BRAND X – Live in London 1976 // Live in New York 1978 // Live Chicago 1979

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BRAND X – Live in London 1976 // Live in New York 1978 // Live Chicago 1979
(King Street)

Les adeptes de jazz-rock et de jazz fusion seront certainement ravis de voir leur collection s’agrandir avec la parution de trois documents du groupe BRAND X sur un obscur label.  King Street est, à n’en pas douter, une entité pirate, car il n’y a pas de site officiel indiqué sur les CDs et ces disques sont pressés à Taïwan.  Cela n’empêche pas leur présence en import dans les rayons de grands disquaires. Ces CDS apparaissent dans des éditions japonaises assez coûteuses (comptez entre 25 et 35 euros environ). Vous êtes donc avertis !

La série Alive The Live, proposée par ce label, s’adresse en priorité à tous les fans de concerts et offre une sélection étourdissante d’enregistrements rares de vos groupes et artistes favoris appartenant à tous les styles (prog, rock, hard-rock…). Vous pourrez trouver par exemple CAMEL, YES, Bill BRUFORD, ELP, GENESIS, Peter GABRIEL, MARILLION, KRAFTWERK, GARY MOORE, ROXY MUSIC (le fameux concert à Newcastle du 28 octobre 1974 qui est complet, à la différence de la version européenne parue récemment sur Gold Fish où il manque un titre) et tant d’autres que la liste complète risque de vous donner le vertige.

Concernant BRAND X, divers live étaient auparavant sortis : par exemple, le live au Roxy Theatre du 23 septembre 1979 (1995-Heritage Records Limited, réédité en 2013 sur Gonzo Multimedia), suivi de la série The Official Bootleg Series Vol.X (tous sur Gonzo Multimedia entre 2015 et 2016). Avec Alive the Live, nous avons droit à Live in London 1976, Live in New York 1978 et Live Chicago 1979. Sur ceux de 1976 et de 1979, nous retrouvons le grand Phil COLLINS.

Pour celui de New York, c’est un certain Mike CLARK, musicien américain de Sacramento qui tient le rôle de batteur (il a aussi joué avec Herbie HANCOCK, Chet BAKER, Tony BENNETT, Wayne SHORTER). Crée en 1975, BRAND X est, sommes nous vraiment obligés de le rappeler, un groupe réunissant des musiciens fabuleux. Et ils ont été très nombreux à jouer dans cette formation qui a continué d’exister jusqu’en 2021.

Citons bien sûr encore Phil COLLINS (parce qu’il le mérite !) mais aussi le bassiste Percy JONES, le guitariste John GOODSALL (disparu hélas le 10 novembre 2021 ; son décès a mis fin à l’existence du groupe, qui a été officialisée quelques jours plus tard par les autres musiciens), le claviériste Robin LUMLEY mais aussi le légendaire percussionniste écossais Morris PERT (décédé le 27 avril 2010).

BRAND X avait ce pouvoir de délivrer des compositions de grande qualité à la fois complexes et très mélodiques. Il était l’un de grands noms de cette scène jazz-rock des seventies. Savourez ces trois disques, et vous comprendrez si vous n’avez jamais eu l’occasion de découvrir leur univers.

Le Live in London 76 est d’une qualité sonore extraordinaire. La musique est limpide, fluide et nous savourons chaque détail sortant de la batterie, des percussions et surtout de la basse. Ce disque réunit des enregistrements de 1976 parus sur d’anciens bootlegs. Nous retrouvons en effet les enregistrements au Maida Vale Studios du 26 février (trois titres) et du 15 juillet (deux titres).

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Notez  également qu’un quadruple CD regroupant les albums du groupe entre 1976 et 1980 (Nuclear Burn, Virgin Records en 2014) ne contenait, en bonus, que quatre titres de ces deux sessions. Il manque en effet le titre Why Should I Lend You Mine. Ce document, certes officiel, est aujourd’hui inutile. À cela s’ajoutent trois titres provenant du concert du 1er septembre au Ronnie Scott’s Jazz Club dont l’inédit Tito’s Leg, intitulé aussi Improvisation (Aka Tito’s Leg) sur la version de Gonzo Multimedia  Improvisation. Ces morceaux avaient fait l’objet d’une des éditions des Official Bootlegs Series (Live From Ronnie Scotts). Comme vous pouvez vous en douter, ce Live in London 1976 est superbe et devient un complément essentiel au disque officiel Livestock.

Le Live in New York du 31 octobre 1978 est un double CD proposant des enregistrements au Bottom Line. Nous pouvons découvrir ainsi six titres du « late show » (CD 1) et trois du « early show » (CD2). Cela explique pourquoi il peut y avoir des doublons dans les titres présentés. En guise de bonus, il y a une seconde version de Deadly Nightshade enregistrée le 7 novembre 1978 au Student Center Ballroom (Kent, Ohio). Là, honnêtement, ils auraient pu choisir un autre titre plutôt que de mettre deux versions de ce morceau sur le même CD. Quitte à faire du remplissage, autant que ce soit intelligemment fait !

Nous remarquons aussi qu’à cette époque, il y a quelques changements dans le personnel. Nous retrouvons donc  Percy JONES et Morris PERT, le guitariste américain de rock et de jazz Mike MILLER (GOODSALL étant dans l’incapacité de jouer à cause d’un problème de tendinite), Mike CLARK à la batterie et Peter ROBINSON aux claviers (il a travaillé notamment avec le fabuleux Stanley CLARKE, le bassiste de RETURN TO FOREVER). Le groupe interprète le brûlant Nuclear Burn issu du premier disque (nous avons encore ici deux versions, une pour chaque show) et l’essentiel de leur album Masques. Ce dernier est aussi un très bon disque, dans la continuité du premier, et ce live est là pour nous le rappeler.

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Nous noterons que The Ghost of Mayfield Lodge, qui occupe la première piste, se poursuit également sur la suivante avant d’enchaîner avec Earth Dance. Le groupe joue également Black Moon et Access to Data suivi d’un brillant solo de percussions avant d’enclencher avec le morceau d’ouverture de Masques, The Poke, dans une version déchaînée et dansante. Le batteur est fantastique et ne fait pas regretter l’absence de Phil COLLINS. L’interaction entre les musiciens est impeccable et donne au final des versions intenses et virevoltantes. Le son est aussi très bon même si nous constatons un court et léger petit cafouillage à la toute fin de Deadly Nightshade (la version du Bottom Line sur le CD 2).

Le dernier live proposé s’intéresse à l’année 1979 et contient cinq titres au Park West de Chicago (le 25 septembre) et deux titres supplémentaires au Bottom Line de New York,  soit exactement deux jours après le concert de Chicago. La formation est emmenée par GOODSALL, JONES, LUMLEY, ROBINSON et COLLINS dont c’est ici le grand retour. La bonne qualité sonore de ces enregistrements nous permet d’apprécier de superbes titres de leur album Product (comme Don’t Make Waves, l’une des deux chansons chantées par Phil sur ce disque ou son morceau instrumental And So to F…, un titre qu’il reprendra parfois durant ses tournées en solo) ainsi que quelques morceaux issus des albums Moroccan Roll et Masques. 

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Encore une fois, tout est joué avec la précision et la technique qui incombent à une telle formation. Si nous regrettons le prix trop élevé de ces documents, ils restent cependant de parfaits témoignages scéniques (hélas non officiels) d’un groupe magique et hors du commun.

Cédrick Pesqué

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