CULT WITH NO NAME : Heir of the Dog

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CULT WITH NO NAME : Heir of the dog
(CWNN Music)

Nous avions déjà mentionné ce duo anglais vraiment singulier et créatif, composé de Jon BOUX et d’Erik STEIN, suite à la sortie du fabuleux disque Blue Velvet Revisited, réalisé avec TUXEDOMOON. Il faut rappeler que CWNN existe depuis 2004 et a déjà sorti huit albums.

Musicalement, les Anglais à la culture musicale infinie et basés à Londres ont souvent été comparés à ROXY MUSIC, David SYLVIAN, PET SHOP BOYS ou même THE NITS. Sur leurs albums, ils font souvent appel à des invités comme les musiciens de TUXEDOMOON, John ELLIS (Peter GABRIEL, Peter HAMMILL, STRANGLERS) ou Kelli ALI (Kelli DAYTON, ex SNEAKERS PIMPS).

Avec Heir of the Dog (le titre très drôle fait immédiatement penser à BAUHAUS et son légendaire Hair of the Dog même si musicalement, il n’y a pas de rapport), paru sur leur label CWNN Music, ils nous proposent un disque très réussi, esthétiquement et soniquement parlant, à la fois dansant et émouvant : un disque à placer entre l’ambient de ROEDELIUS, l’électro façon KRAFTWERK-NEW ORDER et des chansons rappelant l’univers des NITS. Les invités sont comme toujours nombreux : Sirena RILEY et Kelli ALI (qui compose aussi un titre) pour les magnifiques et sensuels « backing vocals », et pas moins de trois membres de TUXEDOMOON, à savoir Steven BROWN (saxo soprano sur Rosabelle, Believe et clarinette sur Fingertips), Blaine L. REININGER (violon sur Fingertips) et Luc VAN LIESHOUT (harmonica sur No News, le titre qui termine le film Blue Velvet Revisited mais qui ne figure pas sur le disque).

Tout au long de l’écoute, chaque titre nous transporte ; il y a de l’émotion, de la fraicheur, du mystère, du rythme et de merveilleuses envolées de synthés (Rosabelle, Believe pourrait figurer sur le Nerve Net d’ENO). C’est constamment un mélange astucieux de rythmes modernes, électroniques et de passages plus intimistes, voire néo-classiques, en mettant davantage en avant le piano (des ballades mélancoliques très prenantes comme Of California ou No News)… Sans oublier aussi la présence d’instruments supplémentaires comme le violon, le saxo soprano ou la clarinette qui apportent un petit plus aux compositions, et de charmantes voix féminines qui ajoutent de la sensualité à l’ensemble.

Bien sûr, ce disque n’est pas expérimental comme peut l’être la musique de TUXEDOMOON, mais CWNN a la capacité de livrer une pop électro de bonne qualité et intelligente…Un petit peu comme le groupe THE NITS, dont le duo anglais s’inspire largement sur certains titres : Man in a Bag ou Fingertips,  ont la particularité de posséder, dans la musique, le subtil jeu du piano et surtout la voix très ressemblante de celle de Henk HOFSTEDE, cette touche magique européenne mélancolique et hors de temps qui rappelle fortement les Hollandais à l’époque de Giant Normal Dwarf (1990).

L’album est très accessible, varié avec de superbes mélodies et une certaine recherche au niveau des sons et des ambiances proposés. Le titre d’ouverture assez « ambient » se rapproche de la musique de ROEDELIUS  ou de CLUSTER avec en plus ces chœurs presque irréels à la Ambient 1 – Music for Airports de Brian ENO, alors que la chanson suivante, Wasted, très dansante est un mélange étonnant entre le KRAFTWERK d’Expo 2000 et surtout les Anglais de NEW ORDER. Le titre, Yves Klein’s Blues, est une composition de leur amie Kelli ALI, et c’est tout simplement beau, romantique et féérique. Nous atteignons le merveilleux avec la voix exquise de Kelli.  D’autres chansons comme When I Was a Girl (petit bijou lumineux avec de belles boucles électroniques), ou All I Have is Yours (Including You) sont des chansons parfaites pour danser ou rêver ; ici, CWNN livre des hymnes pop synthétiques qui frôlent la perfection.

Heir of the Dog est un fabuleux disque, passionnant à écouter et dont nous ne nous lassons pas. Nous aimons, les musiques, les mélodies à la fois simples et profondes, la voix unique, très douce d’Erik STEIN et celles de ces collègues féminines, l’instrumentation variée, électronique et classique qui amène à un vrai métissage de la musique (Fingertips est l’exemple le plus représentatif en matière d’ouverture vers une musique plus traditionnelle). Il n’y a rien à dire de plus. Cette chronique est même totalement inutile.  Il suffit d’écouter. La belle musique n’a sans doute pas besoin de mots.

Cédrick Pesqué

Site : https://www.cultwithnoname.com/

 

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