RED CARDELL – La Fête au village
(Keltia Musique)
Entre faire la Révolution et faire La Fête au village, RED CARDELL n’a jamais choisi et a préféré joindre les deux élans en un seul. Dix-sept ans que ça dure, et Jean-Pierre RIOU, Jean-Michel MOAL et Manu MASKO sont loin d’être devenus les Fantômes d’eux-mêmes ! Ils parviennent toujours à transformer La Scène en un fastueux Banquet de cristal, où les convives ne manquent pas de célébrer un rock ethnique multidirectionnel et azymuté, mais toujours avec un son reconnaissable entre tous. RED CARDELL fait partie de ces rares groupes à avoir survécu à la « nouvelle vague celtique » des 90’s, peut-être parce que justement leur celtitude affiche son goût pour l’ouverture aux autres vents et pour le mélange averti des genres.
Troisième disque live de RED CARDELL, La Fête au village se veut l’écho des concerts donnés à l’été et à l’automne 2008 pour la sortie de l’album Le Banquet de cristal, qui célébrait quinze années de « RedCardelleries » avec le concours de nombreux invités de tous bords. Certains de ces invités ont bien voulu se produire sur scène avec le trio pour poursuivre « en vrai » leur entreprise de bamboche.
En voici l’écho discographique… court, trop court, car ce n’est qu’un disque simple, là où il aurait fallu un double CD pour restituer l’intégralité du répertoire joué ces soirs-là. Mais face à un tel banquet de sons et de couleurs, on ne va pas faire la fine bouche !
Non seulement RED CARDELL revisite son catalogue de chansons (une majorité issues de l’album Naître, plus quelques anciennetés) avec tel ou tel invité – ici Dr DAS, là Dan AR BRAZ, là encore les Ukrainiens de GOURTOPRAVCI, ou les furieux frères GUICHEN – mais il rend aussi la politesse en apportant sa contribution sur des morceaux appartenant au répertoire de ses invités.
La présence de Stéphane MELLINO est l’occasion de reprendre Sous le soleil de Bodéga des NÉGRESSES VERTES, tandis que celle de Gérard BLANCHARD offre l’opportunité de …revoir sa Normandie (puisqu’Elle voulait… !), et avec Jim O’NEILL de jouer Painted Moon, des SILENCERS. Les retrouvailles avec la chanteur kabyle Farid AÏT SIAMEUR, qui avait fait partie de PENFLEPS avec RIOU et MOAL (c’était avant RED CARDELL), constituent un autre grand moment, avec cette reprise d’un morceau du premier album de TAYFA, Kahina, inspiré par le Kashmir de LED ZEP’.
Et enfin la vénérable chanteuse traditionnelle Louise EBREL prouve, avec ce Fich Fich Logodenn dynamité avec les bons soins des furieux frères GUICHEN que l’esprit punk n’est pas une question d’âge !
Quand ouverture, partage et convivialité sont propulsés avec une intensité sans faille et sans fard, ça donne cette fête fusionnelle planétaro-villageoise, « glocale » que l’on aimerait ne jamais entendre finir…
Druidix
Site : www.redcardell.com
(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n° 43 (Eté 2009)