Dominique VANTOMME – Vegir
(Moonjune Records)
Moonjune Records n’a jamais sorti un mauvais album, jamais, même pas un seul tout juste quelque peu moyen. Mais quand on lit les quelques noms des musiciens qui ont collaboré à Vegir, franchement, on ne se pose même pas la question. Il y a d’abord Dominique VANTOMME. Normal, c’est lui qui a réuni la fine équipe de ce carré de rêve. Mais parlons néanmoins de son rôle dans le groupe, parce que c’est du pesant, du massif. Fender Rhodes Electric Piano, Piano, Minimoog, Mellotron, c’est l’homme des claviers en tous genres, sans oublier son jeu exceptionnel.
À la guitare, Michel DELVILLE, qui a participé à rien moins que THE WRONG OBJECT, DOUBT et MACHINE MASS, que des formations superqualitatives, et je pèse mes mots. Dois-je présenter l’extraordinaire musicien qui opère à la basse ? Tony LEVIN. À son tableau de chasse, entre beaucoup d’autres, KING CRIMSON et Peter GABRIEL, excusez du peu ! Et à la batterie, pour rythmer tout ce beau monde Maxime LENSSENS.
Les neufs titres de Vegir évoluent autour d’un contrepoint subtil entre technique rigoureuse et improvisation débridée, le tout s’adossant en permanence à une section rythmique en béton armé. La complicité entre les musiciens est évidente, autant que leur réel enthousiasme, cet élan de l’âme qui permet de toucher le ciel musical sans que la technique transparaisse. Ces larrons en jazz s’entendent tellement bien que leur monstrueuse virtuosité s’efface sous le dessin des mélodies accessibles, sensibles et colorées concoctées par Dominique VANTOMME.
En fait, Vegir serait presque, en quelque sorte, un album de rock progressif déguisé en opus jazz-rock tellement les méandres harmoniques de chaque titre sont brillantissimes et plaisants à suivre. Écoutez par exemple Agent Orange, donc la mélodie est particulièrement envoûtante, offrant là un résumé musical avérant la parfaite alchimie baignant de bout en bout cet opus.
De fait, avec de tels musiciens aux commandes, Vegir aurait vite pu tourner à la démonstration multi-instrumentale tonitruante. C’est pourtant tout le contraire ici, même dans les moments le plus échevelés. Ça joue précis, cohérent, comme un seul homme. C’est beau, c’est fort, c’est magique. C’est cela qu’on appelle de la vraie bonne musique. Rien que d’observer du coin de l’oreille l’énergie bienveillante et contenue du duo basse/batterie LEVIN/LENSSENS, on en a des frissons. Mais quand planent au-dessus la guitare de DELVILLE et les claviers de VANTOMME, on touche sans conteste au sublime.
Vous l’avez compris, Vegir est plus qu’un album, c’est un must !
Site : dominiquevantomme.wordpress.com/
Label : http://www.moonjune.com/