Ensemble BADILA – Qalandar Express

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Ensemble BADILA – Qalandar Express
(Arion)

Formé par le percussionniste Bastien LAGATTA suite à sa rencontre avec le chanteur et musicien Mame KHAN, originaire du Rajasthan, l’Ensemble BADILA représente une sorte de synthèse musicale des ses voyages qui, au lieu de nous présenter son parcours le long de morceaux traditionnels des pays visités, arrive à créer avec le premier album du groupe, Qalandar Express, un pays musical oriental imaginaire dont les influences se situent à la fois en Inde, en Perse, en Afghanistan, au Pakistan, au Rajasthan…

Bastien LAGATTA (tabla, tombak, derbouka) est entouré sur cet album de Mame KHAN MANGHANIYAR (chant, harmonium, karthals), de son ami d’enfance Robin VASSY (berimbau, calebasses, sabar, sanza), Sohrab POURNAZERI (chant, sétar, kamantché, tanbûr) musicien kurde iranien, Mick ROCHARD (oud, saz, rubâb), et de la danseuse iranienne Ava FARHANG.

L’enregistrement a été réalisé à Sana’a au Yémen, pays où aucun des musiciens n’a de repères culturels, donc laissant toute liberté à leur créativité. Qalandar Express, nom du train qui emmène chaque année au Pakistan les pèlerins au sanctuaire du saint soufi Lal SHAHBÂZ QALANDAR, nous transporte ici dans un espace plus large à la découverte des « chants d’amour des cavaliers mystiques ».

En effet, l’Ensemble BADILA, dont le nom signifie « l’amoureux à fière allure » dans un dialecte du Rajasthan, a mis en musique les vers de poètes mystiques orientaux (Mira BAI, Mawlânâ RÛMI, NEZÂMI, Ghulam FARID) aux côtés des compositions de Bastien, Mame, Sohrab et Robin.

Si le chant ou les instruments nous situent indubitablement en Asie ou au Moyen-Orient (par le biais d’un traditionnel manghaniyar, afghan ou pakistanais), BADILA sait également brouiller les pistes en mêlant les sonorités et en créant des ambiances à l’aide de percussions aussi diverses que les bâtons de pluie, crotales, gongs, graines, tambours d’eau, souffles, eau, etc, afin que leur pays mystique imaginaire ne se retrouve pas un jour figé sur une carte. Par ailleurs, sur scène, la danse comme la musique s’inspire des traditions savantes et populaires de ces musiques, tout en favorisant la création, les rencontres et les dialogues culturels.

Mêlant à la fois sacré et festif, la musique de BADILA réussit tel un parfum oriental à enivrer l’auditeur et à projeter son esprit dans une contrée utopique où règnent l’amour, la sérénité et la joie.

Sylvie Hamon

(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n°22 – mai 2006)

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