THINKING PLAGUE – Early Plague Years

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THINKING PLAGUE – Early Plague Years
(Cuneiform/Orkhêstra Int.)

Comme promis par Mike JOHNSON lors du concert français du festival MIMI 2000, voici donc la réédition des deux premiers 33 tours quasi introuvables du groupe américain réunis sur une seule galette pleine à craquer (78 minutes tout de même !) et éditée par le fameux label Cuneiform.

Première constatation : Bob DRAKE a remixé les albums, se permettant même (crime de lèse-majesté ?) quelques coupes diverses sur trois morceaux afin de pouvoir faire tenir le tout sur un seul CD (merci pour le porte-monnaie les gars !). Deuxième chose, les pochettes originales ont été fidèlement reproduites dans le livret : un must pour collectionneurs avides de fidélité avant tout.

Enfin, inexplicablement, le groupe a inversé les deux albums, préférant ouvrir le disque par Moonsongs (1986) pourtant postérieur à …A Thinking Plague (1984) ! J’avoue ne pas comprendre pourquoi (est-ce à cause du génial riff de guitare ouvrant l’album ?) mais ce n’est pas bien grave sauf pour les puristes qui devront donc programmer leur platine CD !

Un dernier mot sur la forme de ce CD, les paroles ont été reproduites dans le conséquent livret ainsi que de nombreuses photos du groupe à ces deux périodes. Un bien beau travail de la part des rééditeurs, merci.

Avançons donc chronologiquement en commençant par le premier LP …A Thinking Plague, sorti originellement en 1984 et réédité par la suite en cassette deux ans plus tard sur le label Endemic. Le groupe se composait à l’époque, outre de Mike JOHNSON (guitares, synthés, chant), de Bob DRAKE (basse, batterie principalement), de la chanteuse Sharon BRADFORD, du claviériste Harry FLEISHMAN et du batteur Mark FULLER.

Ce premier disque, paru à une époque où le rock progressif est moribond, est absolument enthousiasmant, même seize ans plus tard ! Tout THINKING PLAGUE est déjà là : mélodies alambiquées mais géniales, chant féminin étrange, riffs de guitare géniaux du sieur JOHNSON, rythmique implacable de l’ami DRAKE. L’humour qui caractérise aussi ce mouvement est déjà là, écoutez donc How to Clean Squid, ou la recette du calamar selon Sharon, sur une base musicale déjantée néo-newwave (ça existe ça ?)… L’expérimentation aussi bien musicale que dans la production est bien primordiale, mais ne sacrifie jamais l’aspect mélodique des morceaux.

Le morceau-phare de cette première réalisation est bien sûr la suite Thorns of Blue and Red/The War, basée sur un poème de Katie FLOYD (pour la petite histoire : poème retrouvé dans une poubelle derrière un hospice de Denver en 1982 ; la poétesse est restée inconnue et le groupe n’a jamais réussi à retrouver sa trace, véridique !). Sur près de 16 minutes, le groupe expérimente à tous les niveaux (rythmique, vocal, instrumental) et si bien sûr l’on ne peut qualifier ce morceau de chef-d’œuvre à cause de quelques longueurs (notamment les parties quasi climatiques), c’est déjà sacrément novateur ! Une découverte en tout cas !

Moonsongs, sorti originellement en cassette en 1986 et réédité en 33 tours l’année suivante sur Dead Man’s Curve Records, un label anglais, s’ouvre donc sur Warheads, seul morceau si ancien que joue encore le groupe actuellement (cf. la version formidable qu’en a délivré le groupe au festival MIMI). Le groupe a évolué et si Mike JOHNSON, Bob DRAKE et Mark FULLER sont toujours là, de nouveaux musiciens apparaissent.

Ainsi le chant, tenu désormais par Susanne LEWIS, les claviers (Eric MOON) et la batterie sur une partie des titres (Mark McCOIN). Une section de cuivres (sax alto et soprano) est aussi de la partie. L’évolution est conséquente. Tout d’abord, le chant, tenu par Susanne LEWIS est étonnamment proche de celui de la chanteuse actuelle (Deborah PERRY).

Ensuite, le groupe a resserré son écriture, fini les morceaux courts de transition (mis à part Collarless Fog that One Day Soon – purée quel titre ! – et ses 3’20 minutes très climatiques). L’on retrouve le fameux Etude for Combo, morceau joué live devant quelques amis et qui n’a subit aucun artifice de production à posteriori (lequel constituera le squelette avec Organism pour Les Etudes d’Organism sur le CD In Extremis).

Mais c’est bien sûr le morceau-titre, dans son mixage original de 1986 (une version remixée figure sur le CD In This Life), qui constitue la pièce maîtresse du disque avec ses 15’23 minutes. Un deuxième album qui montrait déjà la voie à suivre pour le groupe et qui donnera naissance douze ans plus tard à ce chef-d’œuvre qu’est l’album In Extremis paru il y a deux ans.

Une réédition qui s’imposait d’elle-même, réalisée de fort belle manière et qui est à conseiller à tout amateur de musique progressive « différente ». À quand un album live, M’sieur JOHNSON ?

Renaud Oualid
(Chronique originale publié dans
TRAVERSES n°7 – octobre 2000)

Site : http://www.generalrubric.com/thinkingplague/main.html

Label : www.cuneiformrecords.com

Distributeur : www.orkhestra.fr

 

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