Ariana VAFADARI – Anahita
(Quart de lune)
Après Gathas, sorti en 2016, la chanteuse franco-iranienne Ariana VAFADARI nous revient avec Anahita. Autant le dire d’emblée, c’est bien mieux encore que simplement le nouvel album d’une formidable chanteuse. C’est un océan de beauté, de sensibilité et de d’amour vibrant pour les racines spirituelles de son pays d’origine. Formée au chant classique et diplômée du Conservatoire national de Paris, Ariana VAFADARI a débuté sa carrière dans un répertoire exclusivement lyrique et se produit en tant que soliste en Europe, aux États-Unis, au Japon et au Brésil. Mais pour bien vous situer l’univers spirituel et très ancien chanté si magnifiquement par Ariana VAFADARI, il faut savoir que les Gathas sont les prières du zoroastrisme, religion monothéiste de la Perse antique, et elles datent d’il y a 3700 ans environ.
C’est dire à quel point écouter Ariana VAFADARI nous plonge dans un passé extrêmement lointain et pourtant toujours aussi présent pour ceux et celles qui continuent de pratiquer cette religion avec une ferveur chaque jour renouvelée. Imprégnée dans son enfance par la poésie et la philosophie zoroastrienne transmise par son père, la mezzo-soprano crée des passerelles entre musique traditionnelle iranienne, marocaine, jazz et musique classique occidentale.
Avec Anahita, Ariana VAFADARI nous émerveille à nouveau avec un bouquet de mélopées et d’incantations aux parfums de l’Orient, prône un retour à la nature, et nous entraine dans une musique aux multiples délices parées d’accents d’éveil spirituel. D’autant plus que la chanteuse a composé chaque morceau de l’album Anahita à partir de maqams, c’est à dire de gammes orientales. Il en découle une musique superbe et prenante oscillant en permanence entre ses anciens fondements mystiques orientaux et son miroir actuel lyrique occidental.
Autant dire qu’Ariana VAFADARI et ses musiciens brouillent à plaisir les conventions les mieux établies en repoussant sans cesse les frontières stylistiques, historiques et harmoniques. Anahita s’inspire de l’histoire de la déesse iranienne des eaux, de la fécondité, des peuples et des vivants.
Ce conte onirique met en scène une jeune femme qui, anéantie face à son paysage devenu stérile, prie la déesse dont elle porte le nom de redonner vie à son monde. Son échange mystique avec la déesse la pousse à se lancer à la recherche de l’eau d’Immortalité, puis à finalement trouver l’Amour.
Ajoutons enfin que tout au long de l’album, Ariana VAFADARI est accompagnée de Julien CARTON au piano et aux arrangements, de Driss EL MALOUMI à l’oud, de Leïla SOLDEVILA à la contrebasse, et d’Habib MEFTAH BOUSHEHRI aux percussions.
C’est un véritable enchantement sonore et vocal, bouleversant, apaisant et puissant.
Frédéric Gerchambeau
Site : www.arianavafadari.com/
Pages : http://quartdelune.com