Greg LAKE : Epitaph for a Lucky Man

520 vues

greglake

Le chanteur, bassiste et guitariste britannique Greg LAKE est décédé le 7 décembre 2016 à l’âge de 69 ans, des suites d’un cancer sur le compte duquel il était resté assez discret.

Il était connu pour avoir fait partie des pionniers du rock dit progressif, à commencer par King Crimson, qu’il rejoint dès 1968, à la demande d’un ami d’enfance, un certain Robert Fripp. Le groupe sortira en 1969 son mythique premier album, pierre angulaire d’une autre conception du rock, In the Court of the Crimson King. Greg LAKE y assure le chant, mais aussi la basse, Fripp ne voulant pas d’un chanteur égocentrique. De sa voix de baryton limpide et gracieuse et de son jeu de basse proéminent, il illumine des ballades comme I Talk to the Wind, Moonchild, le morceau éponyme, la marche prophétique Epitaph, et créé l’effroi avec le légendaire morceau d’introduction, 21st Century Schizoid Man, sur lequel sa voix est trafiquée.

Greg LAKE prêtera encore son chant (mais non sa basse) sur le deuxième album de King Crimson, In the Wake of Poseidon, mais sa carrière prendra un nouvel envol au sein du super-groupe qu’il fondera avec un certain Keith Emerson, claviériste du groupe The Nice, rencontré lors de la tournée américaine de King Crimson. Ce super-groupe, c’est Emerson, Lake & Palmer, l’un des fleurons de ce rock symphonico-progressif dont il incarnera l’archétype, tant dans ses qualités que dans ses excès.

Groupe autant adulé que critiqué,  » ELP  » a cependant marqué la première moitié des années 1970 avec des opus marquants : Emerson, Lake & Palmer, Tarkus, Pictures at an Exhibition, Trilogy et Brain Salad Surgery, produits par Greg LAKE. Ceux-ci ont même connu un franc succès populaire, aiguillé notamment par les ballades de Greg LAKE : Lucky Man, Stone of Years, The Sage, From the Beginning et Still… You Turn me on.

On n’oubliera pas non plus son interprétation lyrique sur Jerusalem, sur le plus solennel The Endless Enigma ou encore sur les textes franchement surréalistes de la suite Karn Evil 9. La phrase d’introduction de la 1st Impression – Part. 2, « Welcome back my Friends, to the show that never ends… » est restée dans les mémoires, devenant même le titre du triple album live d’ELP.

En 1973, on entendra Greg LAKE dans l’album Still de Peter Sinfield, l’ex-parolier de King Crimson (et celui d’ELP pour Karn Evil 9).

Dans la seconde moitié des 70’s, la musique d’ELP, auparavant considérée comme avant-gardiste, sera désormais en décalage avec son époque. On retiendra tout de même l’apport primordial de la base de LAKE sur la reprise groovy de Fanfare for the Common Man, son chant enthousiaste sur l’épique Pirates, ou encore ses subtiles ballades C’est la vie et Closer to Believing.

Mais au crépuscule des années 1970, l’échec commercial finit par pointer pour ELP, qui se sépare. Les années 1980 auront été l’occasion pour Greg LAKE d’entamer une discrète carrière solo (deux albums studio et un live), qu’il mènera notamment avec le guitariste Gary Moore. Emerson et LAKE formeront un nouveau trio avec le batteur Cozy Powell, finalement éphémère.

Dans les années 1990, le claviériste et le chanteur-bassiste-guitariste retrouveront leur ancien complice batteur Carl Palmer le temps de deux albums et de nouvelles tournées. Dans les années 2000, on retrouve Greg LAKE au sein du groupe de Ringo Starr. Il rejoint Emerson pour une tournée acoustique, et ELP fait ses adieux définitifs en 2010 au festival High Voltage. Il était effectivement plus que temps d’arrêter.

La carrière musicale de Greg LAKE a été célébrée à l’occasion d’une tournée solo en 2013, documentée dans le CD Songs of a Lifetime.

La légende d’ELP a depuis été nourrie grâce à la parution de nombreuse archives live de la grande époque. La période « crimsonienne » de Greg LAKE a été quant à elle documentée par le coffret live Epitaph et quelques autres archives publiées dans le King Crimson Collector’s Club.

Le décès de Greg LAKE intervient neuf mois seulement après celui de son complice Keith Emerson. Le rock progressif perd l’une de ses voix les plus caractéristiques. The Show has finally ended. C’est la vie…

R.I.P., Mr. Greg LAKE.

 

YouTube player

 

YouTube player

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.