HAWKLORDS – Six / Brave New World
(Hawklords)
Pour les amateurs de space-rock et de tout ce qui tourne autour de HAWKWIND, vous ne pouvez pas manquer ces deux albums des HAWKLORDS. En guise de rappel, ce groupe fut fondé par BROCK et CALVERT il y a un peu plus de trente ans (voir l’album 25 Years On en 1978). Parmi ses membres, il y avait aussi Simon KING et HARVEY BAINBRIDGE.
Réactivé dans les années 2000 suite à un concert hommage à Robert CALVERT, il se compose aujourd’hui du vétéran Harvey BAINBRIDGE (synthés, SFX, chant), de Jerry RICHARDS (guitares, « sound design FX », chant), du batteur Dave PEARCE et du bassiste Tom ASHURST. Il y a encore quelques temps (par exemple, l’album Censored), la formation comprenait aussi deux autres figures marquantes à savoir Adrian SHAW (basse) et Ron TREE (chant). C’était donc un sacré groupe qui réunissait des membres de HAWKWIND issus de différentes périodes allant des années 1970-80 aux 90’s (époque Alien 4 ou Distant Horizons).
Donc, ces deux albums proposent en tout quatorze nouvelles compositions. Sur Six (2017), elles sont signés RICHARDS/PEARCE et BAINBRIDGE, et sur Brave New World (2018), par tous les membres du groupe (il y a même un titre composé par RICHARDS, SHAW, SWINDELLS et BAINBRIDGE. Rappelez vous aussi de Steve SWINDELLS qui a joué avec HAWKWIND. C’est la même famille ! Avec HAWKLORDS, nous ne sommes pas dépaysés. Ces albums présentent des morceaux intenses et mélodiques, des chansons principalement rythmées et des pièces instrumentales de haut niveau, propices à développer des images futuristes dans notre imagination débordante. En fait, HAWKLORDS rappelle beaucoup HAWKWIND mais aussi parfois nous pensons à ce que peut faire KILLING JOKE et à d »autres groupes dans le même genre.
Sur Six, nous retrouvons ces éternelles ambiances space-rock, ces envolées de synthés, ces guitares nerveuses et surtout ces mélodies comme le monde de la musique n’en fait plus aujourd’hui : Ghost in my Machine (à l’écoute de ces lignes de synthés, c’est comme si nous remontions le temps au début des HAWKLORDS) et Mind Crime (plus expéditif et rock) sont des chansons sacrément énergiques, qui restent dans la tête dès la première écoute.
Les titres sont efficaces, méchamment rock (Base Thing, New Space, Nightside avec un jeu de guitare à la Huw LLOYD-LANGTON, dans la continuité de HAWKWIND). Whisperer’s Downfall offre de nouvelles sensations en étant plus atmosphérique, avec un côté science fiction, et où la voix aux paroles inquiétantes ajoute une certaine dose de tension. Los Cavatina, final instrumental de dix minutes, est une étonnante transe psyché space-rock avec un beau jeu de guitare, intense et aérien, et des synthés très « old school » ; le tout étant soutenu par une imposante et efficace section rythmique.
L’album suivant, Brave New World, n’est autre que la suite logique de Six, et s’avère même carrément bien meilleur. Les chansons sont plus accrocheuses, qu’elles soient rageuses (Devil in Your Head, Standing Still) voire plus douces (l’émouvante ballade synthétique Listening for Life ou le moins emballant End of the Line).
Les pièces instrumentales sont les meilleurs moments du disque : Flight Path est mélodiquement impeccable et provoque un petit peu de nostalgie. Le titre éponyme, aussi principalement instrumental (avec, vers la fin, pour uniques paroles, ce « Welcome to the new world », répété tel un slogan de propagande assez ironique au regard de la terrifiante pochette), est une longue incursion de dix minutes, vers une musique tribale et space, à l’image d’un Ghost Dance de HAWKWIND. Et il y a cet hypnotique et sombre A Walk in Albion, avec cette basse qui fait étrangement penser à un vieux morceau de John CALE, et qui conclue magnifiquement ce disque.
HAWKLORDS fait de nouveau parler de lui avec deux disques assez réussis qui sonnent un peu déjà comme de vieux classiques. Les titres sont plutôt convaincants, peut-être même qu’ils sont plus intéressants que les dernières productions de HAWKWIND. La section rythmique est solide, la guitare est incandescente et rock ou se lance dans des envolées plus subtiles, les voix sont familières à l’univers de HAWKWIND/HAWKLORDS et Harvey BAINBRIDGE avec ses synthés est aussi imaginatif que Tim BLAKE.
Cédrick Pesqué
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