LOCUSTA MIGRATORIA – Locusta Migratoria

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LOCUSTA MIGRATORIA
(KdB Records)

locusta-migratoriaLes amateurs d’insectes savent que le « locusta migratoria » est le nom savant du criquet migrateur, dont le chant berce généralement les siestes estivales… Mais si d’aventure il leur advenait de vouloir écouter celui du LOCUSTA MIGRATORIA qui nous occupe ici, ils risqueraient le traumatisme auditif !

Car notre bestiole est d’abord une hydre bicéphale, et ses stridulations sont le fruit de combinaisons sonores entre la basse et la guitare électrique du bien nommé « La pAttE nOiRe » et les machines, claviers et échantillonneurs de ZAP-PASCAL, accordéoniste nourri aux musiques nouvelles et industrielles, au Rock In Opposition et à la New Wave, collectionneur de rencontres improvisées (avec Phil MINTON, Maggie NICHOLS, Ghédalia TAZARTÈS, Régis HUBY, FAUST, L’ENFANCE ROUGE…) et connu pour coupler son accordéon chromatique mutant à des pédales d’effet et à l’échantillonneur avec des claviers analogiques.

Autant dire que les émissions soniques de ce LOCUSTA MIGRATORIA sont plutôt de nature à troubler le sommeil, transformant les doux « krikri » du criquet méridional en un assaut amplifié cauchemardesque dans lequel notre criquet prendrait des allures de Godzilla en rut, avec le rostre et les mandibules agités comme un pavillon noir ! Entre drones bougons et giclées d’électricité spatiale qui emportent parfois dans leur sillages quelques voix humaines, on jurerait même écouter la bande-son d’une version « doom » de Mars Attacks ou Des Monstres attaquent la ville.

Et pourtant, il y a aussi quelques eaux dormantes dans ce recueil de poèmes sonores, notamment au début de la face B (oui, il s’agit d’un 33 Tours !), où les accords d’une guitare rêvasseuse servent de couche moelleuse à des déambulations claviéristiques dignes d’un SUN RA. Mais des jets d’acide de la basse et des déflagrations extra-terrestres impromptues ont tôt fait de brandir le spectre d’une Guerre des mondes vue à travers la lunette télescopique d’un orthoptère décidément acrimonieux.

Avec LOCUSTA MIGRATORIA, l’infiniment petit monte sur ses grands chevaux, hurle en panoramique, bave en mode cosmique et devise en apnée dans la stratosphère. Autant dire que c’est le genre de criquet qui ne vous filera pas le bourdon…

Stéphane Fougère

Site : https://kdbrecords.bandcamp.com/album/locusta-migratoria

Label : http://kdbrecords.free.fr

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