STICK MEN – Owari

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STICK MEN – Owari
(Moonjune Records)

Owari n’est pas un album live comme les autres. Et d’ailleurs, au départ, STICK MEN n’est pas non plus un groupe comme les autres. Commençons par Tony LEVIN, ce bassiste fabuleux qui a officié avec rien moins que KING CRIMSON et Peter GABRIEL. Ajoutons-y l’incroyable batteur qu’est Pat MASTELOTTO, qui tient les baguettes au sein de KING CRIMSON. Ajoutons-y encore Markus REUTER (CRIMSON PROJEKCT), qualifié d’uber-genius de la touch guitar, ce qui est assez dire le niveau stratosphérique de cet as absolu de la six-cordes. Voilà, ça c’était déjà le super trio de base.

Mais pour la tournée que devait accomplir le groupe en Asie en 2019, Leonardo PAVKOVIC, alias Mr.MoonJune, avait même réussi à recruter en quatrième homme Gary HUSBAND, un claviériste ô combien surdoué qui avait déjà officié aux côtés d’Allan HOLDSWORTH, John McLAUGHLIN et Jack BRUCE. Ce sont donc ces 4 fantastiques qui devaient triompher sur les scènes asiatiques en 2019 et en 2020.

Sauf que… enfin, vous savez… le covid-19. Et voilà, à cause de ce virus, par terre la tournée. Enfin non, pas tout à fait. quatre concerts ont quand même eu lieu. Et tous ont été enregistrés. Est-ce donc ce qui fait d’Owari un album live exceptionnel ? Non, ce n’est pas seulement ça.

Certes, il y a là un quatuor hors-concours de musiciens, la crème de la crème du genre. Certes, il y a aussi les circonstances, qui ont certainement poussé les quatre musiciens à se dépasser encore, si la chose était possible. Non, c’est simplement que la performance scénique du 28 février 2020 à Nagoya a été clairement miraculeuse.

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C’est ça Owari, une exception à la règle même des exceptions, un trou magistral dans la raquette, un sortilège comme on n’en fait pas deux. Mais que tous les musiciens aient été encore un cran au-dessus ne suffit pas à décrire Owari.

« Owari », ça signifie la fin en japonais. Le concert prévu le 29 février 2020 à Nagoya, juste le lendemain, n’aura jamais lieu. En fait, STICK MEN n’a plus jamais joué sur une scène depuis ce miraculeux 28 février 2020 à Nagoya. Quelle inspiration inexplicable et soudaine a fait se transcender les quatre musiciens avant l’apocalypse qui allait suivre juste le lendemain ? Nous ne le saurons sans doute jamais.

Mais heureusement, Robert FRAZZA était là, l’immense et irremplaçable ingénieur du son du groupe. Il a tout capté, enregistré et mis en boîte de ce miraculeux concert final, de cet ultime show des STICK MEN. Comme je vous le disais, Owari n’est pas un album live comme les autres. C’est le témoignage vibrant de la fin d’un temps enregistré comme par surprise, la dernière carte postale d’un monde musical qui n’est plus, et qui ne sera peut-être jamais plus.

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« This is the end » chantaient les DOORS. En japonais, ça se pleure « Owari ».

Frédéric Gerchambeau

Page : https://stickmen.bandcamp.com/album/owari

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