Comment ce méga-concept quadruple est-il né et comment en parleriez-vous ? Tout ceci fait penser à un scénario de film…

XY : L’idée de départ tournait autour du titre Teenage Wet Dreams, j’avais revu le film Christine de John CARPENTER et je trouvais intéressant de développer quelque chose autour de la fascination du personnage principal pour sa voiture. JB et moi étions sur la même longueur d’onde et une fois ce titre terminé il y a eu comme un déclic. Quelques jours plus tard nous avions déjà plusieurs morceaux.

JB : Nous sommes tous les deux issus de la génération des CARPENTER, COPPOLA, SPIELBERG, etc. Des films comme Carrie ou Duel nous ont forcément marqués. L’idée était d’essayer de retrouver cette esthétique un peu malsaine qui caractérise la plupart des B.O. de CARPENTER. Quand tu écoutes un morceau comme Speak to the devil, c’est cette atmosphère qui ressort.

En fait, c’était quoi l’idée ? Juste de se faire bien plaisir ensemble en faisant un super album ? Ou d’améliorer encore vos aptitudes déjà bien reconnues à faire de l’electropop avec des concepts gonflés à bloc et enregistrés en cinémascope ?

XY : Se faire plaisir avant tout mais aussi apprendre à bien bosser ensemble et essayer de nouveaux trucs car on ne sait jamais, nous pourrions peut-être recommencer l’exercice ! Pour moi c’était un peu comme une recréation, je passe beaucoup de temps sur les albums de FORETASTE et j’avais besoin de souffler un peu.

JB : Comme le souligne XY, l’idée était de se faire plaisir, sans challenge, sans se mettre de pression. Cette spontanéité dont je parlais précédemment nous a permis de réaliser des morceaux en un temps record mais terriblement efficaces.

Comment se sont passés la création et l’enregistrement de Teenage Wet Dreams ? Des difficultés ? Des réussites conquises de haute lutte ? Des regrets ?

XY : On ne s’est jamais vu pendant l’enregistrement, ni même pour le clip du single. Sur papier cela peut sembler compliqué mais c’est justement devenu presque un jeu, on adore ce genre de défi. Avec JB nous travaillons très vite, parfois nous composions, écrivions les textes enregistrions et produisions un morceau en à peine 24 heures. En travaillant vite on fait aussi des erreurs, mais je trouve que cela donne tout son charme à ce premier opus.

JB : A bien y réfléchir, je ne crois pas que l’on ait passé une seule minute en studio pour travailler sur un morceau. Depuis peu, nous poussons même le vice à ne même plus répéter avant un concert. Cette mise en danger est grisante !

Pourrait-on plus ou moins résumer Teenage Wet Dreams à cette superbe notion-valise de Moogadillac, qui combine magnifique gros synthé Moog de rêve et magnifique grosse bagnole de rêve, avec tout ce que rêver en grand signifie ? Et d’ailleurs, quelle est l’idée exacte qui se cache derrière cet hybride ?

XY : L’album était bouclé, nous avions tous les titres et un samedi matin notre boss chez BOREDOMproduct nous a lancé : « ce serait vraiment bien si vous pouviez réaliser un morceau avec des sons de Moog et de voiture qui s’appellerait Moogadillac… » Nous savions qu’il n’allait pas nous lâcher avec cette idée donc nous l’avons fait dans la journée !

JB : Oui, il sait se montrer … persuasif ?? Mais comme il a souvent raison, on a tendance à l’écouter. Pour ajouter à ce côté rétro, nous sommes allés jusqu’à reprendre Unchained Melody qui, je dois le reconnaître, a été un véritable défi vocal. XY arrive avec une facilité déconcertante à pondre une version electro de n’importe quel standard, toute époque confondue.

Sur une vidéo, on distingue dans votre instrumentation un Korg MS-20, un Roland Juno 106 et un Analogue Solutions Nyborg 24. Alors, fans de synthés analogiques sinon même vintage, hein ? Racontez-nous ça…

XY : Oh mais tu as l’œil toi ! Ça collait bien avec le coté vintage que nous voulions exploiter, nous sommes tous les 2 fans de machines avec plein de boutons, ca change des ordinateurs. 

Avec un peu de recul, maintenant que Teenage Wet Dreams a été conçu, enregistré et commence à être commercialisé, quel regard y jetez-vous et comment voudriez-vous que le public comprenne et reçoive cet album assez complexe et profond au final ?

JB : Quel plaisir de faire équipe à nouveau ! Ce qui me plaît dans cet album, c’est d’avoir réussi à fusionner nos deux univers sans que cela sonne comme du FORETASTE, ou du DEKAD. J’espère aussi que ceux qui ne nous connaissent pas encore saisiront tout le second degré de cet album. Ceux qui nous connaissent bien savent que derrière nos lunettes noires et nos cuirs se cachent deux gars qui ne se prennent pas du tout au sérieux.

XY : Je suis vraiment ravi de cette première collaboration avec JB. Quand nous bossions dessus, nous avons plusieurs fois évoqué le fait de vouloir faire quelque chose de différent par rapport à nos projets respectifs, ce n’était pas toujours facile de car nous avons tous les 2 nos réflexes et habitudes. Notre plus grande réussite, selon moi, c’est d’avoir sorti le single Driving Fast qui ne comporte qu’un seul accord ! Je ne pense pas que nous pourrons faire mieux…

Parlez-nous à présent du futur. Quels sont vos projets à tous, séparément et/ou ensemble ?

XY : J’ai plusieurs chantiers en cours : je suis en train de terminer le prochain album de FORETASTE, nous devons enregistrer les voix avec mon binôme prochainement. Je travaille aussi sur une bande son pour Mark SAVAGE, un réalisateur australien qui vit aux États-Unis et avec qui je collabore de plus en plus.

JB : Je suis également en train de terminer le 5e album de DEKAD. XY a d’ailleurs commencé à jeter un œil sur quelques morceaux.

Un mot de conclusion ? Un dernier message à faire passer ? Un remerciement peut-être ? Dites-nous…

XY : Merci à toi pour cette toute première interview de THE OVERLOOKERS, dans 50 ans ça vaudra certainement de l’or ! Merci aussi à BOREDOMproduct de nous avoir signé et d’avoir engagé les meilleurs cascadeurs sonores disponibles sur le marché pour nous aider à sublimer nos morceaux.

JB : Reconnaissance éternelle à BOREDOMproduct qui nous soutient et nous fait grandir un peu plus à chaque album.

Entretien réalisé par Frédéric Gerchambeau
Photos : site BOREDOMproduct

Lire la chronique du CD Teenage Wet Dreams.

Site : https://www.facebook.com/theoverlookersmusic/

Label : https://www.boredomproduct.fr/

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