Steve HACKETT – Live Magic at Trading Boundaries

Depuis quelques années déjà, Steve HACKETT n’est pas avare dans la parution de superbes documents live disponibles en version CD/DVD/BLU-RAY. Et surtout lorsqu’il s’agit de reprendre du GENESIS sur scène, nous pouvons être certain du succès. Il faut bien faire plaisir aux fans les plus nostalgiques. Cette fois-ci, il n’y a pas de DVD (et c’est fort dommage) mais juste un CD ou un double LP pour ceux qui préfèrent ce format.

 

Ce nouveau disque paru le 17 janvier dernier rassemble 19 titres extraits de différents concerts donnés lors de ces occasions exceptionnelles (d’ailleurs les deux dernières prestations de Steve en ces lieux remontent aux 18 et 19 janvier de cette année)

 

Sur certains titres, il joue seul à la guitare mais il profite aussi de l’occasion pour former des duos, des trios, des quartets voire des quintets en étant accompagné de ses fidèles compagnons : John HACKETT à la flûte, Roger KING aux claviers, sa belle-sœur Amanda LEHMANN (guitare, chant et qui sera même mise au devant de la scène le temps de deux chansons), et Rob TOWNSEND à la flûte et aux saxos.

 

Ce live est une belle opportunité pour présenter des morceaux joués sous un format parfois différent de ce que nous connaissons. Le concert débute avec un inédit, Improv, qui, à n’en pas douter, finira par sortir un jour sur un prochain album studio. La guitare à elle seule, déploie ici ses douces cordes pour un instant de classicisme et de pureté.

 

Vient ensuite la merveilleuse intro de Blood of the Rooftops (1977) qui s’enchaîne avec deux extraits de Bay of Kings (premier album acoustique de Steve, paru dans les années 1980), The Barren Land et Black Light. Horizons (inspiré de BACH faut-il le rappeler) nous ramène au GENESIS de Foxtrot en 1972. Nous faisons ensuite un bond en 1980 et l’album Defector avec Jacuzzi, un morceau virevoltant où la flûte marque par sa légèreté et son allégresse.

 

Trois autres titres de GENESIS créent de beaux instants magiques : Supper’s Ready, non pas en intégralité, mais pour un court extrait de moins de deux minutes (vous reconnaîtrez le passage choisi !), After the Ordeal (1973) couplé avec le féérique Hairless Heart (une version ici revisitée qui s’offre quelques instants improvisés avec un délicat passage au piano) extrait du dernier album de GENESIS avec Peter GABRIEL.

 

Nous redécouvrons aussi le titre Jazz on a Summer’s Night, festif et jovial à souhait avant de rendre hommage à deux compositeurs-pianistes français, Erik SATIE (Gnossienne n° 1) et Francis POULENC (Poulenc Organ Concerto composé dans les années 1930, où Roger KING livre en guise d’intro un impressionnant son d’orgue).

 

Les albums de Steve ne sont pas pour autant oubliés : Guitar Noir (1993) d’abord avec Walking Away from Rainbows puis Spectral Mornings (1979) avec le mystérieux parfum oriental délivré par The Red Flower of Tai Chi.

 

Un autre beau moment de pur ravissement surgit avec Hands of the Priestess (et cette inoubliable flûte de John), nous rappelant le magnifique Voyage of the Acolyte en 1975, le premier disque solo de Steve.

 

Ce dernier a la générosité de laisser sa belle-sœur interpréter deux de ses chansons (provenant de son disque solo Innocence and Illusion), entre folk song (Memory Lane) et blues (Only Happy When It Rains où notre guitariste joue de l’harmonica). Amanda semble nettement plus convaincante dans un registre folk, où le timbre de sa voix s’accorde parfaitement aux ambiances mélancoliques de la chanson.

 

Pour finir, nous retrouvons Steve avec Ace of Wands (1975), dans une version à l’atmosphère fortement folk et médiévale, puis The Journey (autre titre issu de Bay of Kings) dans une émouvante et lumineuse version.

 

Avec ce live vraiment somptueux, nous entrons dans un univers d’une exquise douceur, où le temps s’est immobilisé pour laisser place au rêve et à des instants précieux de réconfort. Steve HACKETT, entouré de fabuleux musiciens, reste un personnage touchant qui joue une musique à son image, à savoir d’une grande sensibilité.