Laurent SAÏET & Guests – After the Wave
(tracelabel)
Voici mon interprétation de ce CD présenté dans un package artistique unique, œuvre de Thierry MÜLLER (ILITCH, RUTH, tracelabel…) où la nudité et les anges sont omniprésents : il propose un voyage dans le ciel comme si nous étions au purgatoire avec des passages agités, des visites en enfer dans un chaos structuré et/ou alternativement au paradis lors de phases de repos, de relaxation. Un très beau projet, fort agréable à écouter et réécouter.
Avant d’aller dans les hauteurs, nous entamons une balade nocturne terrestre en taxi dans une grande ville, une capitale, une balade portée par la voix d’Edward KA-SPEL (THE LEGENDARY PINK DOTS) et le saxophone de Quentin ROLLET pour nous accompagner, nous guider sur BYPASS.
Puis The First Wave comprend une basse essentielle autour d’une guitare, de rythmes furieux parfois dans l’esprit John ZORN/Tzadik ou bien John LURIE avec une jolie mélodie pour un jazz expérimental.
Lunar Eclipse consiste en une envolée lyrique avec des alertes percussives. Ambiance 70’s. Montée vers le ciel.
Pour le quatrième morceau, je voulais évoquer le mambo quand je découvre le titre… Mambo of the 21st Century après des dizaines d’écoute, seulement au moment de faire la chronique ! Musique populaire donc, saxo en avant. Il y a de la joie.
The Second Wave est reposant. Il évoque une musique de film des années 1970. Idéal pour le générique d’un polar de cette période.
Sur Lost on the Highway, difficile de ne pas penser aux grandes étendues bétonnées et vides d’une autoroute. Comme l’égarement d’un être au son de la voix de BEN RITTER (compère de Laurent SAÏET de longue date depuis BEGIN SAYS). Chapeau !
Hell Ride mélange guitare psychédélique et batterie : dialogue orchestré par des nappes synthétiques.
Solar Eclipse est relaxant avec la complainte d’un saxophone : voyage intersidéral et méditation.
The Third Wave est comme un long interlude agrémenté d’une vague aux sons électroniques.
KA-SPEL est de nouveau de la partie sur From the Rocks pour une pop aux sons doux avec clarinette.
After the Wave : pour clôturer le disque sur une nappe synthétique (avec sons de cordes et cuivres) bien accompagnée par un saxophone envoûtant. Cérémonie funéraire ? Épitaphe pas sordide, laissant place à la vie, à une autre vie ? Fin de la montée au ciel et entrée au paradis ?
Synthèse : un album homogène avec plein de pépites complémentaires les unes des autres.
Olivier Degardin