MADEMOISELLE MARTINE n’a rien à voir avec ce personnage de petite fille héroîne d’innombrables histoires dont les couvertures d’ouvrages ont fait l’objet de détournements inépuisables. MADEMOISELLE MARTINE n’est pas non plus le nom d’un groupe punk ou rap. Derrière ce pseudonyme se cache une personne qui a beaucoup œuvré pour la promotion des musiques du monde en France, agissant pour le compte de festivals, de salles de spectacles, d’artistes, de publications discographiques… Comme Alice, elle passe aujourd’hui de l’autre côté du miroir et dévoile son autre « moi » artistique, en toute humilité et simplicité, à travers un premier enregistrement.
Toutefois, ce dernier ne relève pas à proprement parler de la « world music » ni de la musique traditionnelle. Plutôt que d’imiter les musiques du monde, MADEMOISELLE MARTINE a préféré se concentrer sur la musique de « son » monde, puisant dans sa mémoire et ses souvenirs des sons, des couleurs, des odeurs qui ont défini sa ligne de vie et nourri sa plume poétique.
Et de poésie il est prioritairement question dans ce recueil de seize chants qui évoquent Le Temps du féminin, titre de l’album. S’inscrivant dans la lignée du chant poétique antique, la voix de MADEMOISELLE MARTINE déploie une prose qui s’affranchit du format couplet/refrain d’une voix mi-chantante, mi-récitante, murmurante, rêvante…, pour raconter des histoires de femmes dont les moments de vie précieux et les récits imaginaires dévoilent un regard spirituel sur le monde et un lien fusionnel avec les éléments naturels et les mondes minéral, végétal et animal. Les sujets abordés sont en prises avec les maux du monde actuel (il y est question de féminicide, de guerre, de crise climatique, de migration, de l’I.A….) ou avec des maux plus intimes (amour, rupture, fin de vie, deuil).
Les mots de MADEMOISELLE MARTINE, déclamés en français, avec des incrutations d’anglais et d’espagnol, se posent sur des musiques généralement taillées pour les dancefloors, optant pour des pulsions rythmiques électro et des vibrations de pop synthétique. Car « tout a commencé sur le vieil orgue Bontempi de mon père… », assure-t-elle. Certains chants se parent néanmoins d’ambiances très oniriques, sombres ou lumineuses, et on a même droit à un chant a capella soutenu par un tambour.
Tous les textes, arrangements, voix et compositions de ce Temps du féminin sont l’oeuvre de MADEMOISELLE MARTINE, avec le concours d’Antoine Lahay et d’Alexandre Hetzel pour deux pièces. Une autre artiste a également été associée au projet, il s’agit de Chantal Caraman, dont les illustrations multi-inspirées (et inspirantes) pour chaque titre ouvrent sur un autre imaginaire, comme un double mutant de MADEMOISELLE MARTINE.
Le Temps du féminin est sorti en version numérique depuis le 15 avril dernier, et on peut se le procurer sur bandcamp. Et parce que MADEMOISELLE MARTINE tient à faire preuve d’engagement, les gains générés par certains titres (Le Temps du féminin, Elodie, Orpheline, Le Passage, La Cérémonie, Ton cœur, Nuit noire et Le Sortilège du lièvre) seront reversés à des associations à but non lucratif pour soutenir leurs actions tournées vers les femmes, le droit de disposer de sa vie, le respect des droits humains et la protection animale.
Le tout est à découvrir ici : https://www.mademoisellemartine.com/
Et là : https://mademoisellemartine.bandcamp.com/album/le-temps-du-f-minin