Jon HASSELL – Vernal Equinox / Seeing through Sound
(Ndeya)
Il y a quelques mois, nous avons pu voir enfin la réédition en CD de ce disque de 1977, Vernal Equinox, un must en matière de musique « ambient », et qui n’était jamais ressorti depuis très longtemps. Il est en effet particulièrement difficile de mettre la main sur ses premiers enregistrements d’avant la période avec Brian ENO. Vernal Equinox est un disque de voyage pour l’esprit au cœur du monde sonore de Jon HASSELL, le fameux « Quatrième Monde ».
C’est un disque ciselé avec délicatesse et d’une grande richesse, où Jon est notamment accompagné du percussionniste brésilien Nana VASCONCELOS et d’autres personnalités comme David ROSENBOOM, Miguel FRASCONI, Bill WINANT (« Mbira, bells, rattles, kanjira »)
Vernal Equinox est un mélange savant d’ambient, de « field recordings », où les influences de jazz électrique et de musique globale sont constantes. C’est un pur ravissement pour les sens mais attention, cet album s’adresse à ceux qui aiment ce style de musique. Et il n »est pas évident à écouter.
Également paru très récemment sur le label Ndeya, Seeing through Sound – Pentimento Volume Two est le tout nouveau disque de Jon. Nous avons ici huit nouvelles compositions pour une durée totale inférieure à quarante minutes, qui font suite à son précédent album, Listening to Pictures, paru il y a deux ans.
La musique est particulièrement riche en détails sonores et sur le plan émotionnel, elle toujours innovante. Certes, il n’y a rien de véritablement révolutionnaire et Jon HASSELL reste fidèle à lui-même, à son univers. Comme pour le précédent album, il a composé ces musiques en s’inspirant du monde complexe et secret de la peinture.
Il livre de véritables peintures sonores à la dimension spatiale puissante (un voyage quasiment transe-dub avec Fearless, Moons of Titan) et au final, c’est un album « ambient », très agréable à écouter, passionnant et aux couleurs variées, marqué par des sonorités électroniques, des interventions chaudes et lancinantes, telles des invocations, de la trompette, mêlées à la basse hypnotique, aux percussions world et au sampling. Il y a toujours dans ses disques la volonté de réunir la tradition et la modernité. Tel est l’objectif du Quatrième Monde de Jon HASSELL.
Les années ont passé depuis 1977 mais la musique de Jon est toujours aussi mystérieuse, imaginative et rayonnante, entre minimalisme, « ambient » et world music. Elle a aussi énormément gagné en puissance grâce à l’évolution des technologies, mettant ainsi en avant des ambiances profondes et des textures sublimes qui vous enveloppent littéralement.
Cédrick Pesqué