KHAROUB : HAMON MARTIN QUINTET et Basel ZAYED sous l’arbre de la résistance

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KHAROUB

HAMON MARTIN QUINTET et Basel ZAYED
sous l’arbre de la résistance

Quand un groupe parmi les plus créatifs de la scène musicale bretonne actuelle part sur les routes, il peut aller très loin. En l’occurrence, c’est au Proche-Orient, en Cisjordanie, que le HAMON MARTIN QUINTET a rencontré le chanteur, compositeur et joueur de oud Basel ZAYED. Ensemble (avec le concours du percussionniste Yousef ZAYED), ils ont donné naissance à la création Kharoub, qui a fait l’objet d’un superbe disque paru au début de l’année 2017 (v. notre chronique).

De Redon à Ramallah, l’histoire de Kharoub est aussi longue que riche et témoigne d’une rencontre qui s’est construite en profondeur, d’un échange entre les cultures bretonne et palestinienne qui est à la fois un acte engagé et une forme de résistance à tout ce qui, là-bas comme ici, cherche à réprimer le droit de vivre librement aux populations. Pour Basel et Yousef ZAYED comme pour le HAMON MARTIN QUINTET, faire de la musique est une lutte (pacifiste s’entend), en même temps qu’un plaidoyer pour la vie, qui brasse les rires comme les pleurs, un éventail coloré d’émotions fortes, et des notes sensées…

C’est ainsi que, dans Kharoub, les rondes bretonnes croisent les figures d’Oum KHALTHOUM et de FAIROUZ, et les dabkés arabes offrent leurs rythmes aux mots saisissants de Sylvain GIRAULT et de Denis FLAGEUL. Loin de vouloir donner dans la surenchère dramatique, le HAMON MARTIN QUINTET et les frères ZAYED cherchent à véhiculer l’image d’une vie joyeuse en dépit des tensions territoriales.

Rencontrés lors du festival Kann Al Loar de Landerneau à l’été 2017, les HAMON-MARTIN-ZAYED ont bien voulu raconter à RYTHMES CROISÉS les tenants et les aboutissants de leur histoire, évoquer la genèse de leur répertoire, tant sur le plan musical que textuel, et leurs perspectives pour la suite. Allons donc sous l’arbre nous rassembler…

Entretien avec Erwan et Mathieu HAMON et Yousef ZAYED

Comment le projet Kharoub a-t-il démarré ?

Mathieu HAMON : Le tout début, c’est avec le groupe HAMON MARTIN QUINTET. Nous avons tissé des liens chez nous avec une association qui s’appelle l’AFPS 44, l’Association France Palestine Solidarité. Depuis le début des années 2000, nous avons participé à des concerts de soutien, rencontré des Palestiniens qui venaient faire des conférences et expliquer la situation là-bas. Donc nous étions déjà sensibles depuis longtemps à tout ce qui se passe en Palestine et, dans notre évolution musicale, nous avons eu envie d’aller sur place pour voir avec nos propres yeux à quoi ressemblait le pays et, avec notre musique et nos chansons, si on pouvait faire de la musique et rencontrer des musiciens là-bas, entendre du répertoire et faire des échanges. Et voir si ça avait le moindre intérêt.

Nous y sommes allés en 2014 avec une troupe de théâtre, pour découvrir, faire le tour du pays et puis remonter un festival de musique et de théâtre dans un tout petit village qui s’appelle Nabi Saleh, à côté de Ramallah. Et lors du premier concert qu’on a fait à Jérusalem, nous avons rencontré le frère de Yousef, Basel ZAYED, qui est venu nous voir quand on faisait nos balances. Il est venu jouer ce soir-là un premier morceau de musique avec nous, à la fin de notre concert. Et voilà, ça a été le début de cette aventure.

Vous êtes restés longtemps en Palestine ?

Mathieu : Nous y sommes restés une douzaine de jours la première fois, c’était à l’automne 2014. Et nous y sommes retournés ensuite huit jours en mai 2015, pour jouer dans le festival que nous avons contribué à remonter à Nabi Saleh. Là, nous avons fait un concert en commun avec Basel.

Après, en France, nous avons construit un projet pour une création commune comme ça se monte habituellement. Mais on n’a pas fait une création comme ça, on ne s’est pas retrouvés le lundi pour créer un spectacle pour le vendredi. C’était véritablement en lien avec toute cette histoire qu’on avait construite depuis très longtemps. Et ce qui nous plu dans ce projet-là, c’est de construire quelque chose vraiment en profondeur.

En Palestine, on est accueillis à bras ouverts. Ils sont toujours intéressés pour parler de ce qui se passe chez eux, de la situation et échanger avec des gens qui viennent de l’extérieur. Après, l’intérêt, c’est de rencontrer des gens avec lesquels nous avons des affinités à la fois musicales et dans notre façon de vivre et de faire les choses. Et là on se retrouve de la même génération, c’est une chance.

Construire en profondeur

Mathieu : Le quintet est un groupe qui existe depuis plus de quinze ans maintenant, et on n’a jamais eu l’ambition de faire un travail sur les musiques du monde ou de faire des échanges comme ça. En revanche, en lien avec tout ce que nous avons fait depuis quinze ans et avec tout ce qui nous a amenés depuis maintenant huit ou dix ans à faire quelque chose d’assez engagé, ça s’inscrit vraiment dans la continuité. Nous allons encore un petit peu plus loin en réunissant nos convictions et en les exprimant musicalement et par les chansons. Nous sommes très contents de ça.

Est-ce que c’était à votre connaissance la première fois que la musique palestinienne était en contact avec la musique traditionnelle bretonne ?

Mathieu : Ce n’est jamais la première fois, c’est évident. Par rapport aux musiques du monde arabe, il y a eu plein de choses de faites. Il y a déjà eu des échanges qui se sont faits avec la musique comme par exemple récemment Gaby KERDONCUFF avec des musiciens jordaniens (NDLR : KAZUT DE TYR). Après, dire qu’il y a une musique palestinienne vraiment définie, ce serait sans doute exagéré. Yousef va le dire mieux que moi…

Yousef ZAYED : C’est une région assez large. En fait, ça se passe entre tout ce qu’on appelle le Proche-Orient, la grande Syrie, le Liban, la Palestine, des parties de la Jordanie. L’Irak est un peu à part, mais nous avons des chansons en commun. Après, il n’y a pas de musique palestinienne définie.

Comment s’est constitué le répertoire ?

Yousef : C’était en résidence. On a parlé entre nous et on a partagé des idées. Erwan, Mathieu, Janick, Ronan, Erwan (NDLR : oui, il y a bien 2 Erwan dans le quintet), chacun a présenté ses propres idées de chansons, de paroles qu’on peut amener. Avec Basel, nous avons discuté de ce qui se marie bien avec ce genre de musique et de chansons. En fait, le projet s’est construit autour d’un message à présenter.

Je ne sais pas si c’est vraiment un hasard que le QUINTET HAMON MARTIN ait rencontré Basel, parce que lui est aussi porteur d’un message politique et d’humanité. Il compose des chansons pour la Palestine, pour l’être humain. C’est à peu près ce que nous faisons avec HAMON MARTIN (je compte que je fais partie du groupe maintenant !) : des chansons qui portent un message, c’est ça la ligne.

Et ces chansons, elles n’auraient peut-être pas pu être faites dans un autre contexte justement à cause de leur contenu ?

Mathieu : Notre spectacle est quand même adapté à la présentation dans un pays francophone parce que nous faisons une présentation en français. Pour la partie qui concerne notre quintet, il y a des textes qui ont été écrits pour l’occasion, qui racontent des choses qu’on avait envie de dire, qui portent vraiment un message qu’il nous tenait à cœur de faire entendre, comme tu dis, Yousef.

Le choix de la musique que Basel et Yousef jouent s’est porté sur beaucoup d’airs populaires traditionnels de la Palestine et, pour eux comme pour nous, c’est important de mettre aussi en valeur ce répertoire parce qu’il est occulté dans ces pays qui sont sous occupation et où la vie quotidienne est quand même très difficile. Et donc, mettre le répertoire populaire et traditionnel en valeur, rien que ça, c’est un engagement qui est très fort !

Engagement et résistance

Le festival où vous vous êtes retrouvés était déjà en soi une forme de résistance ?

Mathieu : Bien sûr. Quand tu vas en Palestine, tout est résistance. (rires)

Yousef : Déjà, l’envie de continuer à vivre, c’est de la résistance. Avoir la volonté de continuer à se battre, c’est déjà quelque chose.

Mathieu : Mais cela étant dit, on a beaucoup réfléchi aussi à la façon de présenter les choses, c’est-à-dire que faire un spectacle en parlant de toute la misère qui se passe là-bas…

Yousef : C’était déjà fait ! (rires)

Mathieu : Oui. En fait, ça nous a beaucoup posé question. On n’avait pas envie de faire quelque chose de forcément tragique. On avait envie de faire quelque chose qui parle précisément de certains sujets, mais en même temps qu’il y ait un côté un peu lumineux, un peu… joyeux malgré tout.

Yousef : « Joyeux malgré tout », c’est bien comme slogan. (rires)

Mathieu : Parce que les Palestiniens ont cette forme de décalage avec l’humour, avec le côté quand même joyeux, malgré tout.

Yousef : C’est simple en fait. Au Liban dans les années 1980-82, il y avait la guerre. J’ai rencontré des amis libanais qui ont vécu cette époque-là. Je n’étais même pas encore né. Ils m’ont parlé des bombardements et, au même moment, il y avait des pubs, des boîtes de nuit, des mariages, des pièces de théâtre, des concerts de musique orientale, jazz, des festivals. En Palestine, on a fait la même chose. Avec Basel, en 2002-2003, on a fait des spectacles à 18h ou même 19h le soir et, à ce moment-là, il y avait le couvre-feu qui commençait à midi. Et on avait des salles complètes. Les gens venaient !

Mathieu : Ça, c’est déjà de la résistance.

Quarts de tons, complaintes et mélodies

Sur le plan musical, est-ce que vous avez trouvé des affinités ou des résonances sur le plan mélodique ou rythmique entre la musique bretonne et les musiques du Proche-Orient ?

Yousef : Pour les rythmes, tout simplement les rythmes dans le style du dabké, partagé avec le Liban et la Syrie, on a beaucoup de travail sur les rythmes sur 8, sur 6 et sur 4. Bien évidemment, sur 6, on parle de 3, de 12/8 aussi. Dans les chansons qui font danser le public breton, c’est autour de 6, autour de 8, autour de 4. Après mélodiquement, j’ai appris qu’avec des instruments de la musique traditionnelle bretonne, on peut jouer des quarts de tons. C’est un choix qu’a fait Janick MARTIN. Il a orientalisé un de ses accordéons pour accompagner les mélodies choisies.

Erwan : C’est sûr que pour nous ça a été quand même un peu une découverte. On écoutait déjà cette musique-là, mais de là à en jouer avec des quarts de tons… En fait, on n’étudie pas ça chez nous. Nous, on connaît les tons et les demi-tons. À la bombarde, c’est quelque chose qui marche très facilement. D’ailleurs, il y a plein de couples biniou-bombarde qui jouent déjà avec ce qu’on appelle des gammes non tempérées. Et là, j’ai pris une bombarde que j’utilisais depuis longtemps et j’ai scotché juste quelques notes pour les baisser un petit peu, pour m’adapter au jeu du oud. C’est quelque chose qui est très naturel à la bombarde finalement de jouer non tempéré, ça marche très bien.

Il a fallu creuser un petit peu pour pouvoir être à l’aise pour jouer ça. Ce n’est pas simple, quand on n’a jamais joué de quart de ton, de l’avoir bien dans l’oreille. Plus on joue et plus ça vient, y compris dans le chant même de Mathieu, il y a des choses qui se sont inspirées petit à petit du chant de Basel.

Mathieu : À force de se côtoyer et de chanter ensemble, ça colore le chant naturellement.

Concernant les textes, vous avez demandé à Sylvain GIRAULT qui a l’habitude d’écrire pour le quintet. Et Denis FLAGEUL, comment l’avez-vous choisi ?

Mathieu : C’est Janick qui le connaissait un peu. Il avait écrit beaucoup dans les années 1990 pour un groupe qui s’appelait CASSE-PIPE.

CASSE-PIPE avait du reste fait une suite à Emogine, qui s’appelle Voyage en Palestine.

Mathieu : C’est vrai qu’il y a un lien, sans doute que ça vient de là qu’on ait demandé à Denis. Louis-Pierre GUINARD, le chanteur de CASSE-PIPE, chantait la chanson que je chante dans Kharoub, Emogine. C’est la seule chanson de Haute-Bretagne qui parle de la Palestine, et c’est un pastiche d’une complainte un peu récente, sur le mode d’une complainte ancienne.

Et donc on a demandé à Denis parce qu’on trouvait intéressant aussi d’élargir un peu la palette, la façon d’écrire, la façon de faire. Demander à des auteurs d’écrire des textes sur des thématiques qui nous intéressent, c’est quelque chose que nous faisons depuis longtemps. Denis n’écrit absolument pas comme Sylvain. L’intérêt du travail avec Sylvain, c’est qu’il connaît par cœur la chanson traditionnelle et la danse, et qu’il écrit des textes qui sont vraiment adaptés à ce que nous faisons et à ce que je chante. Avec Denis, c’est un travail beaucoup plus littéraire, une écriture assez classique. On a raconté à Denis des histoires qu’on a vécues là-bas et il a écrit à partir de ça.

La chanson Rêve du Diable fait par ailleurs beaucoup penser à CASSE-PIPE.

Mathieu : Rêve du Diable, c’est Denis qui l’a imaginée et qui l’a faite de lui-même.

Erwan : Pour Rêve du Diable, il nous a envoyé le texte sans la musique. Nous avons repris une mélodie traditionnelle palestinienne et mis le texte par-dessus.

Avec Ronan PELLEN, un jour en répétition avec le quintet, nous avons écouté pas mal de répertoire et de collectage palestinien et puis nous sommes tombés sur ce morceau-là. Yousef et Basel ne connaissaient pas la mélodie, c’est nous qui leur avons proposé de jouer celle-là.

Mathieu : Après, nous avons travaillé aussi une chanson de FAIROUZ, la grande chanteuse libanaise, Hkili Hkili ‘an Baladi. C’est une chanson que nous chantons en arabe et en français avec le texte de Sylvain. C’est lui aussi qui a écrit Ala Dalouna, qui est sur internet, où je chante une partie en français. Les répertoires sont très éclectiques ; il y a des choses très diverses.

Erwan : Et nous faisons aussi sur scène une reprise d’une chanson que nous jouons déjà avec le quintet, Zim Zoum Zad, et que nous avons un peu orientalisée. Nous jouons dans un autre mode. Nous avons réarrangé le morceau avec Yousef et Basel.

Mathieu : C’est aussi important pour nous de faire ce genre de chansons dans ce spectacle-là parce qu’en fait, quand les Palestiniens viennent chez nous, faire une chanson sur la résistance qui a lieu ici, pour eux aussi c’est symbolique.

Basel et Yousef ont-ils aussi amené des chants ?

Mathieu : Tout ce que Basel chante, ce sont des mélodies populaires traditionnelles palestiniennes et ce sont eux qui les ont amenées. C’était certainement important pour eux de repartir du répertoire ancien. C’est sûr qu’ils ont vraiment plaisir à faire ce répertoire qu’ils ne jouent pas forcément tout le temps, mais qui est très important. Ils jouent dans d’autres types de rencontres. Basel a une carrière de musicien où il compose beaucoup de choses. Je pense que ça pourrait être le projet d’une autre histoire, de travailler un autre type de répertoire.

L’Esprit de la scène

Pourquoi avoir enregistré en concert plutôt qu’en studio ?

Erwan : Nous avons eu deux semaines de résidence à l’automne 2016 avec toute l’équipe. Ça faisait longtemps que nous avions envie d’enregistrer un live avec le quintet. Et là, sur ce projet, nous sommes sept sur scène et c’est vrai qu’aller en studio demande beaucoup de temps. Nous avions vraiment envie de garder l’esprit de la scène. Par contre, enregistrer sur un soir, ça aurait peut-être été difficile. Nous avons donc enregistré sur trois soirs et puis nous n’avons rien réenregistré en studio. C’est vraiment du live de A à Z. Je trouve ça très agréable, c’est à la fois simple et spontané. Il y a le son global qui est là et je trouve que ça marche très bien pour ce genre de spectacle. Plutôt que de faire une production hyper bien léchée, ça garde quand même…

Mathieu : …une vie au live.

Pour la chanson Sous l’arbre, avec le public qui chante, c’était indispensable !

Mathieu : Ça, on ne l’avait pas expérimenté avant de le faire, c’était au premier concert. Ça a été quand même une sacrée expérience ! (rires)

Tu n’avais pas prévu de faire chanter le public ?

Mathieu : Si, de faire répondre, mais pas que ça fonctionne. Un refrain, ça fonctionne bien quand les gens le connaissent. C’est un peu compliqué quand ils ne connaissent pas. Surtout que c’est un refrain faussement simple à chanter !

Un cheminement à suivre

Le répertoire de Kharoub mélange donc chants et thèmes de danses des deux cultures ?

Erwan : Par rapport au ton du spectacle, on a évidemment aussi fait des choses qu’on connaît depuis quinze-vingt ans avec le quintet ; c’est tout l’aspect autour des danses qu’on continue à jouer très régulièrement, parce qu’on joue toujours beaucoup en fest-noz. Et là, il ne s’agissait pas non plus de monter un spectacle avec uniquement des mélodies lentes ou des morceaux plus « classiques ». On a vraiment essayé de mélanger des danses bretonnes et des danses de par chez eux, entre autres un type de danse qui s’appelle le dabké, qui se danse en chaîne, et c’est vrai que ça, ça marche très, très bien. C’est aussi quelque chose qui est communicatif, et on s’est vraiment rejoints là-dessus.

Et on imagine peut-être continuer un autre projet plus autour de la danse, pourquoi pas avec des danseurs palestiniens. Le jour où on retournera là-bas, c’est quelque chose qu’on aimerait bien creuser encore plus.

Vous envisagez donc une suite ?

Mathieu : Oui.

Yousef : On ne va pas les lâcher facilement, les HAMON MARTIN. (rires) Nous, les Palestiniens, si on accroche à quelque chose, on ne le lâche pas ! Un ami à moi, un calligraphe, dit que le peuple palestinien a la chance d’avoir les Israëliens comme ennemis parce que c’est la preuve qu’on est très forts ! (rires)

Mathieu : Évidemment, si on a les moyens de pouvoir continuer dans le temps cette histoire, on trouverait ça vraiment très bien. Quelque part, le spectacle qu’on va présenter ce soir, c’est la découverte pour le quintet et la rencontre avec Yousef et Basel. Ça raconte vraiment ça. Après on peut imaginer énormément de choses. Ça dépend du cheminement de la vie.

Partir d’une matière traditionnelle un peu décriée par rapport à des textes dont on peut dire qu’ils n’ont pas d’intérêt et qu’ils sont déconnectés de la réalité et réussir, parfois en faisant des textes différents, à exprimer ce que nous avons envie d’exprimer, pour nous c’est très, très important aujourd’hui. Même si on continue, comme disait Erwan, à faire danser les gens, l’un n’empêche pas l’autre de toute façon. C’est une évolution.

Est-ce qu’il y a des morceaux prêts pour la suite ?

Mathieu : Non ; les morceaux pour la suite ne sont pas prêts aujourd’hui, mais ils sont déjà…

Erwan : Ils sont déjà dans la tête.

Mathieu : Oui. C’est quelque chose qui se construit, c’est un travail de longue haleine. En fait, chacun pense déjà à imaginer ce qu’on pourrait faire. Après il faut se poser ensemble pour travailler.

Yousef : On est déjà d’accord sur la ligne de direction. Après, en fait, c’est simple de trouver les mélodies traditionnelles palestiniennes, ou des chansons, des paroles, ça s’ajoute facilement, avec un « brainstorming », comme on dit en anglais.

Entretien, article et photos réalisés par Sylvie Hamon et Stéphane Fougère
au Festival Kann Al Loar à Landerneau (juillet 2017)

Lire notre chronique du CD Kharoub.

Voir le diaporama photos du concert au Studio de l’Ermitage à Paris

Voir le diaporama photos du concert au Festival Kann Al Loar à Landerneau

Site officiel : http://alazim-muzik.com/artistes/kharoub-hamon-martin-quintet-basel-zayed/

 

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