BIOTA – Invisible Map

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BIOTA – Invisible Map
(ReR/Orkhestrâ)

BIOTA est issu d’un collectif d’artistes originaire du Colorado fondé en 1979, MNEMONIST ORCHESTRA, dont ReR Megacorp a réédité le légendaire LP en CD, Horde. Ce collectif travaillant à la fois sur la musique et le visuel s’est scindé en deux parties, BIOTA pour la partie musicale, et MNEMONISTS pour la partie visuelle, présente d’ailleurs dans tous les albums de BIOTA puisqu’elle illustre ses livrets de peintures, dessins et collages.

Invisible Map est le sixième album que BIOTA réalise pour le label ReR Megacorp, après Bellowing Room et Tinct (LPs ressortis sur un CD de 78mn), Tumble, Almost Never et Object Holder (dans lequel officiaient en invités la chanteuse Susanne LEWIS du groupe HAIL ainsi que Chris CUTLER). Cette « carte invisible » (traduction d' »Invisible Map ») du monde nous convie à un voyage fort agréable et original, illustré comme il se doit par les œuvres des MNEMONISTS, auxquels participent une partie des membres de BIOTA, œuvres inspirées de GOYA, ERNST, BACON…

Le groupe est composé de James GARDNER (trompette, low whistle, flûte), Genevieve HEISTEK (chant et violon), Tom KATSIMPALIS (guitares, basse, clavioline, orgue, balalaika, mandoline, ocarina, chœurs), Andy KREDT et Mark PIERSEL (guitares), Steve SCHOLBE (guitares, rubab, vielle à roue, marxophone, tremolo hawaien, basse, sax alto, clarinette basse, harmonica, flûte arabe et traitements électroniques), William SHARP (traitements électroniques, mix, vielle à roues), C.W. VRTACEK (piano), Gordon WHITLOW (accordéon, orgues, clavioline, chœurs), Larry WILSON (batterie et percussions) et Randy YEATES (claviers).

Les membres de BIOTA, multi-instrumentistes, utilisent des instruments principalement acoustiques en studio et leur font subir quelques traitements afin d’en extraire de multiples compositions, courtes mais extrêmement denses. On a même l’impression par moments que le jeu de certains instruments est reproduit à l’envers…

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BIOTA nous délivre une musique inspirée de nombreux genres mais qui, à l’arrivée, se révèle n’être ni rock, ni jazz, ni folk, ni traditionnelle ; la présence d’instruments ethniques donne quelques couleurs orientales et moyen-orientales, sans jamais sonner « world music » et la présence de l’accordéon n’est pas sans évoquer SAMLA MAMMAS MANNA et Lars HOLLMER.

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Au fil de l’écoute, qui dure plus d’une heure, on se surprend même à flotter dans un espace aux brumes épaisses, sans avoir besoin pour ce faire d’avoir ingurgité quelque substance chimique. La musique seule invite au voyage. Si le style qui conviendrait le mieux pour définir l’ambiance de cet album est une sorte de « rock in opposition ethno-expérimental », on peut affirmer que BIOTA présente ici une musique entièrement personnelle et unique, tout comme dans ses albums précédents, tellement unique qu’ils font tout eux-mêmes, y compris les pochettes! Et c’est tellement rare et agréable qu’on ne va pas s’en plaindre.

Sylvie Hamon

Site : http://biotamusic.com/

Label : www.rermegacorp.com

Distributeur : www.orkhestra.fr

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°9 – août 2001)

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