LES OURS DU SCORFF – La Bonne Pêche
(Keltia)
Voilà un groupe pour les enfants et les grands comme on aimerait en entendre plus souvent. Les OURS DU SCORFF sont Bretons, mais ils chantent en français pour que tous les enfants puissent les comprendre. Ils sont six dont deux chanteurs, Gigi BOURDIN, qui écrit tous les textes, et Lors JOUIN. Tous deux cultivent leur carrure impressionnante « d’ours » à l’aide de miel et de chouchen… sûrement pour que tous les enfants puissent les voir même au fond d’une salle de concert. Les trois autres ours sont Fanch LANDREAU (violon, guitare électrique, flûte et choeurs), Jacques-Yves RÉHAULT (banjo, bouzouki, dan bao et choeurs) et Soig SIBERIL (guitare, choeurs).
La Bonne Pêche, leur sixième album, est un véritable régal. Les OURS ne se limitent pas aux influences de la musique bretonne, ils puisent aussi dans d’autres musiques, permettant ainsi aux enfants qui composent leur public d’habituer leurs oreilles à d’autres sonorités, avec l’aide de quelques musiciens invités, dont Jacky MOLARD à la mandoline et aux violons, et également aux arrangements sur plusieurs morceaux.
La chanson qui ouvre l’album, Quand je roule, est une chanson jazz-swing ; Marie-Pierre et le Loup, un traditionnel breton qui ne manquera pas de faire danser les enfants. La Bonne Pêche, qui donne son nom à l’album, dans un style cajun mélancolique, encourage les filles à embrasser les garçons (« ça donne la pêche aux filles et la pêche aux garçons »). Mais mais mais (« qu’est-ce qu’il faut faire pour être tranquille dans sa tanière »), relance la danse avec cette fois un rythme africain créé par deux invités, Hélène LABARRIERE à la contrebasse et Antonin VOLSON aux percussions. La Jument Hypoline a de quoi inquiéter La Jument de Michao des TRI YANN avec son violon irlandais.
Les OURS DU SCORFF ont le chic pour changer de registre à chaque chanson, et d’autres con-trées plus lointaines ne sont pas oubliées. Monsieur Hipipi débute par un chant asiatique ; la chanson est accompagnée par le dan bao, un instrument vietnamien à une corde, et le violon qui donne un accent chinois au morceau. Avoine, avoine, qui est au premier abord un chant à répondre, bénéficie d’un accompagnement au violon (Jacky MOLARD ?) très oriental, rejoint par la contrebasse. L’album s’achève sur Loony, un instrumental joué à la guitare pour endormir les enfants après l’écoute du disque…
La Bonne Pêche ravira aussi bien les enfants que leurs parents. C’est une bonne raison pour ne pas s’en priver… même pour ceux qui n’ont pas d’enfants. Hautement recommandé pour tous publics, à haute dose sur disque comme sur scène, où les OURS font également merveille avec leurs chansons et leurs histoires drôles.
Sylvie Hamon
(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n°20 – mars 2006)