MAMAR KASSEY : Le Retour du Songhaï!

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MAMAR KASSEY

Le Retour du Songhaï !

Fer de lance d’une musique moderne mais enracinée dans la diversité culturelle du Niger, MAMAR KASSEY, créé en 1995 par le compositeur, chanteur et musicien (flûte, kamele n’goni) Yacouba MOUMOUNI, s’est imposé avec un son bien à lui, le « denké-denké », un groove du Sahel qui célèbre les liens entre les différentes ethnies du Niger, du Mali et du Burkina-Faso.

Le patronyme du groupe renvoie par ailleurs à cette zone artistiquement floutée entre légende et histoire du Niger, MAMAR KASSEY étant à l’origine le nom d’un guerrier de l’ethnie Songhaï devenu un héros pour avoir pacifié les tensions entre les différentes ethnies locales (Touaregs, Haoussas, Gourmantchés, Kanouris, Toubous) et unifié l’empire songhaï et l’avoir étendu des rives du Niger jusqu’au Maroc et au Dahomey. Plus humble, la démarche de Yacouba MOUMOUNI n’en est pas moins parallèle à celle de son ancêtre, puisque son groupe et sa musique synthétisent divers éléments de cette richesse culturelle du Niger et célèbrent le brassage, le patrimoine, la tolérance.

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Après deux albums très remarqués chez daqui à l’aurore des années 2000 (Denké-Denké et Alatoumi) et plusieurs tournées internationales, MAMAR KASSEY a semble-t-il adopté le profil bas lors de la précédente décennie, le temps de digérer quelques malheureux aléas dont Yacouba MOUMOUNI a bien voulu nous retracer les tenants et les aboutissants. Passée cette période d’abstinence discographique, MAMAR KASSEY est revenu avec un nouveau et remarquable CD signé chez Innacor, Taboussizé-Niger (voir notre chronique), qui témoigne que le groupe n’a rien perdu de sa verve, qu’il est toujours aussi généreux en énergie communicative et qu’il a toujours des choses à partager sur la situation sociale et culturelle de son pays.

Entretien avec Yacouba MOUMOUNI

MAMAR KASSEY est de retour après une longue pause. La formation est-elle restée la même ?

Yacouba MOUMOUNI : Ce n’est pas la même formation. Des débuts de MAMAR KASSEY, il ne reste que le calebassiste (Boubacar SOULEYMANE) et moi. En revanche, on n’a pas changé d’instruments du tout. Il y a toujours ce mélange d’instruments acoustiques et électriques. J’ai ajouté seulement les sonorités du kamele n’goni (NDLR : le luth-harpe mandingue).

Mélanger instruments acoustiques et électriques, est-ce que ça avait déjà été fait par d’autres groupes nigériens?

YM : Non. Mon souci, avant de fonder MAMAR KASSEY, c’était qu’on n’avait pas de musique qui corresponde à notre pays. Parce que la musique nigérienne, avant, c’était surtout beaucoup de variétés, venant même d’autres pays, et qui n’a rien à voir. Ça veut dire que dans le domaine de la musique, le Niger n’avait pas une réelle identité musicale, en dehors de quelques événements culturels.

Comment en êtes-vous venu à créer MAMAR KASSEY ?

YM : A mes débuts, j’ai fait partie d’un groupe culturel, d’abord en tant que danseur, puis flûtiste et percussionniste… parce que je joue des percussions aussi ! Et après ça je suis au centre de formation et de promotion musicale (CFPM) de Niamey en 1992-1996. Là j’ai commencé à avoir des idées, et je me suis demandé ce que je voulais vraiment faire. J’ai travaillé avec Ali Farka TOURÉ à Londres pour qu’il me donne des conseils, et aussi avec Oumou SANGARÉ. J’ai joué sur son album Worotan… Tous deux m’ont dit : « Tu as de très beaux instruments et des mélodies du désert et de la savane. Tu es flûtiste, les gens ont besoin de ce que tu fais ; pourquoi tu ne crées pas ton propre groupe, orienté sur la tradition ? »

J’ai eu alors quelques idées et j’ai rencontré le chef d’orchestre qui était au centre de formation et de promotion musicale. Il m’a demandé quel genre de groupe je voulais faire. Je lui ai répondu : « Un groupe qui ressemble au Niger ! » J’étais dans l’orchestre national CFPM, mais je ne me retrouvais pas dedans. Je lui ai dit que je voulais prendre une calebasse, une flûte, un kalangou (le tambour d’aisselle), ainsi que deux guitares, guitare basse et guitare solo. Ce que je sentais, c’était ça. Pour monter le groupe, on a alors choisi le guitariste Abdoulaye ALHASSANE, le joueur de n’goni Housseïni Namata CHIBAKOU, le joueur de calebasse Boubacar SOULAYMANE MAIGA, et le joueur de tama, Adamou DAOUDA, qui depuis est décédé.

On a travaillé pendant trois ans au Centre culturel franco-nigérien Jean-Rouch. Au début c’était difficile ; on venait comme ça, on jouait 1h-2h, puis on a commencé à arranger des morceaux. On a dû rester trois ans comme ça, a tâtonner…

Et comment est venue la consécration ?

YM : Un jour on a reçu une invitation de la part du festival Nuits atypiques de Koudougou, au Burkina Faso, en 1997. L’adjoint au directeur du festival a dit : « Tiens, j’entends un groupe, là, ils sont embêtants mais ce qu’ils font, c’est bien. Petit à petit, c’est en train de monter… Ça, c’est le groupe qui représente le Niger ! »

Le Burkina Faso ne connaissait pas le Nigeria en tant que Terre de bons musiciens. Donc, on a été logés à neuf kilomètres du festival ! A partir de minuit il n’y avait plus d’électricité, on avait dû acheter des bougies ! Et puis, lors du festival, on devait jouer en avant-derniers. Il nous avait programmés comme ça parce qu’il ne nous connaissait pas. Et nous-mêmes, nous ne connaissions pas notre niveau et nos capacités, parce que nous n’avions jamais joué dans un grand concert, ni dans un festival.

Le premier morceau que nous avons joué était en hommage à tous les artistes, et dès que j’ai commencé à chanter, le public s’est mis debout d’un seul coup ! Sur le moment, j’ai eu peur qu’il me jette des tomates ! (rires) Après j’ai vu que les gens commençaient à crier de joie et il y en a même qui commençaient à pleurer. Et là, tout le monde est resté debout jusqu’à la fin du concert, qui a duré 1h15. Les journalistes étaient derrière nous, et le directeur du festival nous a dit : « Vous devez venir en ville pour prendre un hôtel. » J’ai répondu : « Non. Moi je suis nomade ; la brousse, ça me plaît. » En fait, c’était juste pour l’embêter parce qu’il fallait qu’il fasse neuf kilomètres chaque fois pour venir nous chercher… (rires)

C’est à ce festival que j’ai rencontré deux producteurs, le directeur du festival Mundial de Tilburg, Hans Van VUGT, et Patrick LAVAUD, le directeur des Nuits Atypiques de Langon. Ils ont discuté entre eux et sont venus me demander mon avis, car chacun voulait me prendre. Pour ma part, je parle français, mais pas hollandais. Au Niger, on se considère comme des gens qui ont été colonisés par la France. C’est mon deuxième pays, donc je préfère apprendre le français.

Ça, c’était en 1997. En 1998, on est partis aux Nuits Atypiques de Langon ; après, on s’est retrouvés dans le studio d’Ali Farka TOURÉ, le studio Bogolan, pour enregistrer le premier disque de MAMAR KASSEY, qui a été réalisé par Camel ZEKRI. L’album (Denké-Denké) est sorti en 1999, on est retournés au Nuits atypiques de Langon, et on a fait 35 dates en Europe. Là, MAMAR KASSEY a décollé.

Et qu’est-ce qui explique le silence de MAMAR KASSEY depuis 2001 ?

YM : On est restés ensemble jusqu’en 2001, année où on a enregistré le disque Alatoumi, et c’est alors que j’ai eu des problèmes avec le Niger. Je devais jouer au Canada, aux Jeux de la Francophonie, vu que Patrick LAVAUD avait calé une tournée. Là je me suis retrouvé entre deux problèmes, parce qu’il fallait que je fasse aussi des concerts au Niger, à la demande du président. Donc je ne pouvais pas dire non. Parce qu’en Afrique on a toujours la dictature. Ce n’était pas une obligation, je pouvais dire non. Mais ensuite, ils pouvaient me créer des ennuis politiquement. Ils m’ont demandé ce que j’allais faire, jouer au Niger ou continuer cette tournée ? J’ai dit que j’étais obligé de la continuer. Donc on est partis au Canada et les concerts au Niger sont tombés à l’eau.

Aux Jeux de la Francophonie, MAMAR KASSEY a eu la médaille de la deuxième place, la médaille d’argent. On est revenus au Niger et j’ai compris qu’ils avaient monté un coup pour que je tombe. Ils ont créé un groupe qui faisait la même chose que moi, SOGHA, financé par le ministère de la culture ! Ils l’ont monté avec BONCANA MAIGA, et ils ont fait tout un album… Mais le problème est qu’il ne pouvait pas me représenter parce que c’était un groupe de femmes… Ils ont mis plus de cinquante millions de francs français, juste pour me faire disparaître !

Par la suite, le chef d’orchestre et guitariste de MAMAR KASSEY est parti vivre aux États-Unis, en 2003, emportant avec lui le joueur de molo ; en 2005 le joueur de n’goni est également parti et en 2007 le joueur de kalangou est décédé. Ça a fait trois musiciens en moins ! Et parmi ceux qui sont restés, il y en a un qui ne voulait pas faire le travail, il a commencé à tout saboter avec les danseuses, donc j’ai viré les trois ! Ça a fait six membres de moins dans un groupe qui en comptait huit !

Le chef d’orchestre étant parti en 2004, c’est Abdourahamane ALBARKA BOMBOU qui est venu en tant qu’arrangeur. Quand le vieux joueur de kalangou est décédé, j’ai appris à son neveu, Ousmane ABDOU, et quand le joueur de molo est parti, je l’ai remplacé par un autre, Seyni HADILOU. Il restait à travailler pour avoir le même niveau que la formation précédente. On a travaillé encore trois ans et puis on s’est présentés à Bertrand DUPONT et on lui a dit qu’on voulait faire un disque. Il a répondu « je vais voir ». En fait, il a été très motivé, vu qu’il a voulu venir nous voir durant la guerre du Mali ! Là j’ai eu un coup de fil du Centre culturel franco-nigérien qui m’a dit : « Il y a trois Français qui veulent venir. C’est interdit, on ne peut pas les loger. Donc il ne faut pas qu’ils viennent ! » Bertrand m’a dit : « Je m’en fous, je viens ! » Il a motivé Jean-Luc THOMAS et Jacques-Yves LAFONTAINE, l’ingénieur du son, et ils sont venus !

On a passé dix jours à Niamey, et on a bien enregistré, sans aucun problème. Vraiment, on a fait de la musique dans de bonnes conditions. À Niamey, il y a un mini-studio qui est tenu par le centre culturel, et qui nous l’a donné (jusqu’à présent, il le laissait surtout au CFPM). Jacques-Yves avait amené de bons micros et d’autres choses encore, et c’est là-bas qu’on a fait l’enregistrement de Taboussizé-Niger. On s’est aussi baladés à droite et gauche, et Bertrand est même monté sur une moto ! (rires) Il n’a pas eu peur du tout ! Ils ont eu du courage de venir, car c’était très dangereux. Heureusement, j’avais un ami militaire qui a assuré leur sécurité partout.

Sur ce dernier disque, c’est vous qui avez tout composé ?

YM : Oui, c’est moi qui a tout composé, et c’est Abdourahamane ALBARKA-BOMBOU qui a tout arrangé. Mais en tant qu’arrangeur, Abdourahamane n’a pas tout fermé. Il a laissé tout le monde amener des propositions. Et c’est ça qui a fait qu’on a bien travaillé. Avant, dans MAMAR KASSEY, c’était une seule personne qui décidait des arrangements. On a fait des choses, mais ce n’était pas libre. Abdourahamane, lui, est ouvert. Mais actuellement, quiconque a une proposition peut la soumettre. Moi, en tant que compositeur, si quelqu’un propose de développer la chanson, j’accepte. On fonctionne démocratiquement. Chacun amène sa proposition, mais chacun a sa place : lui il est arrangeur, moi je suis auteur-compositeur. Des fois on se donne un coup de main en tant que volontaires ! (rires)

Qu’est-ce qui a inspiré les textes de Taboussizé-Niger ?

YM : Si on regarde le Niger d’avant et le Niger de maintenant, ce n’est pas la même chose. Nous on a connu le Niger quand on était petits, à l’époque où le président KOUNTCHÉ venait dans le village ; des fois il envoyait des chocolats, des biscuits, pour les enfants, et ils nous a fait des vaccinations. Il a fait beaucoup de choses en fait. Il était concerné par tout ce qui arrivait dans le pays. Et il a fait en sorte que, dans tous les départements, on fasse des sélections pour monter des ensembles instrumentaux, créer des comédies musicales, des chants et des ballets, dans chaque département, les maires sont allés trouver d’autres maires dans d’autres départements et ont mis les choses sur la table, se sont parlés…

De là toutes les différentes ethnies du Niger ont pu se rencontrer et se mélanger ; il y a eu des mariages… Les neuf ethnies se sont toutes mélangées grâce à cela. On a créé un festival de « cousinage à plaisanterie » avec des contes, des humoristes qui font rire en se moquant de la façon dont parle telle ethnie, tout ça pour faire baisser les tensions… Ça a créé un « globe » qui est plus fort qu’une démocratie, qui est plus fort que les gens qui lèvent de l’argent pour créer des guerres. Et c’est ça la force du Niger. Quand je dis « Niger mon pays, le pays de tolérance, le pays d’amour », c’est ça que j’ai connu !

Quand je vois certaines choses qui se passent maintenant dans mon pays, je pense au passé. Et le passé, ça me conforte et je ne peux pas garder cela pour moi seul. Il faut que je transmette le passé aux gens qui arrivent, ce que les anciens ont vécu, à quoi ressemblait le Niger avant, ce que le Niger a vécu comme bonheur. C’est ce que j’ai fait sur la chanson Bowdi. Il fallait que je partage avec les autres qui n’ont pas connu ça, qui n’ont connu aujourd’hui que des violences, des vols, les pauvres qui n’ont pas leur mot à dire, ceux qui payent tout, l’électricité, l’eau, les impôts, alors que ceux qui sont devant ne payent rien. À ce petit jeu, les riches vont devenir plus riches et les pauvres encore plus pauvres.

Kissey est également très engagé sur le plan social ?

YM : La chanson Kissey, je l’ai composée parce qu’aujourd’hui, on est dans le XXIe siècle, et il faut en finir avec les mariages forcés. Parce que le problème qui se pose encore aujourd’hui au Niger, c’est qu’on a beaucoup de sœurs qui sont mariées à l’âge de 13 ans. A 16 ans elles sont déjà enceintes et n’ont pas assez de bassin pour enfanter. Donc elle devient une femme frustrée, son mari ne veut plus d’elle et sa vie est finie. Or, il y a beaucoup de parents pauvres qui vendent leur fille pour avoir de l’argent. Un « Richard » vient, et ils lui vendent une enfant de 13 ans. Ils n’ont pas conscience qu’une femme de 13 ans n’est pas une femme. Ils disent que c’est la religion qui a conseillé ça, mais la religion n’a pas dit de détruire la vie de quelqu’un ! C’est cela que je dénonce.

Et de même pour les mariages aujourd’hui au Niger : pour on a mille mariages, on a deux mille divorces. Parce que le père et la mère se mêlent des mariages de leurs enfants. L’amour c’est deux personnes, c’est unique, on n’a pas besoin d’appeler le père ou la mère pour avoir l’autorisation. Ils ont fait leur vie, ils n’ont qu’à laisser les enfants faire la leur ! Donc il faut qu’ils soient conscients de ça. Il y a des gens qui s’aiment, mais les parents viennent casser leur union ! De ce fait, il y a des gens qui se suicident et d’autres qui partent du pays et qui ne reviennent pas, et tout ça, c’est la faute des parents. Aujourd’hui le monde actuel n’a pas les mêmes obligations, les choses ont changé et les gens font ce qu’ils veulent dans ce domaine. On respecte la culture, la tradition, mais il y a des limites. Je parle aussi de tout ça.

Il y a également le cas de ceux qui émigrent dans d’autres pays, se marient là-bas, ont des enfants et les envoient dans leur pays natal pour que la famille les éduque là-bas ! Mais c’est les parents qui doivent éduquer leurs enfants ! Parce qu’un oncle ou un frère ne connaissent pas la valeur d’un enfant, ils peuvent le maltraiter, le priver de ses droits, et c’est ainsi que, parce qu’il n’a pas eu une bonne éducation et que la famille a été incapable de le contrôler, il devient un clandestin, ou un hors-la-loi, ou bien il meurt. Et j’ai appelé aussi à arrêter ça. On ne devrait pas avoir ce genre de situation. Par exemple, OBAMA est né aux États-Unis, mais si son père l’avait envoyé se faire élever au Kenya, est-ce qu’il serait devenu président des États-Unis ? Ce n’est pas possible. Donc il faut laisser les choses où elles sont. C’est le destin qui a fait, mais il ne faut pas forcer quelqu’un à vivre un destin qui n’est pas le sien. Et il y a beaucoup d’enfants dans cette situation.

Outre que vous avez réactivé MAMAR KASSEY, vous avez aussi formé un trio avec Jean-Luc THOMAS, SERENDOU.

YM : Oui, on a créé SERENDOU, et on a aussi beaucoup travaillé sur ce projet. On s’est rencontrés chez Bertrand DUPONT, à La Grande Boutique. Ça a été notre premier contact. Je donnais des cours et Jean-Luc est venu ; j’ai commencé à lui montrer des choses…

Ensuite, on a travaillé avec un groupe qui s’appelle MAKIDA PALABRE avec quatre Bretons et quatre Nigériens. Après il y a eu un saxophoniste et Jean-Luc est venu pour le remplacer au sax baryton. On a fait des improvisations, et c’est à partir de ce jour-là que nos deux flûtes sont tombées amoureuses ! On a créé SERENDOU avec Boubacar SOULEYMANE (NDLR : le calebassiste de MAMAR KASSEY), on a enregistré un disque en 2011 (Avel an Douar) et là, on est en train de préparer un second disque. Mais pour le moment, c’est la période de MAMAR KASSEY !

Discographie MAMAR KASSEY :

* Denké-Denké (daqui, 1999)
* Alatoumi (daqui / World Village, 2001)
* On va voir ça (2009, édité au Niger?)
* Taboussizé-Niger (Innacor / L’Autre Distribution, 2013)

Entretien réalisé par Sylvie Hamon et Stéphane Fougère
au Festival NoBorder à Brest (2013)

Site du Festival : http://www.festivalnoborder.com/

Voir le diaporamas photos du concert ici

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