DELEYAMAN – The Sudbury Inn
(TTO Records)
De retour, DELEYAMAN revient avec un album somptueux, s’éloignant un peu plus encore d’un style identifiable, on parlait alors de post -rock, dark wave, soft rock, art rock ou de la famille DEAD CAN DANCE. Que d’étiquettes inutiles. La formation est en osmose, tout est en suspension, la voix de Aret MADILIAN suave et grave dégage toujours autant sa charge émotionnelle, parfois proche de Brendan PERRY, le duo voix Beatrice VALANTIN et Aret MADILIAN sont en harmonie de connivences, complémentarités complices.
Les titres s’enchaînent avec une fluidité apaisante, nimbée de mélancolie, j’y trouve un écho avec les albums intimistes de David SYLVIAN, du premier Brendan PERRY voire Léonard COHEN. Trois chansons sont en partie inspirées des Tales of a Wayside Inn écrites en 1862 par le poète américain Henry Wadsworth LONGFELLOW (1807-1882) à propos des histoires vraies de sept voyageurs racontant leurs histoires au Wayside Inn à Sudbury.
Ce choix judicieux correspond à merveille à l’univers de DELEYAMAN, introspectif, laissant le vague à l’âme nous envahir loin des tumultes de notre monde anxiogène.
Chaque instrumentiste égrène sa partie sans démonstration : Artyom MINASYAN au doudouk, Eric PLANDÉ au sax ténor et flûte, Pierre BAILLOT au sax soprano, oud et bansuri, Madalina OBREJA au violon, Benoit FOURNIER à la batterie, et Jules MAXWELL, pianiste invité sur le morceau Another Evening.
On vogue parfois au-dessus d’effluves jazz planant dans l’esprit de certains disques de ECM aux racines arméniennes et d’un dit art rock hors sentiers battus. The Sudbury Inn s’écoute un peu comme on regarde une photo du pictorialisme ou une Peinture impressionniste.
On notera un travail sur la charte graphique qui en font un écrin chatoyant et minimal. Cet album est aussi le mieux produit, je le recommande vivement.
Thierry Moreau
Site : www.deleyaman.com/