DuOuD – Ping Kong

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DuOuD – Ping Kong
(World Village / Harmonia Mundi)

On ne présente plus DuOuD qui, comme son nom l’indique on ne peut mieux, est un duo bardé de ouds acoustiques et électriques et de programmations électro. Formé par deux touche-à-tout sans frontières, le Tunisien SMADJ et l’Algérien Mehdi HADDAB (ex-EKOVA, LA KEMIA), DuOuD s’est démarqué dans le paysage de la « world fusion » en propulsant ce luth à cordes pincées emblématique des cultures arabes dans le champ sonore global du XXIe siècle, comme il l’a démontré avec son premier album sorti en 2002, Wild Serenade, et son deuxième disque, Sakat (2005), enregistré avec le oudiste et chanteur yéménite Abdulatif YAGOUB. Il était temps pour le duo de se remettre à l’ouvrage, et voici que parait, quatre ans après, son troisième album, avec tout plein de nouvelles expériences. 

Ping Kong débute par une magnifique reprise arabisante de Johnny Guitar, thème composé par Victor YOUNG pour le célèbre western éponyme de Nicholas RAY (1955). On ne pouvait rêver plus bel hommage ! Puis arrive sans crier gare Nude for Death, sur lequel prédominent les programmations, synthés, guitares et un kanun invité, dans un style complètement opposé au premier titre, avec une voix orientale samplée…

Le trop court Missy Nouackshott, qui lui succède, est également très différent, avec le chant puissant de MALOUMA (chanteuse mauritanienne), les programmations, la basse, la batterie et un saxophone qui fait écho au chant.

Genjiskan, quand à lui, plonge carrément dans le heavy métal électro, avant un court interlude de SMADJ en solo au oud (Intros), auquel est enchaîné le très électronique Luthausore avec ses voix et bruitages extra-terrestres.

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L’oriental Sable émouvant vient encore accuser le contraste avec le chant de MALOUMA et les programmations, suivi par un second solo de oud, cette fois par Mehdi ADDAB (Introm).

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Sur Border Line, c’est la flûte qui est invitée à accompagner les programmations, la batterie et les murmures choraux du duo. Le saxophone donne des accents jazzy au morceau suivant, Must.

Le final, Oud Art Corps, est très contrasté avec des cassures de rythmes, les guitares, la voix de Bruno FERRIER et les samples de chants enfantins.

Comme le titre de l’album Ping Kong l’indique (un autre clin d’œil au cinéma au passage), c’est à une véritable partie de ping-pong sonore, dont les fils conducteurs sont, comme à leur habitude, les ouds et les programmations, que DuOuD nous convie avec de nombreux contrastes, des invités qui apportent des sonorités différentes et des compositions toujours aussi variées et originales (avec une fort belle reprise). Il n’y a pas de gagnant dans ce match, mais cette nouvelle série de joutes musicales entre Mehdi HADDAB et SMADJ dispense toujours autant de vibrations de plaisir musical, pour les musiciens comme pour les auditeurs. 

Sylvie Hamon et Stéphane Fougère

Site : https://duoud.fr/

(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n°42 – printemps 2009,
et légèrement remaniée en 2021)

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