Frank ZAPPA – Orchestral Favorites (40th Anniversary) – Halloween 73 – The Hot Rat Sessions

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Frank ZAPPA- Orchestral Favorites (40th Aniversary) – Halloween 73 – The Hot Rat Sessions
(Zappa Records)

Depuis quelques mois, il y a des nouveautés, en particulier des rééditions « augmentées », à ajouter à la discographie volumineuse du compositeur qui nous a quitté le 4 décembre 1993 (27 ans déjà !). Avec ces documents supplémentaires, c’est un peu comme s’il était toujours là, près de nous.

En août 2019, le disque Orchestral Favorites a fêté ses quarante ans d’existence, et c’était largement suffisant pour ressortir l’album dans une version spéciale de trois CDs. Paru en 1979, c’est un des albums (avec Zappa in New York, Sleep Dirt et Studio Tan) qui a causé beaucoup de problèmes à ZAPPA alors en conflit avec Warner Bros. Frank avait le projet de les sortir sous la forme d’un coffret de quatre disques (le fameux Läther). Le label étant opposé à cette idée, ces disques sortiront séparément et bien malgré lui, entre 1978 et 1979.

Cette nouvelle édition propose notamment en bonus, un live inédit et presque complet (à cause d’un problème d’enregistrement, il manque la présence de CAPTAIN BEEFHEART au saxo sur Strictly Genteel). Enregistré le 18 septembre 1975, nous pouvons entendre ZAPPA accompagné du fameux ABNUCEALS EMUUKHA ELECTRIC SYMPHONY ORCHESTRA (orchestre existant déjà à l’époque de Lumpy Gravy et dirigé par Syd SHARP). Cette fois-ci, c’est Michael ZEAROTT qui dirige cette formation éphémère prévue pour quelques concerts à Los Angeles en 1975.

Le souhait de Frank était d’écouter sa musique en version orchestrale. Vous l’aurez deviné : ici, nous plongeons dans la musique dite sérieuse vue par ZAPPA, et vous ne serez pas déçus. Nous n’allons pas revenir sur les nombreuses influences de ZAPPA dans le domaine, mais ce document vaut le détour pour tous ceux qui veulent écouter une musique qui s’échappe de l’univers rock. Donc, ici, il n’y a pas de place pour un blues rock déjanté à la Bongo Fury avec CAPTAIN BEEFHEART.

Le succès du single Don’t Eat the Yellow Snow lui aura permis d’engager et de financer un orchestre pour des sessions en studio et des concerts qui se sont déroulés en septembre 1975 au Royce Hall (UCLA College Campus) à Los Angeles. Cet orchestre dirigé par ZEAROTT et aussi parfois par ZAPPA (également à la guitare) comprend une trentaine de musiciens, dont certains sont familiers de l’univers zappaien (Bruce FOWLER au trombone, Ian UNDERWOOD aux claviers, Terry BOZZIO à la batterie..). La formation éphémère est constituée notamment de musiciens aux instruments à vent (trompettes, french horn, saxophone alto, saxophone ténor, flûte, clarinette, hautbois, harmonica), et à cordes (violon, violoncelle, viole, harpe).

Cette expérience s’avère être un sacré défi pour ZAPPA dont la setlist inclue des pièces anciennes et du nouveau matériel. Ce soir-là, tous les titres figurant sur Orchestral Favorites sont joués, plus quelques classiques comme Rollo, Black Napkins ou d’autres qui apparaitront sur l’album Studio Tan.

C’est étonnant de constater aussi qu’il n’y a que quatre mois qui séparent ce live avec orchestre à celui, plus rock, présenté sur Bongo Fury (avec des extraits datant du mois de mai). C’est bien la preuve que ZAPPA aime se diversifier dans son exploration musicale.

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Aux environs d’Halloween de l’année dernière, est sorti en Halloween 73 (faisant suite aux autres documents Halloween 1978 et 1977). Il existe une version de deux CDs à un prix abordable (Halloween Highlights) ou sous la forme d’une boîte esthétiquement très belle et très drôle : elle contient quatre CDs et un livret complet de plus de 40 pages. Ce livret est illustré de photos et propose de lire des notes très instructives rédigées par Joe TRAVERS, Ruth UNDERWOOD et Ralf HUMPHREY ; ce dernier parle par exemple de l’arrivée de Chester THOMPSON comme deuxième batteur et de la façon de gérer cette nouvelle situation au niveau personnel et professionnel.

Pour couronner le tout et parce que c’est Halloween (une des fêtes préférées de ZAPPA), il fallait bien une petite touche de fantaisie : sont inclus pour l’occasion un masque et des gants, manière de vous transformer en monstre, l’effrayant « Frankenstein » ZAPPA, nous faisant rappeler que Frank adorait ce genre de films ! C’est un objet totalement délirant dans le pur esprit de ZAPPA.

Les CDs nous font donc découvrir les deux concerts donnés à Chicago à l’Auditorium Theater, le jour d’Halloween, ainsi que les répétitions (soit douze titres sur le CD 4 dont le très rare Magic Fingers, non joué en live !) des 20 et 21 octobre 1973. Ce qui est intéressant avec les répétitions est de pouvoir capter l’ambiance particulière qui règne entre les musiciens dans un studio d’enregistrement.

En guise de rappel, la formation de cette époque comprenait George DUKE, Ruth UNDERWOOD, les frères FOWLER, Ralf HUMPHREY, Napoleon M. BROCK et Chester THOMPSON. Les setlists sont très ressemblantes avec celles des concerts au Roxy qui eurent lieu quelques mois plus tard, mais l’objet en lui même (le document n° 114 dans sa discographie officielle) est tellement beau qu’il est impossible de passer à côté.

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Le dernier grand document sonore consacré à ZAPPA, paru en décembre 2019, est cette incroyable box de six CDs intitulée The Hot Rat Sessions et contenant plus de soixante titres ! Alors que son fils Dweezil est venu jouer l’intégralité de l’album sur la scène de La Cigale à Paris le 2 décembre dernier (pour fêter les 50 ans du disque), voilà que ce luxueux coffret est arrivé aux environs des fêtes de Noël.

Nous y découvrons les sessions d’enregistrement du 18 (Ian UNDERWOOD seul au piano, avec Piano Music Section 1 et 3) puis du 28 au 30 juillet 1969 (avec divers musiciens selon les dates et contenant donc de nombreuses versions « work in progress »/in session/master takes et d’autres trésors de tous les titres prévus pour l’album, mais aussi des choses qui verront le jour sur des albums ultérieurs, notamment sur Chunga’s Revenge (le morceau intitulé Transition sur les CD 3 et 4), Weasel’s Ripped my Flesh (Arabesque sur le CD 1), et Studio Tan (sur le CD 1 et 4, vous pourrez reconnaître le futur Lemme Take You to the Beach qui sortira presque dix ans plus tard) ; il y a également ce titre Bogor Regis (CD 2 du 29 juillet et CD 6, en 1970 enregistré au Record Plant de L.A.) qui servira de base à Conehead !

Nous découvrons aussi une version « digital remix » de Hot Rats datant de 1987 (le CD 5, From the Vault Part 1), sans compter tout un tas d’autres surprises provenant des archives inépuisables du musicien et présentées sur le dernier CD (From the Vault Part 2, avec par exemple une version de Little Umbrellas, enregistrée au fameux Studio Z dans les années 1960).

Et pendant l’écoute de ces nombreuses raretés de 1969, comprenant des versions spéciales ou prototypes, des mix outtakes, diverses prises et même des morceaux d’envergure comme cette version de presque trente minutes, Another Waltz (sur le CD 3, datant du 30 juillet), vous pouvez en même temps vous amuser en famille grâce à Zappa Land. Qu’est ce que c’est ? Eh bien ! vous le découvrirez lorsque vous ouvrirez ce coffret !

Évidemment, l’acquisition de tous ces disques-objets n’est pas une mince affaire financièrement. Mais finalement si vous aimez ZAPPA, pourquoi s’en priver ? Surtout qu’aujourd’hui, il n’existe plus un artiste de son niveau sur la scène musicale.

Cédrick Pesqué

Site : www.zappa.com

 

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