Douglas SPOTTED EAGLE – Closer to Far Away
(Windham Hill – 1996)
Douglas SPOTTED EAGLE est un spécialiste des fusions entre flûte traditionnelle amérindienne et synthétiseurs ambients, si l’on en croit notamment les albums Sacret Feelings et Legend of the Flute Boy, produits par Tom BEE sur son label SOAR (Sound Of America Records). Il a choisi sur cet album, Closer to Far Away, d’agrémenter ses ambiances sonores de nombreux instruments.
With These Words, introduction lue par Harry JAMES, accompagnée d’un synthé et de la flûte de Douglas, résume parfaitement l’ambiance de ce disque («In beauty it is…», nous sommes bel et bien dans la Beauté). Vient ensuite Closer to Far Away, le morceau phare de l’album qui aurait pu faire un tube avec ses synthés, basse, batterie, percus et solos de flûte, dont le thème est repris par les choeurs d’Herman et Herwin BEGAY.
La flûte est donc le véhicule de cet album : en solo (Just One), accompagnée de claviers (Nothing Like Home et Brother, Father, Warrior, Son, sur lequel les nappes de synthé planent en harmonie avec la flûte) ou plus classique sur Closer Still avec le piano de Jim BRICKMAN et le violoncelle de David DARLING (ce dernier a enregistré également avec Carlos NAKAI et Peter KATER), et Dieshu, avec guitare et basse acoustiques.
Les percussions traditionnelles sont également mises à l’honneur, d’abord avec Glen VELEZ dans House Made of Dawn Light ou encore avec le groupe INDIAN CREEK DRUM GROUP et ses chants tribaux sur Little Ritual. Elles sont accompagnées d’une clarinette et d’un saxo sur Native Son.
Traditions améridiennes et modernisme faisant bon ménage, Douglas SPOTTED EAGLE s’adjoint pour le final les services d’un spécialiste en matière d’ambiances sonores : Steve ROACH en personne avec son didgeridoo et ses effets spéciaux (rivière, chants d’oiseaux).
On retrouve sur Arrival, auprès des synthés et flûtes, le groupe INDIAN CREEK puis la voix de Linda DEE clôt cet album haut en couleurs (« In Beauty, … it is Finished »).
Ce disque aux compositions perfectionnées et diversifiées montre bien qu’en s’intégrant au monde moderne, on peut conserver intactes ses racines.
Sylvie Hamon
(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n° 1, novembre 1997)