QLUSTER – Elemente

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QLUSTER – Elemente
(Bureau B)

Écouter un disque de QLUSTER ne signifie pas forcément que nous allons savourer que de la belle musique. Certes c’est le cas, mais cela dépasse aussi cette simple expérience : c’est une aventure totale, unique pour nos sens et notre imagination ; pour les plus rêveurs d’entre nous, c’est aussi et surtout un voyage doux et apaisant dans le monde lumineux des sons électroniques.

Pour ceux qui n’ont jamais écouté QLUSTER, cet album peut être la clé magique ouvrant  la porte de leur univers sonore, caractérisé ici par une musique électronique « space/ambient » des plus poétiques. Le trio toujours mené par Hans-Joachim ROEDELIUS, Onnen BOCK et Armin METZ continue de nous surprendre et de nous émerveiller.

Leur méthode de travail est toujours la même. Ils se sont retrouvés à Schönberg et ont énormément improvisé ; de ces séances, ils ont conservé un certain nombre d’idées, rajoutant parfois quelques parties instrumentales (en fait, sur seulement trois titres dont du piano préparé sur Xymelan ou une mélodie au synthé sur Zeno). 

Au final, cela donne ces huit nouvelles compositions pour un album intitulé Elemente, dont le mixage a été réalisé par BOCK et METZ ; ce dernier assurant aussi le travail au niveau du mastering.

Il ressort un très beau disque fort bien produit, avec notamment de magnifiques pièces qui sortent du lot dès la première écoute. Nous en comptons trois : Perpetuum, Weite et Infinitum, qui sont des petits bijoux aux mélodies et aux ambiances intemporelles.

Avec le titre d’ouverture, Perpetuum, QLUSTER se rapproche de ce que peut faire parfois Steve ROACH. C’est très mélodique et électroniquement planant, avec des boucles qui vous enlacent de leurs parfums synthétiques pour vous emmener très loin vers l’inconnu.

Nous découvrons aussi des passages plus électroniques avec des boucles discrètes ou plus prononcées selon les cas, aux légères réminiscences des premiers albums d’un groupe comme  HELDON ou de Richard PINHAS (Zeno, Xymelan, Lindow). Le très rythmé Tatum (le dernier titre à avoir fait l’objet d’ajouts soniques au moment de la production), lorgnant plus vers la techno, fait davantage penser à du TANGERINE DREAM époque Edgar et Jérôme FROESE.

Avec Symbia, QLUSTER nous emmène ailleurs ; peut-être même qu’il essaie ici de nous remémorer un passé révolu. Une certaine mélancolie éthérée s’écoule dans les veines électroniques de ce morceau, où l’esprit de CLUSTER semble présent.

Elemente est un disque réussi et plutôt émouvant, où la musique électronique côtoie des passages planants et space et où le trio rejoint parfois ENO et Steve ROACH (surtout avec Weite et Infinitum, les deux titres les plus aériens de ce disque, où nous flottons dans l’espace infini et le néant). 

Elemente marque également un autre chapitre dans l’histoire discographique de ce groupe, en se distinguant quelque peu de leurs précédents albums qui étaient plus expérimentaux/ »ambient » ou néo-classiques.

Ce septième album de QLUSTER, paru en novembre 2018, est fortement conseillé à tous les amoureux des instruments analogiques, largement utilisés ici (Korg MS 20, ARP 2600,  Roland Jupiter-4) et dont nous ne nous lassons jamais d’écouter leurs sons si particuliers.

Cédrick Pesqué

Site : www.bureau-b.com/

 

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