META MEAT – Infrasupra

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META MEAT – Infrasupra
(Le Label Beige)

Soyons radical pour une fois : ce disque est à découvrir absolument ! C’est un ordre direct de votre chroniqueur préféré. Tout d’abord, il est paru sur Le Label Beige, un label qui a le mérite d’être aventureux à l’image de Crammed Discs, par cette volonté de proposer des œuvres de qualité assez exigeantes. Tout ce qui provient de ce label est un pur émerveillement et grâce à lui, nous faisons de mémorables découvertes élargissant ainsi nos connaissances dans le vaste domaine de la musique. Ensuite, il s’agit d’un projet réunissant des musiciens de VON MAGNET et de 2KILOS & MORE (les retardataires se doivent aussi d’écouter leur album Exempt, également sorti sur Le Label Beige). 

META MEAT est le nom de cette collaboration entre Phil VON et SOMEKILOS (aka Hugues VILETTE), ayant déjà à leur actif un premier album, tout simplement intitulé Metameat et sorti en 2016. Avec Infrasupra, leur tout nouvel disque, ils proposent quelque chose d’ambitieux en jouant une musique électro-percussive de toute beauté à la fois intense, surprenante, primitive et secrète.

Utilisant des sons électroniques et toute une série d’instruments percussifs (tambour à main, cymbales, bendir ; la liste des instruments utilisés en fera rêver plus d’un !) mais aussi des samples vocaux originaires du Chili et de Nouvelle-Calédonie, nous pénétrons dans un autre monde, un autre temps ou plutôt dans un autre état de conscience qui nous élève dans une sorte de transe fabuleuse et magique.

META MEAT ! Le nom est étrange et bien mystérieux me direz-vous.  En fait, Meat renvoie à la chair et le mot Méta signifie « qui transcende, qui va au-delà ». C’est donc bien de cela qu’il s’agit. Cette musique souhaite que notre corps et notre âme s’élèvent au plus haut niveau. C’est une image très poétique et cette musique est tout à fait appropriée.

Infrasupra s’avère être un mystère bien gardé, et seuls les plus ouverts aux mondes sonores obliques et multiples se laisseront envahir par ces ambiances appelant des puissances ancestrales voire même peut-être antédiluviennes. Cette musique s’ouvre au monde et à ses différences, confrontant subtilement la modernité aux invocations tribales et à la tradition, où des atmosphères électroniques, sombres et hypnotiques sortant des machines se mélangent aux percussions diverses qui conduisent souvent à un haut niveau de transe (Downrising, Primitive en sont les exemples les plus aboutis) mais aussi à un instrument comme la viole électrique de gambe jouée par Justine RIBIERE sur Dichotomy. 

Nous remarquons la présence furtive mais efficace de DEF (basse MS 20 sur le titre Primitive) et du fameux NORSCQ pour le mastering. Il y a donc ici quelques noms bien familiers qui apportent un intérêt supplémentaire évident à ce disque. META MEAT est la réunion de passionnés, de magiciens du son et de visionnaires comme l’ont été Brian ENO, Jon HASSELL et tant d’autres. Infrasupra offre 42 minutes de sonorités électro-tribales et ethno-ambiantes qui sont d’une très grande richesse émotionnelle.

Le résultat est cette incroyable succession de dix soundscapes, à la force poétique rare, entre puissance (Plagued) et silence (Dichotomy), nous transportant au cœur de contrées mystérieuses où le temps suspendu semble vivre au rythme de tambours rituels. META MEAT est et restera un mystère car sa musique puise sa magie aux sources même de l’humanité (Animal, Resurgent, Vagabond). Ce disque est vivement recommandé à ceux qui aiment l’ethno-ambient (comme certains disques de Steve ROACH par exemple) et aussi aux amateurs d’ambient en général et d’électronica contemporaine.

Cédrick Pesqué

Site : metameat | META MEAT (bandcamp.com)

Pages label : infrasupra | META MEAT | Le label beige (bandcamp.com)

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3 comments

  1. Ah je me suis trompiné, j’ai acheté l’avant-dernier, « metameat », mais il est pas mal quand même. Et puis j’avais qu’à faire attention. Je m’emballe, je m’enflamme, et après les pygmées brûlent dans la forêt, et il ne nous reste plus que leurs enregistrements de tribal ambient, ainsi que l’intégrale de Steve Roach.

  2. Je voulais dire que ça apportait la preuve qu’on peut écouter du tribal ambient par 40°, à condition d’éviter les gestes brusques, mais je me suis emballé un peu trop vite (j’ai immédiatement acheté l’album sur bandcamp)

  3. Merci, c’est chouette, voire même assez magnifique, mais tout cela est bien subjectif, et il faut savoir raison garder et s’hydrater régulièrement, surtout quand les canicules s’emballent.

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