SUICIDE – Live 1977-1978

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SUICIDE – Live 1977-1978
(Blast First Petite)

Limité à 3000 exemplaires, ce coffret fabuleux comprenant un livret détaillé de presque 40 pages et 6 CDs est un résumé parfait de la puissance scénique du duo le plus explosif de New-York, SUICIDE, représentant emblématique du punk électro minimaliste (du Philip GLASS à la Einstein on the Beach speedé) conduit par les machines infernales de Martin REV et la voix hypnotique d’Alan VEGA, l’Elvis PRESLEY du punk. Ce document contient pas moins de treize concerts enregistrés entre septembre 1977 et août 1978, sur des « home cassettes recorders » (Sony cassette-corder TC 150 et 205) et bénéficiant aujourd’hui d’un transfert digital.

La qualité sonore dans l’ensemble n’est pas si mal, et nous entrons vite dans ce tourbillon sonore, même si nous détectons des imperfections, comme ce sifflement régulier sur le dernier CD. Nous sommes aussi quelque peu dérangés par les cris incessants d’un fan, légèrement bourrin, sur les disques 1 et 2.

Mais il y a dans ces enregistrements sauvages la volonté de restituer sous sa forme la plus vraie toute l’intensité des concerts de SUICIDE. Les prestations sont courtes (elles ne dépassaient pas les 25 minutes!) et incendiaires comme le conflit avec le public lors du fameux concert à Bruxelles, interrompu avant la fin, que nous retrouvons sur la réédition du premier album.

Les CDs 1 et 2 s’intéressent à cinq shows enregistrés à New-York : le CBGB’s le 29 septembre et le 3 décembre 1977 ; le Palladium, le Max’s Kansas puis le CBGB’s respectivement les 7 et 13 janvier et 3 février 1978. Les CDs 3, 4 et 5 retracent la tournée européenne du duo : d’abord celle du mois de juin en première partie d’Elvis COSTELLO (Blood Tour 1978) avec Bruxelles le 16 juin, l’Olympia de Paris le 18 juin et trois concerts en Allemagne, Hamburg Audiomax le 28 juin, Berlin Kant Kino / Neue Welt (deux performances du 30 juin 1978, dont la première figurait déjà sur le live Zero Hour paru en 1997 sur Red Star Music ; enfin, celle de juillet en Grande-Bretagne.

Après avoir joué en première partie des CLASH entre le 1er et le 14 juillet 1978, SUICIDE a assuré une série de shows entre le 17 et le 31 juillet dans quelques villes (Birmingham, Londres, Plymouth, Manchester, Liverpool et Edinburgh).

Le coffret nous propose ici de découvrir deux de ces concerts : celui du 24 juillet au Music Machine de Londres et celui du 29 juillet au Erics de Liverpool. Enfin, retour au pays avec le sixième CD, où SUICIDE se produit le 25 août 1978 au Max’s Kansas City de New-York. De tous les concerts présentés ici, celui-ci est le plus long dans sa durée, soit un peu plus de 43 minutes !

Il est évident que les set-lists ne changeaient pas beaucoup. Nous retrouvons les mêmes morceaux au cours de ces performances, qui n’en comprenaient pas plus de cinq ou six ! Cependant, il est intéressant de constater que les versions pouvaient différer d’un concert à un autre.

Au programme, SUICIDE interprète neuf classiques de ses deux albums (Ghost Rider, Rocket USA, Johnny, Cheree, Frankie Teardrop, Dance, Keep Your Dreams, Mr Ray, Harlem), ainsi que la reprise 96 Tears de Rydy MARTINEZ et deux raretés ; le concert du 3 décembre 1977 contient en effet Junkie Jesus, ce morceau au rythme latino qui figure sur le CD attempted, live au Max’s Kansas du 18 janvier 1980 sous le simple titre Jesus, et Put a Little Love in Your Heart, jusqu’à présent inédit.

Live 1977-1978 s’adresse aux puristes de la grande guérilla électronique urbaine et n’est pas à mettre entre toutes les mains ! SUICIDE, en avance sur son temps et incompris à l’époque, faisait avant tout du rock n’roll basé sur de smachines. Une musique expéditive, palpitante, menée à grands coups de boîte sà rythmes agressives, de hurlements d’Alan VEGA (Frankie, Harlem) et d’ternelles chansons d’amour (Cheree). Parce qu’il n’y a pas que du sang avec SUICIDE, il y a aussi la vie !

Dégustez sans modération ces enregistrements uniques ! Onze d’entre eux n’étaient jamais parus auparavant. Et c’est une chance de pouvoir les entendre aujourd’hui.

Cédrick Pesqué

Label : www.blastfirstpetite.com

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°24 – octobre 2008)

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