Charlie McMAHON & GONDWANA – Didj Heart
(ARC / DOM)
Charlie McMAHON a découvert le son du didgeridoo dans les années 1950 alors qu’il était enfant. Il est l’un des premiers joueurs de didgeridoo non-aborigènes à devenir professionnel. Tout en s’intéressant à la musique traditionnelle, il a élaboré de nouvelles techniques de jeu. Son premier groupe, GONDWANALAND, a contribué à l’essor de cet instrument avec son premier 33 tours, Terra Incognita, en 1983, alors que les Aborigènes affirmaient leur identité en faisant du didgeridoo un symbole de leur culture.
L’album Didj Heart est né d’abord d’une idée de Martin ELEY, qui enregistrait au studio de Marcus HOLDEN. Martin ELEY s’est rendu compte qu’il existe des horizons encore inexplorés dans les compositions faisant appel au didgeridoo. Ensuite, de la rencontre entre Charlie McMAHON et Pasko SCHRAVEMADE dans une ONG s’occupant de personnes autistes, où ils se sont rendus compte que la musique touche les personnes souffrant de difficultés à communiquer. Charlie McMAHON précise que « ces éléments conjugués ont engendré une musique émotion
Didj Heart est donc un album entièrement chargé d’émotion et de mélodies ciselées. Les sujets des compositions évoquent la mémoire familiale, une sonde spatiale, une pierre précieuse, la mer, le bord d’une rivière, les grands espaces d’Australie, les animaux, une berceuse… Assurant la direction artistique du projet et intervenant au didgeridoo, au piano et aux percussions, Charlie McMAHON nous entraîne dans un voyage inédit, entouré de Marcus HOLDEN (violons, viole, yangqin, dobro, programmations), qui a déjà joué avec lui à plusieurs reprises, de Martin ELEY (guitares, basse), de Pasko SCHRAVEMADE (claviers, programmations) et de Anatoli TORJINSKI (violoncelle).
Charlie McMAHON et ses musiciens explorent de nouvelles rencontres entre les instruments et les ambiances dès le premier morceau, Memories, où le bourdon du didgeridoo rythme une mélodie mélancolique du violon, ornée par un yangqin (dulcimer chinois). On retrouve ce yangqin notamment sur Green Opal, composition très inspirée de la musique traditionnelle chinoise.
Dans la première partie du disque, les violons de Marcus HOLDEN mènent la danse avec des mélodies tour à tour mélancoliques, symphoniques, enveloppantes ou dansantes… sur lesquelles le didgeridoo chante, bourdonne, rythme, gronde ou murmure. Dans la seconde partie, c’est le piano qui est mis en avant. Et, tour à tour, les claviers apaisent, le yangqin, le dobro ou les guitares ornent les mélodies avec finesse et beauté.
D’un bout à l’autre, Didj Heart baigne dans une singulière et peu commune atmosphère de musique de chambre ethnique aux échos évidemment aborigènes. Cette création propose une façon inédite d’aborder le « temps du rêve »…
Sylvie Hamon
Site : www.charliemcmahon.com
Label : www.arcmusic.co.uk