RED CARDELL – Le Banquet de cristal

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RED CARDELL – Le Banquet de cristal
(Keltia Musique)

RED CARDELL fait partie de ces groupes difficilement classables. À la frontière entre plusieurs genres, musique bretonne, musique de l’est, chanson, rock ou encore expérimental (le groupe a fait paraître un album électro en 2003, justement nommé Cardelectro) le trio a, depuis ses débuts en 1993, façonné une œuvre passionnante et pour le moins originale, déjà riche de neuf albums.

Pour célébrer ses quinze ans et son dixième CD, RED CARDELL aurait pu se contenter de sortir une simple compilation. Les membres du groupe ont eu une bien meilleure idée, celle de proposer à des musiciens venant d’horizons totalement différents de choisir un titre et d’en faire leur version à eux.

C’est ainsi que les trois musiciens, Jean Pierre RIOU, Jean- Michel MOAL et Manu MASKO se retrouvent accompagnés par une pléiade d’invités pour revisiter en quinze titres une large page de leur répertoire. Il est bien évidemment difficile dans une simple chronique de dresser la liste de tous les participants et de commenter le titre sur lequel ils interviennent.

On peut cependant préciser qu’il y a une diversité musicale sans faute de goût, et même si on traverse plusieurs styles (trad, rock, rap, techno), cela reste du RED CARDELL. La musique bretonne, ou apparentée, est plutôt bien représentée. On redécouvre le formidable An Dro sur lequel la guitare de Dan AR BRAZ répond merveilleusement à l’accordéon, le tout soutenu par un rythmique infernale.

Si mille choses, une chanson plus mélancolique, avec Ronan LE BARS (uillean pipe) bénéficie pour le final du renfort du BAGAD KERNE. Fich Fich Logodenn se voit dynamitée par les frères GUICHEN et Louise EBREL. Quant aux deux Brestois Christophe MIOSSEC (chant) et Yann TIERSEN (violon), ils réinventent  un À Montparnasse réellement émouvant.

Le reste de l’album n’est pas négligeable non plus. Le Petit Bistrot est transformé par un Thomas FERSEN dont le ukulélé se taille la part belle. Là où je vais nous permet de réentendre le trop rare Gérard BLANCHARD. Stéphane MELLINO (LES NÉGRESSES VERTES) sur Fantômes et Jimme O’NEILL (THE SILENCERS) sur Révolution n°2 sont aussi de la partie.

I. Nim, dont le chant est assuré par le Berbéro-Breton Farid AÏT SIAMEUR (TAYFA) nous plonge dans un univers orientalisant où les cuivres et le violon assurent. Mescufurus qui ouvre et termine le CD, nous semble lui (comme le précisent les paroles) tout droit sorti d’un film de KUSTURICA.

On peut regretter l’absence de titres comme We’ve Got to Be alone ou encore La Fuite, mais on devine qu’il a fallu faire un choix qui n‘a pas dû être si facile. Ne boudons donc pas notre plaisir, car est un album exceptionnel. On souhaite à RED CARDELL d’avoir autant de dynamisme et d’inspiration pour les quinze ans qui viennent.

Alors bon anniversaire !

Didier LeGoff

Site : www.redcardell.com

(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n°40 – hiver 2008/2009)

 

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