Vasko ATANASOVSKI / ADRABESA QUARTET – Phoenix
(Moonjune Records)
J’ai déjà eu ici même, et à maintes occasions, à vanter la constante qualité, je parle bien là de qualité stratosphérique, des albums sortis par le super-excellent label Moonjune Records, dirigé par son super-excellent fondateur, dirigeant et producteur artistique Leonardo PAVKOVIC. Vous savez quoi ? Je vais recommencer, là, maintenant. Sauf qu’avec ce Phoenix de Vasko ATANASOVSKI et de l’ADRABESA QUARTET, c’est différent.
Enfin, je veux dire que ça a été encore plus réjouissant pour Leonardo PAVKOVIC de produire cet album. Tout simplement parce les musiciens qui jouent dessus sont de sa sa région natale, l’ancienne Yougoslavie. Alors autant vous dire que notre Leonardo, il l’a bichonné ce Phoenix, mijoté aux petits oignons, avec tendresse et fierté. Mais, en vérité, il n’a pas trop eu d’efforts à faire pour que Phoenix soit un album réellement exceptionnel.
Rappelez-vous, il s’agit là de Vasko ATANASOVSKI et de l’ADRABESA QUARTET, la crème de la crème des musiciens de jazz de l’Europe Centrale. Et sur Phoenix, croyez-moi, ils sont tous à l’archi-top de leur talent. Et il ne s’agit pas seulement de virtuosité, même si ce sont clairement tous de redoutables virtuoses. Non, je vous parle de musicalité, de sensibilité, de ce qui fait qu’une musique vous touche au cœur.
Je ne sais pas, ça vient peut-être de l’histoire tragique de leur pays. Ces musiciens-là ont tout connu du malheur et de la tristesse, mais leur cœur est resté le même, tourné vers la joie et la lumière, Phoenix triomphant des cendres et des larmes. Il y a tout ça dans leur musique. Sauf qu’ils ont rangé les cendres et les larmes tout au fond de la cave pour ne garder que la joie et la lumière. Et c’est ce qu’ils nous offrent on ne peut plus généreusement avec Phoenix, dans un sublime concentré de bonheur, de fraternité et d’espoir.
Évidemment, la mélancolie n’est jamais loin derrière, on ne se refait pas, on ne déguise pas les tréfonds de son âme. On joue avec, on la met en musique, on la couche sur une partition ou on la transcende dans une magnifique improvisation. C’est tout cela Phoenix, du talent à l’état pur, de l’optimisme à la tonne et du bonheur à revendre. Je ne prendrai qu’un exemple, Balet, une reprise aussi étonnante que super-inventive du thème de Mission Impossible de Lalo SCHIFRIN. C’est juste époustouflant, labyrinthique, et passionnant à suivre, tout ça en un petit 3’35 min, mais bourré à ras bord de notes et de rebondissements.
Et tous les autres morceaux de Phoenix sont du même niveau, quand ce n’est pas encore plus jouissif. Ce qui fait de cet album une réussite totale, un pur régal, et le remède musical parfait à ces temps actuels plus que difficiles.
Frédéric Gerchambeau
Site : www.vaskoatanasovski.com/
Page label : https://vaskoatanasovski-moonjune.bandcamp.com/album/phoenix