GENESIS – BBC Broadcasts

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GENESIS – BBC Broadcasts
(EMI records)

Après Archive 1967-1975 (1998) et Archive #2 1976-1992 (2000), voici BBC Broadcasts, une rétrospective live du célèbre groupe GENSIS en 5 CD, couvrant les années 1970-1998. C’est incroyable, me direz-vous ? Eh ! bien en fait, ne nous emballons pas trop vite ! Nous sommes plutôt mitigés quant au résultat final. Au regard du contenu, nous pouvons même être un peu déçus et sceptiques. Il paraît que Tony BANKS a participé à l’élaboration de cette box. Nous aurions pu espérer à quelque chose de plus consistant.

Bien entendu, l’objet en lui-même est sympathique et plutôt bien présenté (ce qui n’est pas du tout le cas par exemple avec le dernier live de VDGG qui est hideux au plus haut point avec un pauvre livret totalement inexistant et des images d’une laideur absolue. Heureusement que le concert en double CD et en DVD/Blu-Ray est d’une qualité irréprochable).

Nous constatons avec regret que tout ce qui a été mis en boîte ici (à l’exception du superbe concert au Lyceum London les 6 et 7 mai 1980, diffusé le 11 juillet pour The Friday Rock Show) n’est hélas pas complet. C’est pour ainsi dire une honte ! Par exemple, sur le CD 1 qui concerne la période avec Peter GABRIEL, les sessions, qui par ailleurs ne sont pas présentées dans un ordre chronologique, ne sont pas complètes.

Prenons le temps d’indiquer tous les titres manquants pour chacune des sessions. Pour la session Night Ride du 22 février 1970, GENESIS  a joué cinq titres.  Trois sont seulement présents ici (qui d’ailleurs figuraient sur le premier coffret Archive).  Il aurait été particulièrement judicieux d’ajouter les versions de Stagnation et de Looking for Someone. C’était l’occasion idéale d’avoir enfin la prestation dans sa totalité.

Pour le Sound of Seventies du 10 mai 1971, seule la chanson Stagnation est présente au détriment de l’autre titre The Musical Box. De même, pour Sound of Seventies du 9 janvier 1972, si nous apprécions les rares Harlequin et Harold the Barrel, il manque The Fountain of Salmacis ainsi que The Return of the Giant Hogweed.

Pour celle du 2 mars 1972 (BBC In Concert), sur les trois titres joués, seule une autre version de The Return of the Giant Hogweed n’a pas été incluse. Pour Top Gear du 25 septembre 1972, où nous entendons Get’em Out by Friday et Twilight Alehouse, Watcher of the Skies a été hélas écarté, proposant à la place une version donnée le 15 avril 1975 à Wembley.

Ce fameux concert de la tournée de The Lamb, diffusé à la radio, a fait l’objet de quelques bootlegs dont le plus connu en CD est sans doute Awed Man Out : de cet enregistrement non officiel, la magie de la radio faisait débuter le concert par Watcher of the Skies (qui lors de cette tournée faisait office de rappel) suivi de quelques extraits du dernier disque avec Peter GABRIEL.

Certes, si les sessions avaient été complètes, il y aurait eu bien évidemment des titres en doublons. Mais, il semblait vraiment légitime ici de pouvoir tout présenter, manière de finir en beauté l’histoire merveilleuse d’une telle formation.  Pour l’ère GABRIEL, il aurait fallu, non pas 1, mais 2 CD. En gros, gardez vos précieux bootlegs comme par exemple les deux volumes de la série Top Gear qui contiennent toutes les sessions avec GABRIEL (comme vous pouvez l’imaginer, il existe de nombreuses versions pirates).

Pour la période avec Phil COLLINS, ce n’est guère mieux avec le CD 2 qui propose seulement cinq titres du concert à Knebworth du 24 juin 1978 (et retransmis le 1er juillet pour le Alan Freeman’s Saturday Rock Show). Pourquoi ce concert n’est-il pas complet ? Il manque en effet huit titres : Ripples, Fountain of Salmacis, One for the Vine, Deep in the Motherlode, The Lady Lies, Follow You Follow Me, Afterglow et le final I Know What I Like. Il est préférable également de ne pas vous débarrasser de vos vieux bootlegs parus sur les labels Highland ou Virtuoso. 

Les concerts suivants n’échappent pas non plus à ce triste constat de ne voir figurer que quelques titres.  Entre nous, cela fait quand même penser à un mauvais best of live incluant les principaux hits du groupe. Pour le Wembley du 4 juillet 1987, il existait déjà un DVD officiel de ce concert.  Ici, la version CD ne propose que quelques titres dont certains étaient déjà parus sur des documents plus anciens : en effet, Mama, That’s All et The Brazilian étaient disponibles sur le live The Way We Walk Vol.1 : The Shorts et le coffret Archive # 2.

Pour le concert du 2 août 1992 à Knebworth, c’est la même chose, car il ne contient que six titres : en effet, il y en a cinq qui sont issus du disque We Can’t Dance ainsi que le fameux et désastreux Old Medley (où le groupe se sentait obligé de balancer quelques vieilleries pour faire plaisir aux vieux fans).

En guise de petit rappel, provenant de ce même concert mais ne figurant pas dans cette box, nous avions un autre titre, Throwing It All Away sur le volume 1 du live officiel The Way We Walk. Au final, cette box est ratée, car elle est incomplète.  De plus, nous avons l’impression que nous avons affaire à du remplissage rapide et forcé.

Et cela y ressemble fortement lorsque nous abordons la période avec Ray WILSON et l’album Calling All Stations qui est hélas un disque fortement sous-estimé. Seulement deux titres au NEC Birmingham (25 et 26 février 1998) sont inclus : la ballade mélancolique Not About Us et le puissant The Dividing Line, morceau prog musclé avec le batteur Nir ZIDKYAHU. C’est bien peu ! Cette période est malheureusement mise de côté et même dans le livret, il n’y a pas de photos de cette formation post-Phil COLLINS.

C’est triste, car ce disque contient de très beaux titres puissants et mélodiques (le titre éponyme, Alien Afternoon, Uncertain Weather…). Nous pouvons également ajouter que GENESIS avait renoué avec une musique plus prog’ sur Calling All Stations par rapport à We Can’t Dance, un album beaucoup trop long n’évitant pas les compositions ratées et très commerciales. De plus, Ray WILSON avait fait un très bon boulot vocalement et avait pris magnifiquement la relève après GABRIEL et COLLINS. Ce qui n’était pas du tout évident. Au final, ce document nous laisse sur notre faim.

GENESIS est un groupe magnifique et très important qui aurait mérité un document digne de ce nom, à la hauteur de sa renommée. Les concerts et les sessions auraient dû être présentés en intégralité, quitte à avoir une box avec davantage de CD. Pour se consoler, il n’y a plus qu’à faire cette remarque : c’est déjà mieux que rien !

Cela reste un réel plaisir d’entendre des enregistrements de très bonne qualité que ce soit des grands classiques de leurs albums des années 1970 ou des trésors de leur répertoire qui ont été vite oubliés depuis longtemps et de voir surtout l’évolution sonore (des années prog au succès international) du groupe aux trois chanteurs.

Le concert de 1980 et la tournée Duke restent un grand moment avec une set-list à couper le souffle. Entendre la superbe voix de COLLINS est un moment bouleversant (Dancing with the Moonlit Knight-The Carpet Crawlers, Guide Vocal). Et puis, il y a aussi des morceaux légendaires comme Mama, Home by the Sea-Second Home by the Sea qui nous rappellent leur merveilleux disque de 1983.

Malgré la grosse déception procurée par cet objet, GENESIS reste dans nos cœurs pour toujours.

Cédrick Pesqué

Site: http://genesis-music.com

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